Vendredi 15 juin 2012 à 13:36

 L’exil n’a rien de reposant. J’ai cru qu’une île promettait le calme et l’apaisement. Les vers qu’elle apporte ne sont pas du tout à la hauteur de mes attentes mais je les place toujours trop haut. Ce que j’écris ne me plait pas, ce que je ressens ne me plait pas. J’ai toujours cru que me mettre un clavier sous les doigts pouvait suffire à calmer la colère de mon cœur. Il n’y a pourtant pas de réelle colère ce soir, il n’y a que de l’amertume comme l’écume trace les marées sur le sable. C’est une déception amère qui retient les larmes dans mes yeux. De tout petits morceaux de vagues s’éclatent au coin de mes yeux. L’iode, le vent.

http://futile.cowblog.fr/images/IMG0844.jpgSur une île, tu sais. Sur une île. Habituellement c’est ce dont rêverais tout couple heureux. Est-ce que nous ne sommes pas un couple ? Est ce que nous ne sommes pas heureux ? Bien sur que non. Bien sur que si nous en rêvions. Bien sur que si,  j’en rêvais. Même moi  j’en rêvais de cette île, de ce calme. Ô le mirage de l’oasis au milieu du désert ! Non il n’y a pas plus de calme ici qu’ailleurs. Non, être loin de notre monde n’en efface pas les désagréments. Triste rêve. Je ne veux pas la réalité, je veux de la magie. Je voulais une île avec les elfes et autres êtres magiques qui l’accompagnent. Je voulais une île à miracles où tout s’arrange avec une simple formule. Comme si parler une autre langue pouvait donner aux mots une tournure tout à fait moins dramatique.

ET dire la vérité. Dire que l’on s’aime, et cela pourrait tellement sortir et nous arriver comme une vague en plein visage. Comme ça, d’un coup, même en voulant l’éviter, même en voulant le faire disparaitre et l’oublier. Et je ne voudrais pas penser à tout le reste tu sais, je voudrais sincèrement ne pas penser aux autres et pouvoir respirer sans avoir de poids sur les poumons, pouvoir te tenir la main sans que cela me brule la mienne. Et je ne peux pas. Je ne peux pas respirer, ni manger. Le sommeil lui-même me fuit et j’aimerai que la réponse à cela se trouve dans quelques mots qu’on ne dit plus, que je quémande, qui ne mènent à rien puisqu’ils ne viennent pas de ton cœur mais ne sont qu’une empreinte de ce que contiens le miens. Ce n’est pas ce que je voulais. Et à choisir, je crois que j’aurai sincèrement préféré ne rien avoir.

A quoi est ce que l’on s’accroche alors ? Je voudrais un silence car je voudrais pouvoir le rompre rien que pour toi. Je voudrais un silence pour pouvoir l’embellir des sons de nos corps.

Il n’y a aucun silence ce soir, tout est beaucoup trop bruyant, toute l’angoisse du monde dans l’absence de silence. Il y a des rires pré enregistrés à la télévision et je ne crois pas qu’il y ait beaucoup d’autres choses capables de gâcher à ce point ce qui aurait pu être un bon moment. Voici comment il faut être, riez jeunes gens, c’est ici, c’est maintenant, si vous voulez être heureux, il faut rire en même temps que les autres.

Je passe mon tour, je ne veux pas de ce qui m’est imposé, je ne veux pas de ce que je n’ai pas choisi. Entre un bonheur que vous choisissez pour moi et le reste. Je choisi le reste. 

Je ne peux pas faire semblant comme vous l’attendiez de moi. J’aimerai que tu saches que la solution à tout ça est dans l’essence même du problème. Si je ne t’aimais pas tout serait si simple.

Si je ne t’aimais pas. Pourrions nous être ensemble si je ne t’aimais pas ?

Par amlyn le Jeudi 21 juin 2012 à 22:14
Moi aussi j'aimerai de la magie.
 

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