Jeudi 3 avril 2008 à 17:57

Tu sais bien qu'il y a des choses que tu ne comprendras jamais.
Moi je comprends les gens. Quoiqu'ils fassent.
Mais je ne sais pas toujours comment ils font.
Il en est qui sont bien meilleurs que d'autres.
Il y a longtemps, je voulais faire partie de ceux-là.
And then, I gave up.

Je veux tout. Et le reste, j'aimerai m'en foutre.
Mais quand il s'en va sans se retourner, je meurs. Ces jours où il pleut. Ces jours où c'est à mon tour d'être désolée à m'en mordre les doigts jusqu'au sang.
J'aurai du crier "attends moi j'arrive!". Mais jme suis tue. Trois secondes avant j'avais eu envie de partir. De le planter là et de laisser le monde tourner encore.
Et puis quand il est partit pour de vrai. Quand il ne s'est pas retourné. Quand je suis restée plantée sur le trottoir à le regarder s'éloigner, j'ai sentit qu'il pleuvait sous mon chapeau rouge. Il pleuvait salé jusque sur mes joues.
Et j'ai attrapé la maladie que Chloé a dans l'écume des jours.
J'avais un nénuphard en train de gonfler dans mes poumons. Et il me mangeait tout mon air, il gonflait jusqu'à ma gorge et m'éttouffait doucement, avec toute cette douceur florale. Alors j'ai détaché mes yeux de lui en essuyant les larmes sur ma manche. Et j'ai marché. Chaque pas est une douleur, tu sais. Parce que chaque pas est un regret. Chaque pas éloigne de ce qui est précieux.

Pourquoi tu ne te retournes pas morgane? Pourquoi tu ne cours pas en arrière pour tout rattraper puisque t'as si peur que tout se casse la gueule hein? Pourquoi tu fais rien?
Tu te souviens pas, maman elle te l'avait dit ça pourtant. "Les gens qui ont des soucis marchent en regardant par terre". Et toi tu fais rien d'autre que de marcher droit devant, les yeux collés au sol. Toi non plus tu ne te retournes pas mo. Toi non plus tu ne fais rien. Alors tu te mords les lèvres et tu t'appuies contre un mur pour reprendre ton souffle. Parce que tu vas rentrer chez toi et tu vas pleurer toute seule dans ton coin. Alors que tout aurait pu aller si bien si tu acceptais un peu de ne pas tout avoir. si tu n'étais pas une menteuse inconsciente. si tu savais faire la part des choses. si tu ne te croyais pas si forte.

Je veux faire demi-tour. Mais mes pieds n'obéissent plus. Je vois flou parce qu'il y a plein de buée sur mes pupilles. J'enfonce mon chapeau sur ma tête parce que je refuse que les gens voient. Je suis misérable. il faut que je courre dans l'autre sens. Que je me dépêche avant qu'il ne soit trop loin. Il faut que je me jette à son cou en lui demandant pardon. Juste ses bras. Parce que le pire dans tout ça, c'est qu'il est mon seul remède. Et que je le laisse partir. Retourne-toi quand tu pars.

Parce que quand je me retourne, je suis nez à nez avec lui. Parce que je balbutie juste en me jettant dans ses bras. Parce que lui, lui au moins, il se retourne quand il part. Lui au moins, il fait demi-tour pour de vrai. Lui au moins, il me courre après quand je pleure toute seule sans lui pour me consoler. Parce qu'il vaut tellement mieux que moi. Et qu'il a tellement plus "l'art d'aimer". Parce que quand il a été là je vais mieux. Parce que je vais toujours mieux quand il est là.
Parce qu'il ne me laisse pas tomber même si je suis méchante. ça n'est pas volontaire vous savez, parce que je l'aime lui. Je l'aime lui parce qu'il arrive toujours à me surprendre. Parce qu'il apaise le nénuphard assassin qui pousse au creux de mes bronches. Je l'aime lui
Parce qu'il se retourne quand il part.

Aucun commentaire n'a encore été ajouté !
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://futile.cowblog.fr/trackback/2511793

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast