Samedi 30 juin 2012 à 1:25

 Sur le périphérique, la nuit, il fait 19°C.

Je respire la tête contre la vitre. Un nuage de buée s'y forme. La trace de mon front restera sur le verre lorsque je serais partie.
Les voitures filent autour de moi et les immeubles ressemblent à l'avenir.
Derrière eux, la nuit a peint le ciel en bleu foncé. Je n'ai ni chaud, ni froid.


Jeudi 21 juin 2012 à 1:19

 On raconte toujours mieux les histoires à la nuit tombée.

C'est l'abandon qui ne veut rien dire. Rien dire du tout. Le silence des murs morts, le murmure des minutes.

L'hésitation entre un silence à peine choisi et un vacarme du même ton. On s'envole en pensées lyriques, nos phrases débutent par "de toutes façons".Enfin, on essaie de ne pas pleurer car les choses ne s'arrangent jamais de cette manière. On s'arroge des espoirs et des qualités, on respire en espérant n'en avoir pas besoin. Je n'ai pas besoin d'air pour vivre, je n'ai pas besoin d'eux pour expirer.

Pourtant, il y a quelque chose de coincé dans mes poumons. Alors, pour rester combatifs, pour ne pas baisser les bras et laisser le bas blesser, on part.Partir. Frédéric Beigbeder estime qu'il s'agit du mot le plus beau de la langue française. "Partir", il est pour moi des plus angoissants. Il annonce l'inconnu malveillant, il indique que l'on pourrait ne jamais revenir, il n'offre pas tellement d'espoir. Partir, ce n'est que fuir.
Et peut-être qu'au fond, ce n'est pas si faux que ça : que tous les chemins mènent à la fuite.

A défaut de mener à tes yeux.

La colère c'est un fauve tapis. C'est une émotion qui a besoin d'une proie. On peut très bien être en colère contre le monde entier. Et je sais, exactement, que je suis en colère contre le  monde entier.
Cela se traduit tristement par le fait que je ne sois en colère contre rien.
C'est l'injustice la plus pure qui fait naître cette colère.
Alors, puisque je ne parviens pas à aimer, je déteste.
Et les mots se coincent dans ma gorge.
Mon remède n'a pas de sens. La chamade de mon coeur n'a pas d'écho.
Je m'en sors seule, et malgré moi, vous ensorcelle.

Mes talent n'éclatent pas au grand jour et mes talons ne claquent pas sur l'asphalte. Pour un soir pareil c'est reposant. Je ralentis la marche, les rues sont désertes et je crois que pourrai violemment me défendre contre quiconque me voudrait du mal. Alors je n'ai pas peur. J'attends un épicentre pour ma colère. J'attends une cible. Mais dans cette ville, les esprits sont morts. Les boulevards sont silencieux.

C'est la vitesse d'une voiture trop vieille qui dessine un sourire sur mon visage.
La vie à minuit et demi dans une forêt française prend une tournure magnifique.
J'aimerai que vous puissiez voir cette beauté comme je la perçois.
Car elle vous ressemble tellement...

Vendredi 15 juin 2012 à 13:36

 L’exil n’a rien de reposant. J’ai cru qu’une île promettait le calme et l’apaisement. Les vers qu’elle apporte ne sont pas du tout à la hauteur de mes attentes mais je les place toujours trop haut. Ce que j’écris ne me plait pas, ce que je ressens ne me plait pas. J’ai toujours cru que me mettre un clavier sous les doigts pouvait suffire à calmer la colère de mon cœur. Il n’y a pourtant pas de réelle colère ce soir, il n’y a que de l’amertume comme l’écume trace les marées sur le sable. C’est une déception amère qui retient les larmes dans mes yeux. De tout petits morceaux de vagues s’éclatent au coin de mes yeux. L’iode, le vent.

