Dimanche 14 octobre 2007 à 14:48

Je l'ai laissé dans son café, il m'a dit qu'il réglait tout. Et puis je suis partie et je suis rentrée.
Vous savez, cet appartement est trop grand pour moi. Quand j'y pénètre j'ai l'impression de me perdre. Il y fait silence.
Lou vit toute seule.
Et cette évidence ce reflète à travers l'écho de mes pas dans le hall.
Un hall… Comme si un appartement avait besoin d'un Hall !
Mais ce sont les grandes vitres qui m'ont plues. J'aime les grands espaces. Ça me rappelle ces champs dans lesquelles nous courrions avec Yann. Pour rien. Mais c'est à l'intérieur ici. Alors j'ouvre grands les fenêtres, et je laisse le vent glacial contaminer mes murs. Je ne crains rien. Je ne peux perdre personne. Je n'ai rien de précieux ici
. Et il n'y a pas de voleurs dans cette ville.
J'appuie mes mains sur la rambarde du balcon. J'ai même un balcon ! Il faudrait que j'y installe des jardinières. J'aime bien les fleurs aussi. Et j'ai mes cheveux qui s'envolent en arrière tout seul, Dieu me recoiffe, il me souffle sur le visage, c'est finit Lou, tout va bien. Tout va bien.
J'adore ça vous savez, le vent, l'air. Tout cet oxygène qui me vient en pleine figure comme pour me forcer à vivre, à respirer. Mes cheveux qui courent dans le vide, haut au dessus de ma nuque, qui s'envolent à ne plus toucher mon dos,
qui s'éparpillent derrière moi comme par magie et qui en libèrent mon regard. Je suis comme…libre. Un instant, un très court instant. Avec le vent sur mon visage.
Et les paupières baissées. Il fait froid. Mais j'aime bien ça. J'aimerai qu'il neige…
Mais chaque chose en son temps.
Je te remercie Franck, d'avoir su m'écouter.
Et toi Yann, toi qui es si loin, si haut. Est-ce que tu peux m'entendre ? Est-ce que tu peux me voir de là où tu es ? Tu me manques Yann. Tu me manques vraiment. J'aurai bien eu besoin de tes bras pour me réchauffer là.
Parce qu'on s'habitue à tout je crois, sauf à l'absence.
Et ce silence, qui bourdonne fort à mes oreilles, le vent crie pour le couvrir, mais je sais qu'il est là.
Pour preuve Yann. Je ferme la fenêtre. Et je n'entends plus rien.
Plus rien.
Mais ça ira n'est-ce pas ? Parce que tu me protèges hein Yann ? Je ne suis pas toute seule, c'est vrai non ?
Tu me surveilles, tu m'aimes encore peut-être… Et moi… Moi je ne peux plus t'aimer comme on aime un homme
. Je ne peux pas t'aimer, parce que tu n'es pas là. C'est difficile tu sais, de s'adresser à un courant d'air. De ne pas avoir de réponses. Mais je sais que tu resteras là, au fond de moi. Là où personne ne pourra jamais te prendre. Là. Et on reste pour toujours ici Yann d'accord ?
Dans l'immensité, dans le chaos des univers, là où il n'y a rien, là où il y a tout, au milieu de nos pensées, de nos passions, là bas, tout au fond de ce qu'on a vécu, au cœur de nous même. On y reste. Pour toujours. Oui Yann, je vais rester ici. Si tu veux bien.

Samedi 13 octobre 2007 à 11:38

La vie ? Juste ? C'est quoi ces conneries ?
C'est quoi cette odeur d'ange au milieu de mes draps ? Ce paquet de clopes vide bien rangé dans sa poubelle, les tasses propres et le lit fait ? Et il me dit que grâce à moi la vie est juste ?
Mais chéri, on laisse pas des mots pareils sur ma table de nuit ! Tout juste si on dirait pas une déclaration ! Pour un peu il aurait finit par « je t'aime » ce con.
Allons…Sérieusement. Moi, Claudia ? Incarner la Justice ? Etre une libération ? Un instant de bonheur ? Une once de paradis ? Mais c'est toi l'ange chéri ! Et où est-ce que t'as bien pu chopper de si jolis mots dans un studio si triste ?
Ça me désole tout ça, mon cœur. Parce que j'ai eu trop raison en pensant que toi et tes gitanes vous me feriez rêver…
Et tu m'écris que tu voudrais me revoir, tu espères que cette nuit n'aura pas été la dernière. Tu m'utilises des figures de style et de l'hypothétique au plus-que-parfait.
Je suis pas une fille bien mon cœur, alors pourquoi tu veux m'aimer ? Pourquoi tu veux me mettre dans ta vie ? Tes nuits me suffisent mon ange, et je pourrai pas accepter autre chose de toutes manières.
Non, vraiment, on ne laisse pas une si jolie lettre à l'intention d'une fille comme moi.
On ne commence pas par « Chère C. », on ne m'excuse pas, on ne m'idéalise pas, on ne m'aime pas.
Surtout alors qu'on ignore même mon prénom.

