Samedi 20 octobre 2007 à 12:43

Quand elle s'est levée pour partir et que je lui ai dit de ne pas s'en faire, j'ai vu la gratitude dans ses yeux. La vraie, celle qui ne peut prendre vie qu'en ceux qui ont la foi. Et puis elle est partie, silencieuse et souriante, ces longs cheveux qui se balançaient derrière elle. Lou, pauvre Lou.
Je reste égoïste vous savez, parce qu'elle a été malheureuse, mais je suis satisfait. Parce que grâce à moi elle va un peu mieux. Je le sais, je l'ai vu.
Alors elle me ramènera Claudia. Elle saura le faire elle. Elle saura reconstruire. Et puis elle a son Dieu, il l'aidera sûrement. Moi j'en ai pas de Dieu. Encore moi ! Encore moi qui cherche à être libre ! Ni Dieu, ni maître, fort et seul. Et le pire dans tout ça, c'est que je sais que je me trompe. Je sais que je ne m'en sortirai pas éternellement en étant seul. Je sais que mon pauvre fric et mes aventures d'une nuit ne suffiront pas à remplir toute une vie. Je sais que la liberté ça n'est pas le bonheur. Mais elle est unique, inaccessible, c'est pour ça que je la veux tant. C'est pour ça que je courre face au mur tête baissée. Parce que je ne crois qu'en moi. Et pourtant je ne suis pas une source sure.
C'est ça la vie, on cherche souvent à se convaincre qu'on est meilleur et qu'on a raison. Alors qu'au fond on sait bien à quel point on est dans l'erreur. A quel point on est con.

Alors Franck, regarde moi cette jolie serveuse. Tu souris et tu paies. Tu paies, tu paies, tu peux te le permettre, tu le fais bien, et puis c'est facile. Les gens s'achètent. Mais pas leurs sentiments.
Alors profite de ce que tu peux avoir Franck.
Je profite, je profite. Mais c'est pas ça que je veux avoir.
Je paie. Et je laisse un gros pour boire. Parce qu'elle a de gros seins.
Ça aussi c'est la vie. Vrai. On juge pas sur les apparences, mais on paie en fonction du plaisir. Si une chose est bonne, elle exige un bon paiement. Plus on est satisfait, plus on accepte de payer. Le plaisir n'est pas gratuit. Même les drogues de Claudia parasitent son salaire, capotes, briquets et seringues. Rien n'est gratuit. Rien. Tout se paie. Même le sourire des serveuses.

Alors je quitte le café, et je regarde par-dessus mon épaule. Elle s'est retournée aussi, elle me regarde son plateau à la main. Je lui plais. Je voulais pas lui plaire. Et je trouve le moyen de regretté ma beauté. Parce que je suis beau, oh pauvre de moi.
Et j'en souris en marchant dans la rue. Personne ne peut le voir, il fait nuit, et les réverbères n'ont pas une grande portée. Je suis invisible.
Alors demain, je revois Lou, encore et encore. J'élabore un plan pour lui livrer Claudia et moi, notre histoire. Notre si belle histoire ! Et puis je me débrouille pour qu'elles se voient toutes les deux.
Rien n'est gratuit. Si je veux ravoir Claudia à mes côté il faut bien que Lou la trouve…

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