Lundi 17 décembre 2007 à 18:23

Les gens adultes ne sont pas plus forts. C'est un mensonge.
On ne comprendra pas quand on sera plus grands.
Non, on ne comprendra pas.
Peut-être parce que certaines choses ne s'expliquent pas. Parce que Pierre et Hugo ont beau être "adultes", il y a des choses qu'ils ne saisissent pas non plus.

Moi je remplis une feuille avec le mot "Paul" pour contrer La Mort.
Et puis chez moi j'ai un livre illustré des fables de La Fontaine.
Je sauve ceux qui se noient en craint à l'aide, mais seulement ceux qui veulent apprendre à nager. Pourtant même moi je coule. Mes mots sont ma réserve d'oxygène.
Je n'ai pas compris que la vie était une chose facile.
Cependant j'ai saisis qu'elle était compliquée et simplifiable.
On peut afficher des mains dessinées comme à la maternelle au fond d'une classe de 1eres ES. Et comme ça, ils disent que nous sommes une classe d'enfants. Julien me porte comme un sac de pommes de terre et Maxime répète inlassablement "matmatabite". Moi je prends des cours de mahts avec Raphaeël : je fais le programme des 1eres S, avec les angles dérivés et tout... Quand on ne nous oblige pas à nous y interesser c'est intéressant. (le sinus de pie sur six vaut un demi).

Mon grand père est mort. Mais moi je n'y crois pas.
Alors j'arrive à aller bien, pasque je suis hors réalité. Il ne peut pas mourir. On l'enterre demain. Je pleure par bouffées, par prises de conscience. Et puis je retourne me blottir dans mon irréalité, dans les bras de Paul ou dans les sourires d'Audrey. Tout ira bien. Les gens que j'aime ne peuvent pas mourir. Oui, mais "parce que c'est ça la vie" il parait qu'ils meurent quand même. Moi je ne voulais pas. Moi je ne suis pas d'accord.
J'ai demandé "pourquoi t'as fais ça Maxime?" Mais La Mort ne répond pas. La Mort est défoncée. Elle fuit. Elle fait comme La Passion, elle s'envole. La Passion s'envole au milieu des draps de La Vie. Et Paul mange des crèmes à la vanille en faisant bruler de l'encens.

Moi j'aime la pluie. J'aime l'obscurité, la lumière et les étoiles. Mais moi je n'aime pas Noël. Il y a longtemps, j'écrivais que j'étais amoureuse de vous, amoureuse de la Vie.
Certaines choses ne changent pas. Et ma prof d'éco, moi je l'aime bien. Elle a de petites chaussures.

J'ai collé des étoiles rouges tout autour de la porte de notre classe.
J'aimerai que l'on mette nos rêves en commun.
 

Samedi 15 décembre 2007 à 19:29

en général j'écris quand je vais mal. En général j'écris quand je ne vais pas bien. Paradoxe.

"Paris est une flaque où s'englue le jaune des phares" (Pennac)
Et Paris s'éveille, Paris court et piétine. Paris ne dit pas bonjour, Paris vole et sent la sueur.
Une odeur d'hommes, de femmes, une odeur humaine. Paris me broie les côtes.
Mais bien sur, bien sur que j'exagere. Mais c'est parce que sinon ça n'est pas prenant.

Je n'offre pas des cadeaux parce que c'est Noël. Je n'offre pas des cadeaux pour le bien matériel mais pour le plaisir qu'ils apportent. Alors s'ils font plaisir à l'instant où je les offre, ils peuvent bien être réofferts à d'autres, être brisés ou revendus. Qu'importe. Moi je n'aime pas Noël.
Et puis j'ai la lèvre inférieure tuméfiée. ça n'est pas joli.

Mais il y a Audrey et Enora. Même si elles sont fatiguées. Comme moi.
Même si le froid engourdit peut-être un peu notre enthousiasme.

