Dimanche 24 juin 2007 à 11:51

Je me suis réveillé en milieu d'après midi.
Le corps pâteux et reposé. Les yeux qui collent et l'haleine fétide.
Alors j'ai été prendre une bonne douche. Je suis passé par la case salle de bain avant tout.
Pour me faire beau et propre. Me raser, admirer les rides qui s'annonçaient doucement près de mes yeux. Ils disent tous ça à la télé. Que même avant 30ans on peut avoir des rides qui se creusent.
Moi j'en ai. Plus ou moins visibles selon mon état. Là ça va encore, c'est mieux que cette nuit. Je suis le seul à pouvoir les voir.
J'ai gaspillé mon temps à ne rien faire. Mais il est trop tard pour rattraper ma journée.
Que vais-je donc faire ?
Rien. Encore rien.
Et je pense à Claudia. Encore et toujours.
Elle est comme une musique de fond dans mon esprit.
Je la vois partout. Sur le visage de chaque femme que j'aperçois à travers ma fenêtre je décèle ses traits. Cette manière de marcher, cette couleur de cheveux. Elle est partout. Partout…
Dans quelques heures elle s'en ira travailler. Danser comme une pute autour d'une barre de fer.
Et comme à chaque soir elle se défoncera à l'adrénaline.
Je suis pas le genre d'homme qui passe ses soirées dans ce genre de club.
Je suis pas le genre d'homme qui tombe amoureux d'une gogo danseuse.
Moi je suis devenu du genre responsable. Le genre qui se tape sa secrétaire dans l'ascenseur. Le genre à ne jamais être marié.
Et je regarde ce jeune homme. Ce moi dans le miroir. Bien comme il faut. Ni trop beau ni trop laid. Avec le charme qui les fait craquer. Je suis craquant. C'est exactement ça. Je suis craquant.
Je sais que c'est ce qu'elles aiment toutes. Les costumes cravates. Ou du moins les chemises ; négligemment accordées à un jean, les cheveux faussement décoiffés. Et ce regard nuancé qui les fait fondre. J'ai bien changé depuis toutes ces années.
Elle aussi elle a changé. Claudia.
Et ce soir, alors qu'elle se tuera doucement à l'effort moi je me reposerai.
Flânant dans les rues à la tombée du jour.

Me voici alors. Sous les étoiles fraîchement allumées. Le nez en l'air et les yeux brillants. Je vis comme les vampires en ce moment. Ça ne me plait pas trop. J'aurai aimé vivre le jour, comme tout le monde. Sentir la chaleur des foules, le brouhaha des piétons, touristes et autres commerçants…
Comme l'autre soir mes pas claquent doucement sur les trottoirs. Mais je me sens beaucoup plus léger.
Je marche loin, à l'opposé de là où elle se trouve. Je la fuis inconsciemment.
Claudia, danse et sue. Moi je respire cet air nuptial avec la plénitude de hommes libres.
Le cœur haut dans l'obscurité de la nuit. A la lumière des réverbères. Je marche, et il n'y a rien d'autre que mes pensées. J'entends ma voix dans ma tête. Qui résonne dans ce silence.
Je me mets même à fredonner un air. Un air qui se joue habituellement au violon.
Il faut que je rachète un violon…
ça fait des heures que mes jambes m'avancent. Le ciel s'éclaircit. Il me faut rentrer. Dormir un peu pour reprendre le rythme des humains normaux.

Par amlyn le Jeudi 28 juin 2007 à 11:56
ça faisait longtemps que j'étais plus venue...
craquant, j'aime les chemises. et ton allusion aux vampires aussi. Si jamais, tu sais qui mordre :)
 

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