Parce que c'est la première chose que j'ai vue en rentrant : une lettre sur ma table de nuit. Une feuille bien pliée, posée en évidence et orné d'un joli « C » calligraphié, ou presque.  Une jolie écriture faite de pleins et de déliés. Un chef d'œuvre épistolaire.
J'ai posé mes fesses sur mon matelas, à une vingtaine de centimètres du sol et j'ai lu. Je devais avoir de grands yeux. Mon cœur était en train de fondre à l'intérieur de mes côtes. J'ai relevé la tête à la fin de ma lecture et là j'ai remarqué que tout était rangé. Que ma robe et mes sous-vêtements avaient été délicatement posés sur une chaise. Mon studio ressemblait à une œuvre d'art. Et moi j'étais plantée au milieu, un bout de papier passionné dans la main gauche et une cigarette dans l'autre. Il avait posé une gitane à côté de la feuille. La dernière du paquet, sa signature.
J'ai aspiré la fumée et je me suis dit que j'étais la plus grande imposture de toute l'historie. Un concentré d'illusion. Une pure briseuse de rêves.
Chéri, ô chéri ! Je ne t'ai pas amené jusqu'à mon lit pour le principe,  pas même pour toi ! Juste pour le plaisir, pour l'évasion.
Tu aurais pu être n'importe quel autre, mais il a fallu que ce soit toi. Il a fallu que je te plaise plus que tu ne me plaisais. Et il a fallu que tu me bouleverses, rien qu'avec des mots.

Lundi 8 octobre 2007 à 20:50

Louis oncle de Claudia. Et Yann petit fils de Louis.
La famille c'est encore plus compliqué que la vie, ça a jamais été mon truc.
Alors ça ferait que…
Il me faudrait carrément un schéma.
Récapitulons. Même moi, je m'y retrouve pas.
Rose, c'est la sœur de Claudia, celle que Claudia n'a pas connue. Rose c'est cette fille dont Louis me parlait, sa fille à lui. Celle qui l'a abandonné, celle que Claudia remplaçait en quelques sortes... Rose, la cousine de mon aimée. Et Yann son fils alors… Le petit cousin de Claudia, ou le cousin, ou le neveu. C'est compliqué merde, c'est trop compliqué. Le petit cousin, oui, jcrois que c'est ça. Le fils de la cousine quoi…
Putain d'arbre généalogique. Ils sont de la même famille, ils portent le même sang. Point.
J'aurai du lui en parler à Claudia, de sa cousine de Rose. C'est pas juste cque j'ai fais, j'ai fais comme la tante de ce pauvre Yann, jlui ai caché sa famille. Oui mais, j'aurai pas pu trahir Louis. S'il voulait pas lui en parler c'est qu'il avait de bonnes raisons. Probable qu'il ai eût peur que Claudia le quitte aussi si elle savait. Mais c'est toi qui nous as quitté Louis… C'est toi.

Je n'ai pas eu si mal que Lou, parce que moi j'ai pas eu à subir, moi j'étais loin, pour moi toi et Claudia vous n'étiez déjà plus. Presque plus. Moi je me raccrochais pas à toi Louis, moi je m'accrochais à rien. Je voulais être libre tu comprends ?
Mais jme suis gourré. Tu vois, je pensais que la liberté c'était de n'aimer personne. Jpensais que si on s'accrochait qu'à nous-même on était libre. Qu'on pouvait tout quitter si on voulait, qu'on pouvait faire ce dont on avait envie. Ne plus craindre, n'avoir plus rien et plus personne à perdre. J'ai cru que c'était ça la liberté Louis. Et si je vous ai laissés, c'était pour être libre. J'aurai tout abandonné, juste pour voir, juste pour toucher mon immortalité, un instant. Alors je l'ai eue. J'ai pris le train, jsuis devenu ambitieux, jme suis fait gonfler les poches à l'oseil. Et jme suis tiré, j'ai parcouru le monde, j'ai vu la vie des autres, ils m'envient tu sais ? Y en a tellement qui voudrait ma vie. Et moi j'aurai tant voulu avoir la leur.
J'ai eu tort Louis. C'est pas ça la liberté. J'étais pas libre d'aimer, j'étais libre d'être seul. Rien d'autre.
Je ne riais pas, quelques sourires oui, et il fallait boire beaucoup pour qu'un éclat s'échappe de ma gorge. J'ai peut-être été libre, mais pas heureux. Il me manquait quelque chose.
C'était vous qui me manquiez Louis. Toi et Claudia. Vous étiez, je crois…ma famille. Ma famille choisie, des gens à aimer, pas pour le principe, pour le bénéfice du cœur. Pour l'apothéose. Pour l'idéal. Je vous aimais Louis, Louis je t'aimais.
Comme un père, comme un homme. Pour toi, et je suis désolé, crois moi quand je te dis que je suis désolé. Que je regrette, que j'aurai du être à tes côtés et à ceux de Claudia… Peut-être que la vie aurait été plus facile. Peut-être que ma vie aurait été celle dont je rêvais. T'imagines Louis ? Si j'avais compris que je pouvais être libre avec vous ?
Etre seul. C'est ça ma vie maintenant. C'était ça. Mais il y a Lou, et puis il y aura Claudia à nouveau.
 Mais pas toi.
Pas toi.
Lou a perdu Yann, elle en a pleuré. Elle a souffert comme ils disent. Et moi ? Et moi Louis ?! Pourquoi j'ai pas pleuré ? Moi j'ai pas pu avoir ce deuil, cette douleur vive dans mon ventre ! Rien, le néant. Un goût un peu amer dans la bouche, celui des regrets, de tout ce que j'avais pas pu partager avec toi. Mais j'ai pas su te pleurer comme il se doit. Et je pourrai pas. Parce que tu es trop mort maintenant. Tu es bien trop mort Louis…

