De tous les arts, je prends celui que je maitrise le mieux. Il n’est pas que connaissance, il n’est pas apprentissage, il demeure dans mes veines, il fait battre mon cœur et permet à mon cerveau de raisonner. Sans être artiste de rue, je jongle avec les mots, ils tournent dans mon esprit en une valse tantôt lente tantôt endiablée. Je cours après, ils me soulèvent, je virevolte et fait pleurer mes yeux.

 http://futile.cowblog.fr/images/vision-copie-1.jpg

 

Jolie jeune femme pleine de grâce, pourquoi faut-il tant que les gens meurent et que les choses pourrissent ? Pourquoi encore et toujours ?  Les interrogations tombent dans le vide, c’est un calme trou noir où s’enterrent seules les réponses. C’est ainsi, c’est simplement ça, rien n’est pour toujours, les visages se plissent, les peaux s’effritent, les couleurs se ternissent et c’est ainsi. Rien n’est éternel, et mourir après avoir vécu est une fin grandiose. Le chagrin est un accompagnement nécessaire, mais l’amour d’une fin de vie est inéluctable.

Partout autour les gens meurent, je ne ferme pas les yeux, je n’arrête pas pour autant de vivre. Je fais bien plus qu’exister ne serait-ce que pour leur rendre hommage. Je prie simplement, pour que ma vérité ne soit pas factice et que ma lueur devienne universelle.

La solitude et moi nous entendons bien, je la porte parfois à bout de bras, parfois elle me tue, d’autres fois elle me ranime. Je cherche parfois le contact, et tout en sachant où le trouver, je sais m’en passer.

C’est agréable de se rendre compte que l’on sait ce que l’on devient. J’ai toujours été bien plus consciente des choses que je ne l’aurai voulu. Je vous regarde et je vous aime, je vous défendrai à n’importe quel prix car je sais exactement, que n’importe qui aurait pu faire les mêmes erreurs que vous.

Parmi tous ces visages absent, le tiens est celui qui crève le plus le tableau.  Il fait littéralement un trou dans ma toile. La peinture à l’huile ne part pas facilement de ma peau, les traits de tes yeux glissent de mes doigts au support blanc, je teinte de mon amour l’immaculé du vide. Tu dis que mon regard est inéluctable. Des heures, des jours et des semaines que tu ne t’y es pas perdu. Je voudrai te tenir simplement la main, je voudrai ne plus rien entendre, te murmurer des vers, que tu me plaques contre le mur.

Est-ce que nous avons toutes quelque part les même envies ? Qu’on soit à Paris, à Lyon, au Sud ou au Nord, d’où vient ce besoin de se faire plaquer contre un mur par l’homme de notre vie pour croire un instant que le monde puisse arrêter de tourner ?