Samedi 23 février 2008 à 11:39

Dis moi grand-papy...
Je sais que tu auras envie de me dire de dormir... Que j'ai besoin de me reposer parce que demain, il y a école... Qu'il est trop tard pour réfléchir, qu'à cette heure-ci même les grandes personnes dorment. Mais voilà. Je ne dors pas.Il y a toutes ces choses qui tournent en désordre dans ma tête. Et j'ai beau essayer de ne pas y penser... Je n'arrive pas à chasser toutes ces questions. Alors je m'adresse à toi. Toi qui connu tant d'hivers comme celui-ci, toi qui as vu une époque où même maman et papa n'existaient pas encore...Toi qui es arrivé jusqu'ici après toutes ces batailles. Tu dois bien avoir ton idée là dessus. C'est quoi être grand?
Est-ce que quand j'aurai réussi mon permis de grandir, j'arreterai de faire des bêtises? Parce que honnêtement grand-papay, à voir comment tourne le monde dirigé par les adultes... J'me dis que certains se sont pas privés de tricher à leur examen.
Quand j'arreterai de me balader en culotte courte, quand je cesserai d'être votre avenir pour être enfin le président, quand je ne serais plus de ceux pour qui on veut faire les choses, quand ce sera à mon tour de faire, quand je pourrai enfin décider de La Marche du Monde, quand je serai grand quoi!
Est-ce que je comprendrai, enfin...par exemple...
La guerre? Qui est si mal à jouer et si héroïque à faire. Le mensonge? Et sa précieuse utilité alors qu'on nous dit qu'il est si mauvais quand on est petits... Et la grandeur de l'Homme. Si grande, si tellement supérieure à celle des animaux que nous aimons pourtant, mais dont nous ne voulons que pas autrement qu'en peluche ou dans une assiette. Et ext-ce que quand je serai grand, quand j'aurai ma maison, ou au moins un toit à moi...est-ce que je pourrai inviter un enfant de temps en temps?

(Le Petit Spirou. tome 11 "Tu ne seras jamais grand" )

Samedi 23 février 2008 à 9:54

J'ai été ta fille, ta femme, j'ai été celle
qui pour allumer la flamme a fait office d'étincelle.
je t'ai aimé, je t'ai aidé, j'ai voulu plaire.

Alors tu prends des pilules, pour dormir, pour rêver, pour manger, pour faire l'amour, toi, tu prends des pilules. Un tas de pilules. Des poudres concentrées de toutes les couleurs. Et elles laissent des traces au fond de tes poches de jeans. Des sachets vides dans le placard de ta cuisine. Des ampoules grilées "jour nuit, jour nuit," les jours où tu t'ennuis. Parce que tu as été amis, amoureux, amant, à mort. Tu as su rire et tu as su vivre, tu as su être et tu as sué. Des perles de sang qui pendent à ton menton. Dire qu'il y avait une époque où tu croyais tous les menteurs. La naïveté est un joli vice, toi tu as offert ta vie, il te fallait un sacrifice. Tu as un été un sacré fils, les mots s'ancrent et glissent sur des feuilles et sur ta peau. tu as toujours su que tu en faisais un peu trop. Alors bien sur c'est un peu tôt; c'est un petit peu pataud. Mais tu ne veux pas de pitié, toi qui a cru en l'amitié. Il y a des choses qu'il faut crier à défault d'avoir pu prier. "Aimer c'est être folle" et mes syllabes s'envolent. le ventilateur est frivole, il ventile tort les symboles de nos enfances et de nos rêves.

La,la la la la, la la la laaaa...
A wild world

Vendredi 22 février 2008 à 21:21

Est ce qu'on peut se lasser d'avoir la rage?
Est ce qu'on peut se lasser des belles choses? Des beaux tableux, des bons livres, des jolies filles, est ce qu'on se lasser de tout ça? Comment on fait pour ne pas vouloir faire l'amour? Pour ne pas vouloir se serrer l'un contre l'autre?
Est-ce possible d'avoir trop vécu pour être heureux? D'avoir trop aimé pour trouver la bonne personne? Combien de temps on peut tenir un vrai sourire?  Est ce qu'à force de plus boire on peut ne plus pleurer? Est ce que quelques fois les morts pourraient pas revenir pour nous donner conseil? Pourquoi est ce qu'il est si souvent trop tard? Et n'est-il pas possible de simplifier les choses? Alors comme ça, c'est vraiment un mensonge de dire que la vie est plus simple quand on aime? Et est ce que je t'aime moi? Pourquoi lui et pas un autre? Pourquoi pas lui? Est-ce qu'on peut changer le monde avec des fleurs? Et avec des mots? Et avec vous? Est ce qu'à nous deux on est plus forts que tous les autres? Tu sais que si tu pars, je hurlerai ton nom jusqu'à ce que tu reviennes? Et que plus rien n'importe quand les autres vont bien? Si je suis désolée? Si je suis belle? Si la vie en vaut la peine? Peut-être existe-t-il un livre quelque part qui explique comment tout comprendre qui sait? tu m'accordes cette danse? C'est où nulle part? tu diras oui si je te demande un calin? Comment vous faites vous, quand tout s'écroule autour de vous? Y a un moyen de pas étouffer sous les gravas? Peut-être qu'à force d'inventer des vies je vais me perdre dans la réalité tu crois pas? C'est vraiment beau St Petersbourg? pourquoi on arrive à rire de la Shoah? Et la guerre, ça rend les hommes meilleurs? T'es cap toi, déventrer une femme enceinte juste pour voir? Est ce que les souvenirs sont écris à l'encre effaçable? Est ce que l'âge peut faire office d'effaceur? Si on perd nos photos-souvenirs on va s'oublier? Dis, tu veux valser avec moi au milieu de la foule? T'arriverai à la regarder dans les yeux sans rien dire pendant cinq minutes? Est ce qu'à la fin tu lui dirais qu'elle est la plus belle pour toi? Si tu demains tu meures, tu veux que je lui dises que tu l'aimais ou pas? Comment ils arrivent à nous faire croire qu'on a le choix? C'est quoi la liberté? Est-ce que être adulte ça veut dire savoir faire la part des choses?