Alors c'est ça. La mort. Ça en tue certains, ça en fait revivre d'autres et moi, ça me laisse de marbre. Une vraie tombe. Mauvais jeu de mots. Humour noir. Et j'en suis pas désolé.
C'est la vie. Point. La vie.
alors maintenant, j'ai compris. Maintenant je sais Lou.
Et elle est partie le sourire aux lèvres, en murmurant ce petit « à demain » qui a allumé ses yeux. A ce moment là elle devait être occupée à réchauffer mon cœur avec son regard ou quelque chose comme ça.
Moi j'ai fondu, j'ai souris, et j'ai ris. Doucement. Comme on se moque. Et elle a rit aussi. On savait pas pourquoi. On savait pas comment. Un soulagement peut-être. La fin d'un tout, le début d'un autre.
Tout allait. Tout allait aller.
Au revoir Lou. Et merci. Demain, je t'expose mon plan pour te refaire sourire. Encore, et pour longtemps.
Demain je t'explique mon histoire à moi. Je me livre à mon tour.
Pour que la vie soit juste.

Mercredi 3 octobre 2007 à 20:04

« J'ai craqué. J'ai pas su tenir. J'ai pleuré devant lui, devant Franck.
Mais c'était
par soulagement, pas par douleur. Ces larmes là n'étaient pas tranchantes, elles me libéraient. Comme si le mur immense qui s'élevait devant moi s'effondrait d'un seul coup. Dans un grand fracas, et la poussière que cet écroulement dégageait c'était mes larmes. Je pleurais, je devais pas avoir l'air d'aller bien, mais j'allais bien. Mes yeux sur son visage, et mes joues complètement inondées,  je pleurais ma douleur, mon acharnement. Enfin ! Enfin tout s'échappait, enfin j'étais libérée ! Par Lui, par Franck. Tout s'arrangeait, tout devenait plus clair, plus facile. Je ne luttais plus contre la vie, je n'essayais plus de défaire ce nœud de l'existence, celui qui se logeait dans ma gorge et que je refoulais. Non, plus besoin, la pelote de défaisait toute seule devant moi. Et je ne pouvais pas parler. J'étais dans un moment de relâchement total. J'ouvrais les vannes, je brisais les murs du barrage. Je pleurais, je pleurais, je pleurais. Des torrents de larmes, une avalanche de sanglots, une cascade de chagrin. Et tout cela s'évaporerait. Tout cela, s'en allait. Tout s'arrangerait. Ça allait aller. Je le savais. Et l'issue se faisait de plus en plus proche. Bientôt j'irai bien longtemps, bientôt le temps de mes douleurs toucherait à sa fin. J'aurai atteint mes limites. J'aurai remplit mon cotât de mauvaises choses.
Claudia était là, toute proche.
Et Franck me tenait les mains pendant que je pleurais.
Je lui ai tout raconté, comme prévu, sans lâcher une larme. Je les avais toutes bien gardées en moi. Pasqu'elles étaient trop acides pour couler sur ma peau. J'aurai eu trop mal. 
Et il m'avait écouté, patiemment.
Et il avait lâché ces quelques mots, la clef de mes chaînes. Ma libération. « C'est elle que tu cherches, c'est ma Claudia »
Et tout allait mieux. Et tout allait.
Parce que ces larmes là, elles étaient doucement salées. Et elle me ressourçait, elle desséchaient mes joues, elle étaient rondes, elle coulait parfaitement, sans m'arracher aucune douleur, elle était douce cette pluie. Tiède et bienfaisante.
Tout allait.
Le rideau était tombé. Fin des festivités. J'ai rangé mon masque. Tu vois Yann, je ne suis pas forte. Tu vois… Je pleure
. Je pleure parce que je vais bien. »