http://futile.cowblog.fr/images/IMG0844.jpgSur une île, tu sais. Sur une île. Habituellement c’est ce dont rêverais tout couple heureux. Est-ce que nous ne sommes pas un couple ? Est ce que nous ne sommes pas heureux ? Bien sur que non. Bien sur que si nous en rêvions. Bien sur que si,  j’en rêvais. Même moi  j’en rêvais de cette île, de ce calme. Ô le mirage de l’oasis au milieu du désert ! Non il n’y a pas plus de calme ici qu’ailleurs. Non, être loin de notre monde n’en efface pas les désagréments. Triste rêve. Je ne veux pas la réalité, je veux de la magie. Je voulais une île avec les elfes et autres êtres magiques qui l’accompagnent. Je voulais une île à miracles où tout s’arrange avec une simple formule. Comme si parler une autre langue pouvait donner aux mots une tournure tout à fait moins dramatique.

ET dire la vérité. Dire que l’on s’aime, et cela pourrait tellement sortir et nous arriver comme une vague en plein visage. Comme ça, d’un coup, même en voulant l’éviter, même en voulant le faire disparaitre et l’oublier. Et je ne voudrais pas penser à tout le reste tu sais, je voudrais sincèrement ne pas penser aux autres et pouvoir respirer sans avoir de poids sur les poumons, pouvoir te tenir la main sans que cela me brule la mienne. Et je ne peux pas. Je ne peux pas respirer, ni manger. Le sommeil lui-même me fuit et j’aimerai que la réponse à cela se trouve dans quelques mots qu’on ne dit plus, que je quémande, qui ne mènent à rien puisqu’ils ne viennent pas de ton cœur mais ne sont qu’une empreinte de ce que contiens le miens. Ce n’est pas ce que je voulais. Et à choisir, je crois que j’aurai sincèrement préféré ne rien avoir.

A quoi est ce que l’on s’accroche alors ? Je voudrais un silence car je voudrais pouvoir le rompre rien que pour toi. Je voudrais un silence pour pouvoir l’embellir des sons de nos corps.

Il n’y a aucun silence ce soir, tout est beaucoup trop bruyant, toute l’angoisse du monde dans l’absence de silence. Il y a des rires pré enregistrés à la télévision et je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’autres choses capables de gâcher à ce point ce qui aurait pu être un bon moment. Voici comment il faut être, riez jeunes gens, c’est ici, c’est maintenant, si vous voulez être heureux, il faut rire en même temps que les autres.

Je passe mon tour, je ne veux pas de ce qui m’est imposé, je ne veux pas de ce que je n’ai pas choisi. Entre un bonheur que vous choisissez pour moi et le reste. Je choisi le reste. 

Je ne peux pas faire semblant comme vous l’attendiez de moi. J’aimerai que tu saches que la solution à tout ça est dans l’essence même du problème. Si je ne t’aimais pas tout serait si simple.

Si je ne t’aimais pas. Pourrions nous être ensemble si je ne t’aimais pas ?

Jeudi 7 juin 2012 à 20:34

 C'est simple, je crois qu'il faudrait que j'appelle quelqu'un.http://futile.cowblog.fr/images/IMG1375-copie-1.jpg Je n'arrive pas à me raisonner car il fait encore trop jour dehors et que nous sommes déjà le soir.

La fièvre qui monte comme l'ombre de la fatigue. 
C'est un léger vacillement. Je suis sur un petit pont de bois au dessus du ravin, et puisque tu me tends la main de l'autre côté, j'ai cru pouvoir traverser en courant. C'est idiot, car j'aurai du garder à l'esprit que nos envies ne sont pas compatibles.
J'ai du faire tomber quelque chose en m'enchantant, car j'ai baissé les yeux et j'ai vu le vide.
J'en avais presque oublié à quel point j'avais peur du vide.

Tout était sur pause, j'aurai aimé pouvoir dire que je déteste la suspension.

Bien sur, dans la réalité, il faut parvenir à se nourrir chaque jour. Pire, il faut parvenir à se nourrir plusieurs fois par jour.
Il faut boire de l'eau, sortir hors des murs, et même se regarder dans un miroir.

J'ai le regard écorché, ma beauté est insolente.





<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast