Dimanche 30 septembre 2007 à 20:41

J'ai tout testé.
J'ai testé la drogue, la scarification, la tentative de suicide, la cigarette, l'alcool, le sexe.
Mais rien y a fait.
Enfin si, un peu.
Mais jmen suis sortie. J'ai réussis à aller un peu mieux. Et puis après j'étais trop fière d'avoir des avants bras lisses, sans traces. Jtrouvais ça beau une peau sans cicatrices.

Sauf que le monde tourne rond n'est-ce-pas?
alors c'était dans la logique des choses que je rechutte.
Mes avant-bras me démangent, je veux y retracer des sillons. J'ai bien envie de drogue aussi, juste pour aller mieux, mais ça revient trop cher, et je n'ai aps de dealeur à portée de main. Et puis j'ai perdu mon briquet.
Alors jme suis dit que j'allais essayer de vomir. Pour voir.
Parce que vous savez, toutes ces conneries pour fuir la vie, c'est parce qu'on s'en veut à nous même. Parce qu'on a quelque chose en nous qui nous déplait. Et qu'on arrive pas à faire sortir.
Alors vomir, pourquoi pas. Peut-être que ça arrangerait les choses en moi.
Je perdais rien à essayer.
Alors j'ai monté le son de la musique, pour couvrir les bruits. Et puis j'ai fermé la porte des toilettes derrière moi.
J'avais lu je sais plus où qu'il fallait jsute s'enfoncer deux doigts dans la gorge.
Alros j'ai essayé. Mais rien. Juste de la salive sur mes phalanges. Lamentable.
Mais j'en avais besoin. Je commençais à pleurer et j'aimais pas ça.
Alors j'ai enfoncé plus loin, plus fort, j'ai appuyé sur ma langue. Il fallait que ça sorte, il le fallait.
Quelques larmes se sont échouées au fond de la cuvette. Comme des gouttes de pluie dans une flaque d'eau. J'ai vu flou.
Et puis j'ai sentit ce truc remonter. Ces remords, ce mal, cette douleur acide. Et puis elle est redescendue. Inspportable.
J'ai refoncé mes doigts, j'ai fermé les yeux. Et puis c'est sortit.  J'ai pleuré encore plus.
Alors c'est ça qu'elles font les autres? C'est rien, se faire vomir c'est rien. J'étais pas libérée. J'avais encore plus mal, je pleurais.
Alors c'était ça la vie.
Y avait donc aucun moyen de se libérer? Aucun moyen d'éjecter ce qui nous tue?
La vie était-elle injuste au point de nous retirer tous les moyens de lutter contre elle?
Soit. J'ai tiré la chasse.
Je suis passée à autre chose.

Dimanche 30 septembre 2007 à 20:00

« A ce moment-là. J'ai décidé que c'était terminé.
Je me suis dit que  peut-être je pourrai enfin diriger ma vie.
C'était pas juste qu'elle soit si violente. Alors j'ai dit à mon mari qu'il fallait qu'on arrête là. Que j'en pouvais plus, que je pourrai pas réussir à faire semblant d'être heureuse, à être heureuse. Et il m'a comprise. Il ne m'aimait pas tu sais, et je ne l'aimais. Il m'a dit que quelque part, ça tombait bein, il m'a dit qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre. Il m'a laissé un bon capital et m'a laissée partir le ventre vide. Avec de l'argent… Il parait que l'argent c'est la clef Franck. Tout ça c'est n'importe quoi. J'ai l'argent Franck. Mais j'ai rien d'autre.
Alors jsuis partie. A la recherche de Yann. Et je suis retournée dans mon village.
Franck, Franck, Franck…
 Crois-moi, récupère ta Claudia, serre-la fort dans tes bras tant que tu le peux encore, aime-la jusqu'au bout, ne perd jamais l'espoir. Aie la rage, l'envie, toujours, sois vivant. Il faut être fort, il faut y croire. Ça Yann n'a pas su faire. Et il en est mort.
Je ne dois pas pleurer Franck. Alors excuse les tremblements de ma voix, pardon si je ne peux plus lever les yeux, mais c'est si dur tu comprends ? Yann est mort. Mon aimé, mon seul aimé. Ma seule vraie raison de vivre. Il est mort, comme ça, peu après mon départ. Et je ne l'ai même pas sentis, je ne m'en suis même pas doutée. J'avais été heureuse dans ses bras, plus que jamais.
Et voilà que tout s'évaporait. Mes espoirs, encore une fois.
On m'a tout pris Franck. Tout. Tout ce qui pouvait me donner envie de vivre, on me l'a retiré. Tout ceux que j'aurai pu aimer jusqu'à en rire, je ne peux plus les voir, je ne peux plus les toucher, ni les entendre, ni les appeler. Je suis toute seule.
Alors je me suis raccrochée à Dieu, encore une fois. A genoux tu sais, comme dans les évangiles presque. Je m'y suis tenu à ce petit bout de lumière. J'ai gardé la foi. C'est tout ce qui me reste.
Et puis je suis allée voir la tante de Yann. Et j'en ai appris.
La mère de Yann, elle s'appelle Rose. C'est la fille d'un certain Louis. »