Prof d'histoire: "Vous croyez que les rêves se réalisent?
la classe entière:
_ ouiiiii !"
(26 janvier 2008)

Mercredi 20 février 2008 à 9:02

Lève les yeux si tu m'aimes.

Et dis le moi. Dis moi tout. Crache moi tes tripes à la figure et hurle au monde cette vérité qui te poignardes.

Lève les yeux si tu m'aimes.

Dis-le. dis leur que ton monde explose avec mes sanglots, que plus rien n'importe, et que si je meure ce sera par tes mains. ment-leur si tu ne me mens pas. Arrache moi les yeux pour quand je ne voudrais plus te voir, ou Cours moi les paupières pour retenir mes larmes.

Lève les yeux si tu m'aimes.

Avoue-leur combien je m'accroche à ta peau. Avoue leur comme je t'aime et comme je te hais. Dis leur mon mépris et mon admiration. Explique leur qu'ils ne comprendront pas. Et donne moi des médicaments pour me faire taire.

Lève les yeux si tu m'aimes.

Est ce qu'une suele vie suffit pour trouver ce qu'il nous faut? J'aurai voulu avoir d'autres rêves, avoir d'autres vies pour admirer d'autres choses. J'aurai voulu avoir d'autres vies pour pouvoir vivre autre part, pour manger et découvrir d'autres choses. J'aurai voulu une autre vie encore, afin de penser autrement. D'autres vies pour haïr ce que j'ai admiré. J'aurai voulu avoir d'autres vies, mais je n'aurai pas voulu enaimer un autre que toi.

Lève les yeux si tu m'aimes.

Je voulais que tu illumines mon ciel, je voulais continuer à croire que tout allait bien. Je ne voulais pas lever ses paupières que tu avais si bien cousues. Je voulais vivre encore dans cette illusion assassine. Alors je regrette. Sache que je regrette.

Lève les yeux si tu m'aimes.

Mercredi 20 février 2008 à 8:55

Avoir des pupilles en forme de harpons, et projeter mon ame à travers la tienne dans un éclat de lucidité.
Comme si d'un seul coup tout prenait un sens, comme si tous nos maux partaient d'une source unique et que tout ça devenait concret. Comme si je savais.

Je suis l'observateur. Je capte et je retranscrit, je pose des mots sur des images, et des images sur des mots. Je panse les hommes sans penser à moi.
Je suis l'antidote issu du venin. Le virus absolu.
J'avale les larmes et j'absorbe les chagrins. Je fais partie de ceux qui meurent.
J'écris au pluriel.

Nous y croyons parce qu'il faut y croire.
Nous voulons vivre encore parce qu'exister ne nous suffit plus. Nous avons des crocs acérés et conaisssons la douleur de nos propres morsures. Nous nous déchirons parfois pour mieux nous défaire du monde. Nous ne voulons plus vous ressembler. Par votre faute, nous avons grandis. Nous avons appris à grandir et à penser. Nous ne donnons pas d'expliquations parce que nous ne sommes pas expliquables. Nous pronons l'hédonisme et l'ectase à défault de l'égalité amoureuse.
Nous ne nous aimons pas par convention, mais par accoup.
Nous sommes la fouge, l'envie, la passion et l'espoir. Nous sommes vivants et nous allons mourir. Nous sommes l'ensemble de ce qui pour nous représente la vie. Et c'est pourquoi vous ne nous ressemblez pas. Nous sommes la vie et colaborons avec la mort tandis que vous ne marchandez à vos besoins qu'avec l'existence.
Vous parlez seuls et un par un. Nous parlons tous ensemble et tous en même temps. Nous avons cette compréhension et cette ouverture d'esprit que vous avez perdu avec vos dents de lait pour les remplacer par de l'or.

Nous vous survivrons car nous avons choisi les arts et la futilité.
Oui, nous vivons pour le plaisir et non pour le mérite.

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