Mardi 11 décembre 2007 à 21:33

Et je ne comprends pas. Je percute. D'un coup.
Il est bien trouvé ce mot : je percute. Un coup de point, en plein menton, bim !
Bel uppercut.
Et jsuis comme collé au sol, comme achevé.
Je comprends Claudia, enfin non, je ne comprends pas.
Parce que je veux pas comprendre.
Je devais t'être irremplaçable tu sais, t'aurai du continuer à m'aimer quoiqu'il arrive.
Alors oui, je sais que tu as cette rancœur contre moi. Mais quand même. De là à laisser ce jeune homme venir prendre ma place, poser sa veste à lui sur tes épaules alors que je m'apprêtais à le faire. Je ne veux pas que d'autres t'attendent à la sortie Claudia. Je ne veux pas que tu souries avec eux, je ne veux pas qu'ils te réchauffent ! Je préfère que tu aies froid sans moi. J'aurai préféré que tu souffres autant que moi je souffre quand on est trop loin. Je veux que tu m'aimes encore Claudia. Et je ne veux pas que tu acceptes sa main sur tes épaules ! C'est pas juste !
C'est pas juste ma belle, parce qu'à cet instant moi j'allais te prendre dans mes bras, moi j'allais te transmettre deux milles tonnes d'amour, mais il m'a devancé. Lui il marche plus vite, et il connaît le croisement de ces rues qui me sont inconnues. Je te demande pourquoi Claudia. Pourquoi lui et pas moi ?!
Moi je t'aurai offert la justice. Une vengeance comme tu l'aurai voulue. T'aurai pu me revenir et me quitter, mais au moins me revenir. Mais tu ne reviens pas. Tu ne reviens pas parce que tu pars avec lui.
Parce que tu continues à marcher mais qu'il marche à côté de toi. Et moi je ne peux pas vous rattraper. Parce que moi j'ai les talons comme des enclumes, parce que quelqu'un à mis de la glue extra forte sous mes semelles.
Claudia je t'aime. Moi je t'aimerai mieux, mieux que tous les autres. Alors pourquoi tu pars ?
Pourquoi lui tu lui laisses sa chance et pas à moi ?
Je savais bien tu sais, qu'il faudrait que tu me quittes. Un jour serait venu où tu aurais lâché ma main.
Mais tu ne la tiens pas ma main Claudia. Tu ne la tiens plus. Tu devais la reprendre !
Moi j'ai besoin de tes doigts étranglant les miens, j'ai besoin de tes griffures dans mes omoplates, j'ai besoin de tes lèvres tatouées dans mon cou, j'ai besoin de ta passion Claudia. J'ai besoin de toi.
Je tenterai tout tu sais, pour te plaire, pour te faire sourire, pour te faire oublier, pour te faire croire, pour que tu sois bien, pour que tu croies m'aimer, pour que tu ne fasses plus attentions aux autres. Je tenterais tout. Alors ne me remplace pas avant Claudia. Laisse moi faire mes preuves. Ne me laisse pas couler, envole moi avec toi et laisse moi tomber si je n'arrive plus à voler aussi haut que toi.
Je ne suis plus rien si tu pars.
Et je sais que je suis en tort ; je sais que je n'ai que ce que je mérite. Mais je n'en veux pas.
Je n'en veux pas de ce châtiment ! Moi je ne voulais que le crime ! Que le crime !
Le crime de t'aimer, ce pêché charnel, le désir de tes bras autour de mon cou.
Je ne peux plus avancer Claudia. Et vos deux pas claquent de moins en moins forts. Et je ne vous vois plus.
Est-ce que tu l'embrasses sur le palier de ta porte ?

Mercredi 5 décembre 2007 à 17:59

J'ai senti une main sur mes épaules. J'avais froid. J'avais froid parce que j'étais seule. Et puis j'ai senti qu'on posait une veste sur mes épaules. Quelque chose de chaud et de presque lourd. J'ai pas vraiment voulu me retourner. Parce que je pensais que c'était juste bien. C'était quelqu'un venu pour moi, quelqu'un qui savait que j'avais froid. Juste quelqu'un pour m'apporter un peu de chaleur. Mais je ne voulais pas que ce soit un de ces vieux, un de ces retraités galants qui m'avaient vue ce soir. Je voulais que ce soit personne, même mon jeune amant m'aurait mis les nerfs en feux. Je ne voulais que cette main et ce manteau sur mes épaules. Rien d'autre. J'aurai voulu qu'il n'y ait personne derrière ce geste.

Mais j'ai quand même tourné la tête. Parce qu'un manteau ne tombe pas seul sur les épaules d'une femme frigorifiée. Et parce que je suis de nature curieuse. J'ai tourné la tête pour voir Qui. Juste pour voir.

