Mardi 6 mars 2007 à 18:09

Ce soir Claudia n'est pas venue danser.
Je l'ai pourtant attendue jusqu'à ce que l'endroit ferme. Rien.
Elle n'était pas là.
J'ai demandé au patron de l'établissement si elle lui avait dit quelque chose.
Je commençais sérieusement à m'inquiéter.
Qu'est ce qui t'es passé par la tête hier soir Claudia? Et pourquoi tu ne danses plus?
Le gar m'a répondu qu'elle avait téléphoné quelques heures avant l'ouverture pour dire qu'elle ne se sentait pas bien.
Je fus soulagé. Oh Claudia, malgré mes dires et mes non-dit si tu savais comme je tiens à toi...
Pour l'instant je savais que tu vivais encore, et ça me suffisait pour l'instant.
Alors je suis sorti dehors comme tu avais du le faire la veille, et j'ai moi aussi arpenté les rues désertes à la recherche d'un échappatoire.
Comme si le seul bruit de mes chaussures sur l'asphalte pouvait m'aider. J'ai marché dans ta ville Claudia, j'ai piétiné les trottoirs que tes douces chevilles ont foulé, j'ai avancé sans but aucun, laissant les images défiler devant mes yeux.
Les images de nous, celles que mon inconscient m'envoyait.
Et je me souvenait Louis.

Louis, l'oncle que tu avais eu. Louis, ton père remplaçant.
Et si ton regard et si froid Claudia, c'est surement parce que ton père était de glace.
Je me souviens des larmes dans tes yeux quand tu m'as raconté tout ça.
L'alcool qu'il buvait par bouteilles, les coups qui pleuvaient sur toi comme une dure pluie d'orage, ces soirs où tu dormais dehors, ceux où tu n'osais pas fermer l'oeil.
On ne peut rien faire contre le passé Claudia, et moi je te tenais dans mes bras, sanglotante comme une enfant tu me montrais le film de ta courte jeunesse. Jusqu'à ce que tu grandisses assez pour aller voir le frère de ce monstre. Ton oncle Louis.
Dès que tu m'as parlé de lui j'ai su Claudia, que je l'aimerai moi aussi comme un père.
Notre Louis, ton oncle à toi et un vieillard que j'aimais sans qu'il n'ai aucun lien de parenté avec moi.
Louis qui est mort à présent, Louis...
Tu ne sais pas mais il a eu une fille Louis, et elle est partie sans laisser de nouvelles. Elle avait vingt ans de plus que toi et tu ne l'as jamais connue. C'était ta cousine Claudia, et elle s'appelait Rose. C'est un joli prénom Rose, mais il faut le joli visage qui va avec,mais si elle te ressemblait, ça ne devait pas poser problème...
Et Rose a abandonné Louis, en quelques sortes. Elle est partie du jour au lendemain, sans expliquations, sans même une lettre d'Adieu. Et Louis n'a jamais su ce qui s'est passé après son départ. Personne n'a jamais su.
Et puis Louis t'a trouvée, t'as prise sous son aile et t'a remise sur pieds.
On pourrait dire que tu as remplacé sa fille, même s'il me jurait que vous ne vous ressembliez en rien. Il t'aimait plus que tout Claudia.
Et moi dans tout ça?
J'étais son second je me souviens, celui qui devait lui succéder, celui qui devait prendre soin de toi lorsqu'il ne serait plus là.
J'ai été horrible Claudia, vraiment, je l'ai abandonné comme l'a fait sa fille, je vous ai laissé sans aucun moyen de me joindre, j'ai été monstrueux en vous quittant ainsi.
Mais je regrette, Claudia ma beauté, si tu savais comme je regrette...
Louis m'avais appris à jouer du violon, c'est lui qui nous avait fait danser l'un avec l'autre pour la premiere fois tu te souviens? Dans notre petite salle à manger, il avait pris le violon et nous dictait les pas.
Il m'en a appris bien plus que tu ne le crois. Nous voulions que tu penses que je savais déjà tout, danser, tenir l'archet, faire la cuisine...
Mais je pourrais te l'avouer maintenant, c'est Louis qui m'a tout appris.
Et en échange de ça qu'ai je fait? Je suis partis. J'en suis désolé Claudia, si tu savais, si tu savais vraiment comme je m'en veux!
Il faut que je reprenne le flambeau de Louis tout de même, il faut que je reprenne ma place. Celle de celui aux côtés de qui tu dors, celui qui te protèges et t'aimes. Il le faut. Pour Louis, pour toi, et peut-être aussi un peu pour moi...

A laisser mes pensées vagabonder je me suis perdu dans ta ville Claudia.
Je ne sais pas s'il y avait du brouillard ou s'il pleuvait mais mes yeux me piquaient et je voyais flou.
Le soleil se levait à l'ouest, haut au dessus de toi.
Et je pensais à toi Claudia.
Je te retrouverai ce soir ou demain, et je te dirais tout.
Et on repartira là où nous vivions avec Louis.
Tout sera comme avant tu verras Claudia,tout comme avant avec les grands champs de blé et les couronnes de paquerettes. Je racheterai un violon et je t'apprendrais d'autres pas que tu ne sais pas encore.
Je le promets Claudia, dès que je te retrouve on s'en va.


Par amlyn le Mardi 6 mars 2007 à 18:18
c'est beau
Par littletitim le Mardi 6 mars 2007 à 23:47
elle est belle leur histooire mais si dure comme bcp trop d'autre en fait
 

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