Dimanche 30 septembre 2007 à 20:00

« A ce moment-là. J'ai décidé que c'était terminé.
Je me suis dit que  peut-être je pourrai enfin diriger ma vie.
C'était pas juste qu'elle soit si violente. Alors j'ai dit à mon mari qu'il fallait qu'on arrête là. Que j'en pouvais plus, que je pourrai pas réussir à faire semblant d'être heureuse, à être heureuse. Et il m'a comprise. Il ne m'aimait pas tu sais, et je ne l'aimais. Il m'a dit que quelque part, ça tombait bein, il m'a dit qu'il avait trouvé quelqu'un d'autre. Il m'a laissé un bon capital et m'a laissée partir le ventre vide. Avec de l'argent… Il parait que l'argent c'est la clef Franck. Tout ça c'est n'importe quoi. J'ai l'argent Franck. Mais j'ai rien d'autre.
Alors jsuis partie. A la recherche de Yann. Et je suis retournée dans mon village.
Franck, Franck, Franck…
 Crois-moi, récupère ta Claudia, serre-la fort dans tes bras tant que tu le peux encore, aime-la jusqu'au bout, ne perd jamais l'espoir. Aie la rage, l'envie, toujours, sois vivant. Il faut être fort, il faut y croire. Ça Yann n'a pas su faire. Et il en est mort.
Je ne dois pas pleurer Franck. Alors excuse les tremblements de ma voix, pardon si je ne peux plus lever les yeux, mais c'est si dur tu comprends ? Yann est mort. Mon aimé, mon seul aimé. Ma seule vraie raison de vivre. Il est mort, comme ça, peu après mon départ. Et je ne l'ai même pas sentis, je ne m'en suis même pas doutée. J'avais été heureuse dans ses bras, plus que jamais.
Et voilà que tout s'évaporait. Mes espoirs, encore une fois.
On m'a tout pris Franck. Tout. Tout ce qui pouvait me donner envie de vivre, on me l'a retiré. Tout ceux que j'aurai pu aimer jusqu'à en rire, je ne peux plus les voir, je ne peux plus les toucher, ni les entendre, ni les appeler. Je suis toute seule.
Alors je me suis raccrochée à Dieu, encore une fois. A genoux tu sais, comme dans les évangiles presque. Je m'y suis tenu à ce petit bout de lumière. J'ai gardé la foi. C'est tout ce qui me reste.
Et puis je suis allée voir la tante de Yann. Et j'en ai appris.
La mère de Yann, elle s'appelle Rose. C'est la fille d'un certain Louis. »

Rose ?! Louis ?! Merde alors, c'était bien ma Claudia qu'elle cherchait ! J'ai ouvert grands les yeux. Jcrois même que j'en était « bouche bée » comme ils disent. Cloué sur ma chaise. Merde, merde, merde ! Ma Claudia. Ma belle Claudia…
Je voulais pas l'interrompre parce que ça voix se brisait régulièrement. Elle ravalait ses larmes, elle détournait les yeux, elle passait sa manche sur ses joues. Comme si je ne voyais pas qu'elle avait les yeux rouges. Les gens croient que le chagrin ne se voit pas. C'est faux. Il se fait invisible quand les autres sont trop heureux pour y prendre garde. Mais moi Lou, je ne suis pas heureux. Alors je vois.

 « Alors Yann avait un grand-père. Et même lui il le savait pas.
C'est dégueulasse de faire ça nan Franck? Ces putains de secrets qui se gardent de bouche en bouche et que l'on livre une fois les gens morts ! Ça m'a achevée. J'ai trouvé ça injuste au possible Franck, tu comprends, parce que Louis il était vivant quand Yann était vivant. Et ils se connaissaient pas. Ils savaient pas qu'ils pouvaient être une famille. Quand je dis que le secrets gâchent des vies, c'est pas juste pour la forme. Jte jure Franck, je les auraient tous tués. Mais ça en valait pas la peine.
Juste qu'il y a eu un grand-père, qui n'a même pas eu la possibilité d'aimer son petit fils.
Un grand-père abandonné par ses filles.
Mais il y a eu Claudia.
Claudia, c'est une fille qui vivait avec Louis avant qu'il meure.
Alors tu vois, quelque part, c'est comme si elle faisait partie de sa famille.
_Elle faisait partie de sa famille.
_Quoi ? »
Elle a levé les yeux sur moi. Sa voix était redevenue claire.
 « Elle faisait partie de sa famille. Louis était l'oncle de Claudia Lou. C'est elle que tu cherches. C'est ma Claudia. »

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