Dimanche 12 août 2007 à 20:52

Elle ne m'a pas expliqué grand-chose…


Je l'ai vu quasiment dès mon entrée. Il y avait beaucoup de vent dehors, ça a ralentit ma marche. Et quand j'ai refermé la porte derrière moi j'ai eu l'impression de changer de monde. Ce café était chaud, convivial et coloré. Dehors il faisait gris et vous n'entendiez que le bruit violent des bourrasques soufflant à vos oreilles.
Je l'ai aperçue assise à notre table habituelle. Et quand je l'ai vu j'ai sentit mon sourire se tendre. Comme s'il fonctionnait en accord avec un élastique ou quelque chose du genre. Je souriais comme un con, et j'arrivais pas à arrêter.
J'ai marché jusqu'à la chaise en face d'elle et elle ne m'a pas quitté des yeux jusqu'à ce que j'y sois arrivé. Je savais pas trop où me mettre, ni comment réagir. C'était trop bizarre cette situation.
On avait même pas rendez-vous, on connaissait même pas nos prénoms, on s'était vu deux ou trois fois, et juste une soirée ! Pourtant on était là, dans le même café, à la même heure. Et ce n'était pas un hasard.
Je me suis assis, l'air détendu, enfin j'essayais de le prendre cet air détendu, mais j'avais du mal. C'était vraiment bizarre trop...trop beau, trop irréaliste.  Je savais pas quoi faire de mes mains alors je l'ai aient posées sur la table.
Elle m'intimidait.
Pourtant je lui ai dis bonsoir comme si tout était normal. Comme si elle était une amie.
Elle s'appelait Louise, mais je devais l'appeler Lou. Vous comprenez pourquoi.
La raison pour laquelle elle était partie en courant c'est qu'elle cherchait une fille nommée Claudia.
Evidemment Claudia… Tout le monde cherche à rencontrer une fille comme elle au moins une fois dans sa vie. Mais peu l'avouent. Une fille débauchée, instable, sans valeur, une droguée en plus de ça, mais belle comme personne. Et enfantine, enjouée. En bref, vivante. Claudia c'est la vie dans toute sa puissance, sa dureté, sa passion. Tout le monde cherche ça.
Mais je ne voyais pas cette jolie rousse partir à cette quête. Elle devait probablement se tromper de Claudia. Mais après tout, personne ne sait.
J'ai commandé à manger et à boire.
J'ai plus su quoi dire. Et elle n'a pas parlé non plus. Elle a sourit, et moi j'avais toujours cette même gueule d'ahuri. A sourire pour rien. Et puis elle a fait une chose :
elle a tourné le visage vers la rue. Elle a regardé à travers la vitre. Puis sur la vitre elle-même. Et elle y a dessiné. Une fleur. Une marguerite toute simple à six pétales. Et elle a admiré son œuvre quelques secondes, le temps de laisser un sourire fermé éclore sur son visage. Ses yeux aussi on sourit, elle a du partir loin dans ses pensées. Et puis la serveuse a déposé ma commande sur la table ainsi que ma bière. Ma jeune artiste a reposé son regard sur moi.

 Elle a fait de grands yeux.
« Ne vous inquiétez pas, j'ai dit, je prendrai pas plus d'une bière » Et puis je lui ai dit que j'enchaînerai à la grenadine, même si je trouvais ça dégueulasse…
Et puis s'est venu tout seul. J'ai parlé, j'en suis même arrivé à plaisanter. Tout en accord avec ma figure de débile. Tout allait bien. Et elle me regardait avec plein de malice dans les pupilles, les yeux encore rouges, comme à son habitude. Mais elle était jolie. Elle aussi elle était vivante. Mais plutôt avec le drapeau de la douceur et de la féminité. La grâce. C'est ça qui la rendait si attirante, si discrète.

Claudia c'était plutôt le grand jeu, un gros bouquet de roses pourpres, pleines d'épines et au parfum chaud, brûlant. Tandis que Lou, ça aurait été un bouquet de Lys ou d'arômes. De grandes fleurs blanches, simples, aux pétales bien dessinés, au parfum envoûteur sans être agressif.
Je voulais quelques explications. Des détails sur ce qui l'avait amenée à la recherche de Claudia. Mais elle ne m'a pas livré grand-chose. Elle me souriait.
Et puis elle m'a donné rendez-vous. Pour le lendemain. Soir même heure, même endroit.
Mais cette fois, ce sera prévu.
Elle m'a dit de ne pas m'en faire, qu'elle m'expliquera tout. Mais qu'il fallait qu'elle-même elle face le plat dans tout ça. Histoire de pas me sortir de conneries, de pas s'emmêler dans sa propre vie.
Ainsi donc j'allais savoir ce qui la rendait si lumineuse. J'allais la connaître, elle et son passé.
Elle s'appelle Lou. Elle est jolie, pas très grande. Et elle boit de la grenadine. Je l'aime bien. Je voudrais qu'elle soit une amie. Qu'elle le devienne.
Elle allait tout m'expliquer. Et je comprendrai sûrement. 

Par margo le Jeudi 13 septembre 2007 à 18:29
Hum, est ce que tu crois que c'est le hasard qui a fait qu'on s'est rencontré?
Pourquoi une marguerite et pas une paquerette? :-)
 

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