Rose ?! Louis ?! Merde alors, c'était bien ma Claudia qu'elle cherchait ! J'ai ouvert grands les yeux. Jcrois même que j'en était « bouche bée » comme ils disent. Cloué sur ma chaise. Merde, merde, merde ! Ma Claudia. Ma belle Claudia…
Je voulais pas l'interrompre parce que ça voix se brisait régulièrement. Elle ravalait ses larmes, elle détournait les yeux, elle passait sa manche sur ses joues. Comme si je ne voyais pas qu'elle avait les yeux rouges. Les gens croient que le chagrin ne se voit pas. C'est faux. Il se fait invisible quand les autres sont trop heureux pour y prendre garde. Mais moi Lou, je ne suis pas heureux. Alors je vois.

 « Alors Yann avait un grand-père. Et même lui il le savait pas.
C'est dégueulasse de faire ça nan Franck? Ces putains de secrets qui se gardent de bouche en bouche et que l'on livre une fois les gens morts ! Ça m'a achevée. J'ai trouvé ça injuste au possible Franck, tu comprends, parce que Louis il était vivant quand Yann était vivant. Et ils se connaissaient pas. Ils savaient pas qu'ils pouvaient être une famille. Quand je dis que le secrets gâchent des vies, c'est pas juste pour la forme. Jte jure Franck, je les auraient tous tués. Mais ça en valait pas la peine.
Juste qu'il y a eu un grand-père, qui n'a même pas eu la possibilité d'aimer son petit fils.
Un grand-père abandonné par ses filles.
Mais il y a eu Claudia.
Claudia, c'est une fille qui vivait avec Louis avant qu'il meure.
Alors tu vois, quelque part, c'est comme si elle faisait partie de sa famille.
_Elle faisait partie de sa famille.
_Quoi ? »
Elle a levé les yeux sur moi. Sa voix était redevenue claire.
 « Elle faisait partie de sa famille. Louis était l'oncle de Claudia Lou. C'est elle que tu cherches. C'est ma Claudia. »

Jeudi 27 septembre 2007 à 19:26

.Bonjour.

Oui. Ceci c'est moi. Oui. J'aurai dix-sept ans dans un peu plus de six mois. Non. Je ne les fais pas.

Mon père me ment. Il me dit qu'il va bien. Il me dit aussi qu'il n'a pas fait exprès.
Moi j'écris. Je tappe sur un clavier face à un écran. J'essaie d'écrire un Livre, un roman. Mais lui il y croit pas. Alors je suppose que ça l'énerve. Pour lui je suis accro à ça. Surement. Oui mais, c'est ça la vie. Et puis je peux pas être parfaite vous savez, j'ai essayé. Pendant un an ou deux j'ai essayé. Mais j'ai pas réussis. Et je crois que c'est mieux comme ça. Les gens parfaits ne peuvent pas l'être parce que justement, s'ils le sont ils ne le sont plus. CQFD (héhé).
J'ai cru en Dieu, en l'amour, en la vie, en la mort. Il m'arrive d'y croire encore.
Je vais parfois bien, parfois mal. Je connais par coeur l'ascenseur émotif.
Je remonte vite, il faut que je touche le fond. C'est la descente qui se fait quelques fois un peu longuette. Mais c'est ça la vie. C'est pas facile.
Même si on était pas prévenus nous.
J'aime la pluie, les cerises et les gens.
Enfin bref.
Ils peuvent bien piétiner le miroir de mes espoirs, je le garde quand même.
Je garde tout ce qui est cassé tant que ça peut encore servir. Tant qu'il y a encore des souvenirs dedans.
Je souris beaucoup. Parce que je ne suis pas anémique. Je suis, je crois, quelqu'un de...passioné.
C'est pour ça que des fois il y a un point de crayon près de mon oeil. c'est une mouche, comme à l'époque où le français était comme la plus belle langue du monde, ça veut dire passionée.
Et puis, je suis petite.
"petite morgane".
Pilip il dit que je suis une miniature. Il dit aussi que je suis un écureuil.
Mais ça, on s'en fiche.
Bien, bien, bien.
Il est tant pour moi de déconcrêtiser les craintes de mon père.
Ah! Aurevoir cher clavier.
Ma foi, je divague assez souvent.