Et puis c'était mon beau jeune homme. C'était lui. Et j'aurai voulu partir en courant.
J'aurai voulu ne jamais le revoir.
Parce que j'avais si peur ! Si peur qu'il m'aime !
Il n'a rien dit. Il a sourit et puis il a marché à côté de moi, sa main droite toujours posée sur mon épaule. Il marchait à ma gauche, il suivait ma marche, il ne disait rien. Et j'avais, de toutes façons, déjà oublié sa voix. Il se taisait. Et moi je voulais qu'il la reprenne sa veste, je voulais que ce contact cesse entre lui et moi. Qu'il retire ses doigts de mon épaule. Je ne voulais plus entendre ses pas qui accompagnaient les miens. Je voulais qu'il se casse mon tombeur. Je voulais pas qu'il reste.
J'ai fermé fort les yeux. Très très fort. Comme si tout allait disparaître si j'arrivais à fermer les yeux assez forts, comme si je pouvais être en train de rêver, comme si j'allais bientôt me réveiller de ce putain de cauchemar. Et j'aurai pu l'apprécier cette veste chaude, si seulement elle n'avait pas eu son odeur, si seulement il me l'avait laissée. Mais non. Mais non. Il était là, et il marchait silencieusement le
joli cœur.
Je suppose qu'il voulait pas me faire peur, qu'il voulait pas que je me sente agressée ou suivie. Je suppose qu'il se taisait pour ne pas me brusquer. Raté mon cœur. Raté, complètement raté.
Parce que tu m'énerves. Tu m'énerves et ta perfection me terrorise. Tout cette douceur, la chaleur de ta main sur mon épaule et la légèreté de tes pas. Ta beauté insolente dont j'entrevois le profil. Tout ces idéaux que tu incarnes. Tu m'énerves. Une nuit ça t'as pas suffit ? C'est ça ?!
Moi je la veux pour moi toute seule cette soirée. Je veux que tu t'arrêtes et que tu me laisses marcher toute seule. Allez, allez, casse toi. Casse toi mon ange. Casse toi où tu vas perdre tes ailes !

Lundi 3 décembre 2007 à 21:54

Et ce matin, en parlant de foot, moi hors sujet, parce que même si je suis en ES, je sais rien de l'actualité.
Enfin si, l'actualité c'est moi. C'est moi, Audrey Raphael et Paul. C'est aussi Tibix, adriki, maximeuh, et puis julien. Et mon Lycée, la famille de Paul, les chansons de Clément, la soeur d'Audrey et son Gabriel, et puis Rouki etc...
oui, et donc, on parlait de foot (enfin ILS parlaient de foot) et moi jdemandais si c'était la coupe du monde et si on devait faire équipe avec les gens de notre poule pour battre les autres poules. (Et enfait non, et puis c'est pas la coupe du monde mais d'Europe) Et là Raphaël s'exclame :

 "Mais morgane! J'hallucine! Mais comment on peut être, aussi, aussi, aussi Hors Réalité! C'est ça t'es totalement Hors réalité!"

Ba j'ai cette capacité. De quelques fois  pouvoir m'en foutre. De fermer les yeux, et d'oublier sans drogue. De prendre une feuille de papier et de devenir quelqu'un d'autre si je veux. Cette capacité de pleurer pour rien, et de sourire durant un drame. Hors réalité. Maxime dit que non. Que je suis dans la réalité, mais que je fais tout pour pas la voir, que je la vois pas pasque jveux pas.
C'est sûrement ça.
Et puis ceux que j'aime ne peuvent pas mourir Papa. Les gens que j'aime ne peuvent pas mourir. Parce que je les aime. Et puis il ne m'a pas appris à danser, on est allé qu'une seule fois aux champignons, il sait pas que je veux être écrivain, il connait certes Audrey,mais il connait pas Paul,  il m'a jamais entendue jouer de la guitare. Alors il peut pas mourir. Les gens que j'aime ne peuvent pas mourir. Alors il ne mourra pas.
Mais ça c'est ma réalité. C'est quand je m'imagine, c'est quand j'oublie. Là où tout est fictif, sous une couette avec Paul, dans un parc avec eux, au croisement nos rues avec Audrey et Raphael, à refaire le monde, à consoler Julien, c'est là où le monde se réduit. Là où plus rien n'existe à part nous, c'est là que je l'ai trouvée, ma réalité à moi.
Et puis les autres n'en sauront rien. Si j'arrive à ne pas craquer. Si partir en courant me suffit, s'il n'y pas une route pleine de voiture pour m'arrêter et un ami juste à côté pour me rattraper quand j'éclate en sanglots, s'il ne fait pas trop froid, si Adriki ne nous crie pas dessus pasqu'on est en retard, les autres n'en sauront rien.
Parce que même si je suis fragile en ce moment, même si je pleure pour un rien, j'irai bien. parce que c'est l'essentiel.

Et que Maxime et Paul ont décidé que moi je serai la Passion, l'un la Mort et l'autre la Vie.

Nous, on est des allégories, et des fois eux, ce sont des arbres, et ils ont des écureuils dans leurs trous. =)

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