Mardi 24 avril 2007 à 19:24

Peut-être aurai-je du remonter et puis la prendre, mais juste dans mes bras.
Attendre qu'elle s'endorme, ou bien lui apporter un verre d'eau.
Peut-être lui crier un peu dessus, hurler tout ce que j'ai dans le ventre et tout ce qui pourrait aller mieux. Pour la faire revenir sur terre.
Parce qu'elle joue à m'attendrir là, avec ses scènes de jeune fille égarée qui s'est malencontreusement réfugiée dans les substances illicites...
Merde Claudia... Il est loin ce premier soir où tu me dégoutais, maintenant tu m'attristes. Et je culpabilise.
 Parce que là t'es toute seule. S'il te plait, fais pas de conneries quand même. Parce que j'ai déjà assez à assumer. Et je sais pas si je survivrais s'il t'arrivais quelque chose. Parce que je tiens à toi plus que n'importe qui, et ça m'arrache le coeur de penser que je n'ai pas su faire ce qu'il fallait. J'en crève moi aussi Claudia, de tout ce que j'ai pas fait pour toi, de tout ce que j'ai raté.
Jme sens comme un salaud.
Jsuis un beau salaud Claudia, jtai brisé les ailes, tu t'envoles avec la drogue.
Oh pardon mon ange! Mais moi aussi j'ai mal là.
Tu me manques, et pourtant je ne peux plus revenir sur mes pas pour te rejoindre dans ta déchéance.
Excuse-moi Claudia, mais il faut avouer que c'est un peu dur en ce moment. Pour nous deux.
Il faudrait que je te sauve après t'avoir fait périr.
Je traine les pieds, et ma culpabilité juste derrière. Je suis tout vidé et pourtant si lourd. Si lourd qu'il y a la trace de mes pas sur l'asphalte. J'en ai mal au dos, à la nuque et au crane. Jvais retourner au café, encore une fois sans toi, et revoir la jeune fille rousse.
Je la connaissais pas cette fille, et je la connais toujours pas. Seulement, elle me guide, pasque je suis pommé hors de toi. Hors de nous.
Et puis même si je connais pas son prénom, je sais pas, je lui fais confiance.
Elle avec son sourire, sa grenadine et ses taches de rousseur, elle a l'air d'en savoir plus que moi sur comment aimer.

Il fait nuit, et ça claque. Le bruit de mes chaussures sur les pavés de ta ville, et je passe d'obscurité à lumière au rythme des réverberes. Je suis entouré de mes ombres, elles passent devant et derrière moi, elles se multiplient puis se meurent. Ce sont les milliers d'hommes que j'aurai pu devenir. Toutes ces choses qui me collent au talon et me poursuivent où que j'aille. Les regrets qui montent jusqu'à mes yeux en ces soirs de solitude.
Il aurait fallu autre chose.

Voilà le café. Encore ouvert, comme toujours.
Mais c'est un début de soirée.
Je suis là tôt, contrairement à d'habitude.
Elle n'y sera pas. Pas encore.
Il me faut manger, au moins occuper mes mains et mon corps à faire quelque chose. Se nourrir est utile il parait.
Je n'ai pas faim, mais il faut bien que je vive. Il faut bien que je mange. Le noeud que j'ai autour de la gorge finira bien par disparaitre. Sinon je mourrai étouffé de toutes façons.


Par amlyn le Mardi 24 avril 2007 à 22:46
je sais, ils servent à rien mes commentaires minuscules qui disent la même chose. Mais j'aime tes textes, c'est si... beau. Toutes ces émotions, ces mots qui vont parfaitement l'un avec l'autre "Elle avec son sourire, sa grenadine et ses taches de rousseur, elle a l'air d'en savoir plus que moi sur comment aimer."
mais vraiment, qu'est ce qu'on peut mettre comme commentaire là-dessus, à part dire que c'est beau? C'est peut-être parce que c'est une histoire d'amour. Tout le monde en crève. Moi aussi j'en crève, je crois, des fois. C'est ma prof de français qui a dit que quand c'est triste, c'est beau. Elle a peut-être raison. Mais c'est pas que ça. C'est ta façon d'écrire qui est magnifique Anko. Merci pour cet article :)
 

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