...
"vague"

Jeudi 27 septembre 2007 à 19:13

Croire en Dieu. Ça, c'est bien une notion que j'ai jamais pu intégrer. Non mais vraiment, croire en Dieu. Comme s'il y avait quelqu'un qui veillait sur nous. Comme si le monde avait été créé, comme si le malheur n'existait pas. Si Dieu existait, il y aurait pas tant de mauvaises choses sur Terre. Si Dieu existait, on verrait pas de gamines de douze ans dans des bordels, Claudia ne danserait pas comme ça, on s'entre-tuerait pas. Si Dieu existait on pourrait s'aimer comme on voudrait. Lou et Yann aurait pu rester ensemble, moi je ne serais pas partit, et Louis ne serait pas mort. Si Dieu existait j'aurai pu être heureux toute ma vie. Et si Dieu existait, Il n'aurait pas mis tant de chagrin dans le regard de Lou.
Nan vraiment, c'est impossible. En vrai, on est seuls. On est foutrement seuls. Face à nous même. La mort c'est une fin. Un point qui termine une phrase, la dernière phrase du livre de nos vies. On est rien, et Dieu n'existe pas.

Mais je voulais pas la contredire. Parce que quelque part, moi jtrouve ça beau de croire en Dieu. C'est de l'espoir facile, elle avait raison. Croire en Dieu c'est un placebo. Un truc qui nous sert à tenir. Mais il faut savoir fermer les yeux. Ça je sais faire. Mais si je ferme les yeux,moi je vois rien. Rien. Pas de Dieu. Pas de puissance supérieure. Si je ferme les yeux je suis tout seul.

Je la regardais parler. Elle semblait attendre un jugement ou quelque chose comme ça. J'avais rien à lui donner, nos arguments se valaient. J'aurai pas pu la convaincre et elle aurait pas pu me convertir. Je suis borné. Dieu est une excuse. Une histoire qu'on raconte aux gens. On leur met de la lumière dans les yeux pour qu'ils ferment la bouche. On leur promet un paradis pour qu'ils soient sages. Moi la seule histoire qui m'intéressait pour l'instant, c'était celle de Lou… Elle l'a vu. Alors elle a continué.

