Mardi 3 février 2009 à 22:45

J'étais assis sur le quai et il faisait froid. Le jour tombait et la pluie aussi.
Je me sentais sec pourtant, mes yeux ne pleuraient pas. Le ciel s'en chargeait pour moi.
Je les ai toutes regardées passer. Plus il fait froid, plus les jupes sont courtes.
Et cette filles là-bas, elle se tient au bord des rails. Elle porte une mini jupe en jean qui lui moule les fesses. Les gens assis dans le train doivent aisément voir que sa culotte est blanche. Mais elle s'en fou cette fille. Je sais pas comment elle fait pour pas avoir peur de se faire violer.
Je regarde ses jambes et je pense aux tiennes.

L'ennui c'est qu'aucune d'entre elles ne t'arrivent à la cheville et que dès que tu t'éloignes, je me mets à te chercher partout.
J'ai pas compris comment t'as fait pour te mettre à me manquer à la seconde.
Et toutes ces filles superbes que je ne trouve même plus belles...
Comment t'as fait pour me faire faire disparaitre toutes ces merveilles princesse?
J'ai beau les regarder, je leur trouve pas grand chose de commun à toi. Elles sont toutes pareilles, il n'y a plus que toi qui diffère maintenant.
Et je voulais pas ça.
Jte jure que je voulais pas ça.

J'ai levé les yeux et j'ai vu que la pluie s'était calmée.
Je pense à toi et à ce que nous ne vivrons jamais. Je pense à mes illusions et continue à m'envisager des phrases qui commencent par "et si", je fais défiler les "peut-être" et je pense à ton sourire, à la focette au coin droit de tes lèvres, à la tache sur ta peau, aux boucles de tes cheveux, et à toutes ces petites choses que je n'aurai surement pas le plaisir de découvrir un jour. Chaque chose qui émane de toi est une merveille princesse, et ça m'est nocif. J'aimerai t'avoir juste pour pouvoir te regarder comme je veux. J'aimerai que tu sois là, debout à la place de cette fille banale et que ce soient tes pas qui claquent sur ce bitume sale... Je pense à nous et je me dis que vraiment, j'apprécierai que tu arrives, que tu reviennes et que tu viennes t'asseoir à côté de moi. Je souris. J'ai froid et je souris. Je pense à ce que tu m'aurait dit et à tout ce qu'on aurait refait de ce monde. Je pense à ce dont on aurait rêvé. on aurait peut-être même été jusqu'à chercher des prénoms pour nos enfants.

Je n'aime pas ce temps. Je n'aime pas ces filles. Je n'aime pas leur parfum, ni leurs chaussures trop hautes, ni leurs mascara qui leur met des globules à la place des yeux.
J'aime le soleil. J'aime le son du piano. J'aime l'eau chaude et fumer les soirs d'été. J'aime la manière que tu as de descendre les escaliers, j'aime l'art que tu mets à saisir un stylo, j'aime comme tu poses tes yeux sur les choses. Et je divague sous vide. C'est comme si l'air ne parvenait plus à mes poumons. J'allume une cigarette comme si le tabac pouvait me libérer de cette asphyxie. Jvoulais pas que tu partes.
Mais ça valait mieux.
Je veux rien de regrettable.

Alors je me contente des autres puisque je ne peux pas t'avoir.
La jupe en jean de la fille aux longues jambes s'en est allée depuis un moment. Une fille superbe, avec des seins comme ça et les jambes qui vont avec. Des cuisses fermes, des chevilles fines et des molets lisses. Tout ce qu'il y a d'attrayant. Bien mieux que toi. et pourtant si terne...
Alors je me contente des autres puisque je ne peux pas t'avoir,
mais ça ne me suffit pas princesse.
Je préferai jamais t'avoir connue.
On m'avait pas prévenu. J'ai rien vu venir.
J'essuie les larmes sur ma manche et je balance mon mégot sur les rails.
Le vent souffle et il se fait tard.

Par Mithra le Mardi 3 février 2009 à 23:31
Magnifique... Il vaut parfois mieux laisser partir ceux qu'on aime le plus, pour ne pas risquer de les abîmer, pour tout garder intact.
Par anmil le Mercredi 4 février 2009 à 21:24
L'amour fausse notre vision des choses, changent nos désirs. Mais le pire c'est que tu ne ressens plus aucune exitation quand tu vois une jolie fille passé. Tu vois bien qu'elle est jolie mais pour rien au monde tu te voudrais avec une fille pareil dans ton lit. Leur parfum si envoutant ne t'attire plus et seul l'odeur de ta bien aimée te fais rêver, un infime contact et sayé tu t'envole.
Par rafiki le Jeudi 5 février 2009 à 20:33
Oua...
 

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