Mardi 14 décembre 2010 à 20:49


ça pique

Mercredi 8 décembre 2010 à 21:32

Combien de temps?
Bien plus que des mois...Cela se compte en année désormais, n'est-ce pas?

Est-ce que tu joues toujours aux mêmes jeux?
Je suis assis là où nous nous sommes assis ensemble.
J'ai toujours les doigts glacés, ma cigarette a toujours ce goût rance par rapport à tes lèvres.
Le matin, le soir. Je t'ai embrassée.
Et je savais que ça ne durerait pas.
A cette température, même ceux qui ne fument pas crachent de la fumée. Mon coeur est chaud, mes lèvres gercées,et mes souvenirs animés.
Je baisse les yeux pour écraser le mégot que j'ai jeté au sol.
Des gestes familiers. Je me raccroche à ça. Les toutes petites choses qui ne changent pas.
Je croyais que ton sourire était une toute petite chose. Me suis-je trompé à ce point?

Tu entends les mots d'un autre, ils résonnent dans ta tête comme l'écho de notre histoire.
"A quoi tu joues?" Sauf que, belle, je sais que tu ne jouais pas. je sais tout ce que tu ne savais pas.
Si lucide que tu puisses être, tes yeux se ferment tout seuls sur ce genre de chose. Et c'est seulement lorsque la partie est finie que tu te rends compte que tu as tout perdu.
Alors c'est vrai ce qu'on raconte? Tu n'as toujours pas compris la leçon?
Je souris dans l'obscurité, sourire qui m'arrache une petite douleur. mes lèvres gercées sans doute.

Comme à son habitude, le train n'arrive pas. Mais je ne suis pas un grand penseur, ce temps est un cadeau que tu m'offres pour que je pense à toi.
Je matérialise tes yeux, ceux où je me suis noyé sans que personne ne me sauve.
Je vois rougir tes pomettes, j'entends ton souffle juste sous mon oreille, la sensation du lit sous nous, l'amour avorté.
Tu as appris que je t'aimais jour après jour, mais tu ne l'as jamais su.
Jusqu'à aujourd'hui. Ou hier peut-être. Qui sait? J'ai oublié ta voix...

http://futile.cowblog.fr/images/IMG7341-copie-1.jpg
Puisque tu ne le demande pas, je n'en ai pas trouvé d'autres. J'en ai trouvé de plus belles, de plus souriantes, de moins dangereuse, mais pas d'autres que toi. J'ai regardé leurs jambes, leurs épaules, leur décoletté. J'ai pu jouir devant les formes de leur corps mais il me fallait fermer les yeux. Elles n'avaient pas ton visage. Je mens. Elles n'avaient pas ton visage, mais je gardais les yeux ouverts.
Ce n'est pas de ma faute. Je suis humain, j'avais froid, et je ne me retrouverai plus jamais nu dans ton lit.
Je voulais te couvrir de tout ce que j'avais. Faire de moi l'homme de ta vie, et toi la femme de la mienne.
Je voulais te parler l'hivers devant une cheminée. T'apporter du champagne dans une coupe pour que tu le boives en me regardant dans les yeux. J'y aurai vu la voie lactée, le reste de l'univers, le monde et son tourbillon instoppable.
Rien de tout ça. Tu m'as donné un peu, j'ai voulu tout garder. Le goût de ta bouche, la chaleur de ta peau, la couleur de tes sous-vêtements.
C'est tellement banal au fond...
Tes lèvres qui se pincent quand j'essaie de t'embrasser pour la dernière fois.
Pourquoi est-ce que tu m'aurais manqué à moi plus qu'à un autre?

Tu sais ce que tu vaux. tu sais que tu peux avoir tout ce que tu veux. tu sais que tu m'as eu.
Nous avons compris trop tard que tu ne me voulais pas.
Ou peut-être était-ce juste à temps.

Aujourd'hui tu ne me manques plus. Sauf lorsque je pense à toi.
Mais j'ai appris cet art qu'ont beaucoup de jeunes gens de mon âge, de remplir ma tête de chiffres et de symboles, pour couvrir les mots qu'une fille qu'ils aimaient a laissé.

Mercredi 8 décembre 2010 à 21:13

Je pense à nous.
C'est étrange... Pourquoi pense-je à nous?
Les quais glacés des Rer? L'amour en colère? Celui qui ne nait pas? Un briquet?
Sont-ce leurs accents agressifs qui font froncer mes sourcils? Ma peau encore trop claire? La tienne, déjà trop foncée?
Ce groupe de filles en jupes et bottes qui ne me ressemblent pas? Le temps qui passe?

Je pense à nous.
Peut-être parce que j'ai failli rejouer deux fois le même acte. Ou justement pas.
Peut-être que j'ai justement saisi qu'il y en a qui ne m'attireront jamais, même si l'envie des bras d'un homme devient une torture.
Je ne me coucherai pas à côté de n'importe qui.
Mais nous...
Ce nous qui n'a pas existé.


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