Samedi 8 septembre 2012 à 22:35

 Tu sais, il y a beaucoup de choses à tenter pour aller mieux.
Mais il me semble quand même important de te dire qu'en septembre, tous les gens sont tristes.
Alors, tu vois, ne t'en fais si ton sourire est un peu plus lourd à soulever ou si le soleil ne te réchauffe pas tant qu'avant.
C'est quasiment normal que le moral ne suive pas quand l'été touche à sa fin.
Les jours n'ont plus la même odeur, les vacances sont terminées, et même si l'on n'en a pas eues, on le sent bien. Parce que les rues sont pleines de gens pressés, que les routes sont pleines d'automobilistes mal aimables immatriculés en région parisienne, et parce que les journées sont pleines d'heures trop courtes. Tout ce temps qu'on avait... Tout ce temps qu'on avait gagné et que l'on croit désormais perdre.

Mais tu sais, ce n'est pas une perte de temps d'en prendre pour soi. Bien sur, cela semble plus difficile à faire maintenant que les autres ne le font plus. Mais tu devrais, de temps en temps, t'accouder à ta fenêtre et remettre le monde sur pause.
Je pense que l'idéal, c'est de le faire à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Tu comprends, il faut le faire lorsque le chahut du dehors n'est pas palpable. Il faut mettre le monde sur pause lorsque les trottoirs sont silencieux et que le ciel est plus proche de ton visage. 
Tôt le matin, ou tard le soir. Dans les deux cas, c'est un peu comme si les astres étaient à ta fenêtre, et c'est cela qui devrait t'aider.
T'aider à poser l'instant. Pour qu'il s'envole. 
Parce qu'en septembre on retombe malade. Ou alors on apprend qu'on l'était, et qu'on ne le savait pas. D'un seul coup nos jours sont à nouveau comptés. Et parfois, il arrive qu'on ait peur de se retrouver seul, en septembre. Parce que, s'il nous arrivait quelque chose, qui serait là pour nous réanimer? Si nous perdons notre âme ou si notre coeur s'emballe, en septembre, qui prendra le temps qu'il faut pour s'inquiéter pour nous?
Il est rare de prendre le temps de discuter vraiment lorsqu'on ne se parle plus.

T'accouder à ta fenêtre, disais-je, avec une cigarette à la main, pourquoi pas, ou à la bouche. Avec une petite cigarette oui, une jolie dans un paquet avec quelques couleurs avant qu'elles ne soient stupidement interdites. Un peu de tabac et de nicotine à fumer pour calmer le jeu, pour paradoxalement respirer un peu plus aisément, et faire de la fumée en regardant le ciel. 
Mettre le monde sur pause pour oublier septembre, pour oublier les lundis mais surtout les dimanches soirs. Mettre le monde sur pause pour voyager ailleurs, dans le temps. Dans ton temps, notre temps, ou même le leur si le voyage est plus facile.
Revivre ce qu'il y a à revivre, se souvenir de ce qu'il ne faut pas oublier.
L'important dans tout ça, c'est de finir le sourire aux lèvres et le mégot éteint. 
Tu peux avoir le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux, ce n'est pas incompatible. 

Mais surtout, surtout, pour aller mieux, prend le temps des pensées plaisantes. Voyage dans le plaisir des souvenirs, des futurs proches, des présents constants. Ne t'attarde pas sur le plus dur à venir, sur les santés qui flanchent et les espoirs qui s'effacent.



Reste avec les certitudes de la vérité joyeuse, des sourires sincères et des éclats de rire.
Prolonge la tendresse et la complicité, la beauté et l'évasion.
Prend ce qu'il y a de précieux dans ta vie, pose le délicatement devant tes yeux, en pensées, et ne l'oublie pas.
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Par maud96 le Dimanche 14 octobre 2012 à 23:05
"futile"... mais beau texte !
 

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