« Alors j'ai prié Franck.
Ensuite j'ai du grandir. La vie m'a forcée.
Et puis je suis tombée enceinte. C'était voulu. Parce que c'était l'usage tu comprends, il fallait bien que je finisse par en faire des enfants.
Je me suis dit que j'attendrais qu'ils grandissent pour retourner auprès de Yann. Parce que je ne pouvais pas les abandonner.
Et puis je les aie eus dans mon ventre. Il était deux, et j'en sourit, je sais c'est bête. Mais je les aimais ces petites choses qui se lovaient en moi. J'étais prête à faire d'eux les enfants les plus heureux du monde. Comme s'ils étaient…un cadeau de Dieu, quelque chose pour me combler. Quelque chose qui me manquait. Et puis d'un coup j'étais plus du tout seule, jamais. Ils étaient avec moi, et je les aimais de tout mon cœur. Je voulais qu'ils soient bien avec moi, j'aurai tout donné pour eux. Ma vie même s'il le fallait. J'aurai presque pu en oublier Yann.
Et puis c'est comme ça tu vois. J'avoue que j'ai rien compris sur le coup.
Mais un matin, je me suis levée. Et puis...et puis je les aie perdus.
On appelle ça une fausse couche ou quelque chose comme ça. Mais qu'importe, je venais de perdre, encore une fois, ma raison de vivre. Je suis morte une deuxième fois. Ça m'a tuée. Et j'ai prié, j'ai prié le Ciel de m'envoyer une explication. Mille fois j'ai espéré me réveiller en me rendant compte que tout ça c'était qu'un rêve, un cauchemar parmi tant d'autres. Mais c'était réel. Trop réel.
J'en ai pleuré. Pendant des heures. Et j'exagère pas.
Les gens ne comprennent pas ça Franck. Ils ne savent pas ce que c'est que de voir mourir l'espoir d‘une vie. De sentir l'espérance vous quitter
Elle a levé les yeux vers moi. Sa voix tremblait. Il y avait tellement d'émotion dans ses paroles, tellement d'épreuves dans ce petit bout de femme. J'avais mal pour elle. Et elle croyait en Dieu ? Vraiment ? Après tout ce que ce prétendu Seigneur lui avait fait subir. Elle était forcément magique, il ne pouvait y avoir que ça. Battement de paupières, yeux secs. Mais ses lèvres tremblaient et je sentais bien qu'elle refoulait un sanglot. J'ai attendu. J'ai attendu et elle a fermé les yeux encore. Et je crois qu'elle a essuyé quelques larmes avec sa manche. Le tout sans ouvrir les yeux. Et puis elle a relevé ses paupières, rideaux merveilleux. Et elle a repris.

Mercredi 26 septembre 2007 à 19:22

C'était beau. C'était tellement beau son histoire. Et tellement dur à la fois. Je voulais la suite, savoir comment, et si, elle s'était relevée. Je voulais la prendre dans mes bras pour la consoler. Mais on peut pas se consoler du passé. Il est inatteignable, il est trop loin. Si on avait pu se rattraper je l'aurai su, et ce soir Claudia me tiendrait la main sous la table. C'est ça l'ennui quand une histoire se déroule, quand une vie se passe. On ne peut pas revenir en arrière, c'est impossible. Et pourtant, c'est souvent ce dont on a le plus envie. Revenir en arrière, corriger nos putains d'erreurs. Tuer les salauds et sauver les anges. Sauver Claudia. Et c'est ça notre plus grande douleur : c'est notre impuissance face au passé.
Face à la vie.
Alors continue Lou, continue, t'arrête pas, ton histoire c'est la leur, la mienne, la notre, on dira. On dira ce qu'on voudra, mais tu me poses ta vie sous les yeux Lou, et je la trouve merveilleuse. Violente, triste, dure. Bah oui. Evidemment. Mais la vie c'est jamais facile, et toi tu la connais. Parce que tu t'es battue contre elle. J'aime ton combat Lou, j'aime les larmes qui sont sur le point de déborder de tes yeux, j'aime le contraste de ton sourire sur ce visage si terne. Alors vas-y, raconte moi, raconte-moi encore. Ta vie, ton histoire. Confie moi un peu de toi. Moi je te donne mon destin.
Et puis elle s'est tue un moment. Le « plus rien » de sa phrase flottait dans l'air, elle avait les yeux dans le vague, le temps s'est arrêté je crois. Et puis ses pupilles se sont inondées, durant une demie seconde. Alors Lou a fermé les yeux, a pincé les lèvres, un quart de seconde, et puis elle a rouverts les yeux. Ils étaient toujours rouges, mais ils étaient secs. Son visage c'était fermé. Elle pleurait de l'intérieur. 'Fin c'est ce qu'on aurait dit. Elle pleurait de dedans. Alors moi jlui ai dit
 « Lou, moi jte tutoies, parc'que là, jpeux te connaître, et je crois que t'es une fille bien. Sauf que t'es triste. Sauf que la vie a joué sa salope avec toi. Mais jveux savoir la suite, savoir pourquoi t'es ici, pourquoi tu cherches Claudia. Jveux savoir pourquoi tu pleures.
_Mais je pleure pas !
_À d'autres ! Tu pleures dedans. »
 Elle planté ses yeux dans les miens. Vraiment planté. J'ai cru qu'elle me tuait, et puis j'ai vu que ce n'était pas tant de l'agressivité dans ses yeux non, c'était de la souffrance. Et c'était la première fois que je le remarquais vraiment. On aurait dit qu'elle me regardait sans me voir. Que j'étais là sans l'être. C'était ça alors, qui la rendait inhumaine, c'était sa douleur. Elle qui rayonnait, elle comme un fée. On lui avait arraché les ailes alors ? Putain de monde ! Ça s'abîme pas les filles comme ça merde ! C'est trop précieux pour être bousillé ! Elle m'a fait mal au cœur avec son regard. Et elle a vu que je la comprenais, parc'que jme suis senti défaillir. Je savais pas quoi faire, j'avais l'impression qu'elle crevait sur sa chaise, juste en face de moi. Et que je pouvais rien faire. J'étais cloué. Cloué par son regard, par sa froideur,parce qu'elle avait mal. Lou, Lou, Lou. Remets moi ce sourire qui te va si bien, rouvre cette jolie bouche pleine de belles paroles.
 
