Vendredi 2 mars 2007 à 22:15

"Bon écoute Claudia ça suffit tout ça."
Comme l'autre soir, elle leva ses grands yeux bleus vers moi et resta silencieuse.
"J'en peux plus, tu vois. Je sais, ça fait pas longtemps que je suis là, pas longtemps que je t'ai retrouvée mais on aurait pas du se séparer et maintenant c'est trop tard tu vois, alors pardonne moi mais c'est intennable, tu le sens bien toi aussi non?"
Elle ne répondait pas.
"non?"
Et me laissait seul au milieu du silence.
"Claudia répond moi bordel!"
Je m'étais levé de mon siège et tenait encore les accoudoirs entre mes mains. J'en avais les larmes au yeux, cette fille me bouleversait. Elle ne me répondait toujours pas et continuait à me regarder fixement, de son regard de glace.
"Tu t'énerves vite Franck mon coeur...
_Tu me brules Claudia...tu me brules...
_Je sais, mais à qui la faute?"

Elle baissa les yeux et tira une longue bouffée de sa cigarette qu'elle me souffla en toute douceur au milieu du visage.
J'étais pommé. Complétement pommé. Apres cette soirée (où cette fois j'étais restée jusqu'au bout) j'avais tout prévu.
Je lui parlerai calmement, du moins j'étais sensé le faire. J'aurai du aussi lui dire que j'allais partir si elle ne s'arrêtait pas, lui dire qu'on ne pouvait plus rien rattraper et qu'on aurait du laisser nos souvenirs là où ils étaients et laisser le feu s'éteindre plutôt que de plonger nos mains nues dans le foyer pour retourner les braises.
Mais elle était là, et elle fumait ces ciagrettes extra-light, clope sur clope, attendant je ne sais quoi de ma part.
Et j'étais pommé.
Je me suis laissé retomber sur la chaise. Et j'ai à mon tour planté mes yeux dans les siens.
Et, désespéré comme je l'étais, j'ai laissé couler de ma bouche tous les mots que j'avais sur le coeur. Je n'avais plus rien à perdre, j'avais déjà tout perdu.

"Excuse moi Claudia. C'est ma faute tout ça, j'ai bien compris. Et je regrette. Mais tu as changé, et toi non plus tu ne fais aucun effort pour arranger les choses. Je suis partit et je vous ai laissé comme ça sur un coup de tête, pour découvrir le monde tout ça, et t'as raison j'ai pensé qu'à moi. J'étais un pauvre gamin égoïste maintenant. La seule chose qui a changé c'est que maintenant j'ai le fric. Mais rien d'autre. Et je t'ai pas toi Claudia, parce que tu t'es offerte au monde au nom de...au nom de quoi Claudia?
_ en ton nom Franck.
_Mais je t'ai pas demandé ça Claudia! jamais! je ne m'appelle pas hérotisme que je sache.
Je te demande pardon pour tout ce que j'ai raté, pour toi, parce que je t'ai ratée Claudia, à cause de moi t'es devenue une...une
_Danseuse mon coeur, danseuse.
_Oh non arrête ne la joue pas comme ça, c'est pas ça la danse Claudia, c'est pas ça.
_Les temps changent comme tu vois. Et pour moi maintenant la danse c'est ça.
T'es plus là pour m'apprendre les pas Franck, jme débrouille toute seule comme une grande tu vois...
_Hélas oui je vois. Et c'est ça le problème putain..je vois,et je peux rien faire.
_Alors ferme les yeux Franck mon ange..."


Elle a alors détourné son regard de mon visage et a laissé ses yeux vagabonder au dehors, sur la rue. Il y avait de la buée sur le carreau et elle y a dessiné un sourire. Moi j'ai fais comme elle a dit. J'ai fermé les yeux. Et j'ai attendu, j'ai réfléchit.
Je n'entendait plus rien que mes pensées.
J'avais foutu le bordel dans sa vie. La vie de Claudia, la vie de ma Claudia. De celle que j'aime...Que j'aime ou que j'aimais j'en sais trop rien.
ET tout ça, ce qu'elle était devenue et ce qu'elle devenait, c'était ma faute. Ma faute s'il y avait de la suie sur ses ailes, ma faute si elle fumait des cigarettes, ma faute si elle dansait comme une putain, ma faute si elle galérait pour boucler ses fins de mois, ma faute si elle était, quoiqu'elle en dise, toute seule.
Et je devais trouver une solution au problème.
Les yeux fermés je la devinait qui me fixait, juste là, assise sur la chaise, en face de moi.
Ou peut-être qu'elle dessinait encore sur la vitre.
Il fallait que je trouve une solution, quelque chose pour la sortir de là. Pour nous sortir de là.
Claudia mon ange, je t'aime je crois. A la folie comme avant...
Et puis comme une étincelle j'ai trouvé. C'était si simple finalement.
J'avais un plan, j'allais lui exposer et puis Claudia me sourirait.
Quand je rouvrirais les yeux, elle serait là avec son regard dur et son visage fermé. Et là j'allais lui dire ce que j'avais trouvé.
Je suis ressortis de mes pensées petit à petit. Soulagé d'avoir enfin résolu le problème.
Et j'ai rouvert les yeux.
Mais Claudia n'était plus là...

Sur la vitre le sourire avait disparu, à la place, il y avait la trace de ses doigts griffant le carreau. Elle avait effacé son sourire, et le mien en même temps.
J'ai payé l'addition et je suis sortit.

Par amlyn le Vendredi 2 mars 2007 à 22:26
merveilleux comme d'habitude...
j'aime l'histoire de Claudia et Frank, encore merci et merci
et aussi merci de m'avoir prévenue ^^
bonne nuit :)
Par littletitim le Samedi 3 mars 2007 à 12:13
pourquoi les histoires d'amour finissent toujours mal?
malgré tout l'histoire est géniale
 

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