Elle a avalé sa salive. Elle a défroncé ses sourcils. Elle a remit sa tête sur ses épaules. Elle s'est rassise bien droite. Et puis elle a levé le menton un instant, ensuite elle a reprit son discours. Comme si de rien n'était. Elle est forte Lou, elle est très forte.

 « Alors j'étais plus rien. J'étais plus rien parce que j'avais plus rien. J'étais une loque.
Mais j'ai eu l'espoir.
Moi aussi je te tutoie Franck. Sinon c'est pas juste. Et la vie c'est déjà assez injuste comme ça.
Alors tu vois, il y en a qui parlent de Dieu. Il y a en qui disent que c'est quand on croit plus en rien qu'on commence à prier. Et moi je croyais plus en rien. Je me sentais…morte tu vois ? Vraiment morte. Alors je me suis dit qu'au fond, pourquoi est-ce-qu'il y aurait pas un Dieu là-haut hein ? Pourquoi est-ce que toutes ces chimères seraient pas fondées ? J'ai pensé que c'était possible d'un coup.
C'était parce que sinon j'étais seule tu comprends ? Alors j'ai prié. J'ai prié pour Yann. J'ai prié Dieu, pour qu'il m'entende, pour qu'il existe, pour qu'il m'aide.
Et je crois que ça a marché.
Parce que j'ai eu la foi.
Je crois en Dieu Franck. Me fais pas ses yeux là. Parce que toi tu as ta Claudia encore, tu as ta bière et ta vie, tu peux pas savoir ce que c'est d'avoir tout perdu. Pour de vrai. Tu peux pas savoir ce que c'est de se tourner vers quelque chose de si abstrait.
Mais je sais qu'il est là Franck, que si la vie a fait sa salope avec moi comme tu dis, Lui il était là. Lui il m'a aidée. Il m'a fait tenir.
Comme si Dieu c'était Yann. Comme si Yann pouvait m'entendre par mes prières. Je priais pour qu'il m'attende, pour qu'il soit heureux, qu'il s'en trouve une autre à la limite. Mais je priais pour lui, pour son bonheur puisque le mien s'était enfuit. Jme suis dit que si Dieu avait voulu qu'on soit séparés Yann et moi, c'était qu'il y avait une raison. Jme suis dit que c'était pour nous rendre plus forts tout les deux. Pour qu'on s'aime encore plus si ce n'est encore mieux. Pour que nos retrouvailles soient un instant de pur bonheur. Tu vois, je pensais que c'était pour ça. J'avais et j'ai confiance. J'avais et j'ai foi en Lui.
Croire en Dieu ça donne un sens à la vie Franck. Plus jamais tu te lèves en te demandant ce que tu fais sur Terre. Croire en Dieu c'est n'être jamais vraiment seule. C'est se sentir vivante et aimée quoiqu'il se passe…
Quelques fois ça ne suffit pas je sais bien, quelque fois j'aimerai pouvoir me blottir contre quelqu'un. Mais à l'époque j'avais personne à aimer vraiment. Il y avait Yann, pour sur il avait été là. Mais il ne l'était plus. Et j'étais toute seule.
Je croyais plus en rien, alors j'ai cru en Dieu. »

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