Je respire dans le creux de son épaule et ses lèvres glissent le long de mon cou.
Il remonte ma robe.
Je n'ai pas besoin d'en décrire plus.
Je l'attire jusqu'au lit. Je panique si je perd une seconde le contact de sa bouche, j'ai besoin de le toucher, de sentir sa chaleur sur ma peau. Je suis essoufflée alors qu'il ne se passe encore rien.
Le sommier grogne quand nous tombons dessus. J'ai un monde qui grince, c'est rouillé de larmes, de sueur et de secondes. C'est le temps qui abîme.
Mais ça n'a plus d'importance. Parce que je ne pense à rien qu'à ses mains sur ma peau.
Il me serre contre lui et je voudrais mourir ici. Dans ses bras, en plein milieu de ce nirvana.
Très vite il envoie valser ma robe, et le reste, j'en fais de même. Et nos vêtements jonchent le sol.
J'aspire l'odeur de lui, j'embrasse la moindre parcelle de peau qui se présente à mes lèvres. Il enfonce inconsciemment ses ongles dans mes omoplates, et jamais douleur n'a été si douce.
Je ne suis plus moi, je ne suis plus personne. Je suis un bout de fille, un amas de chair et de soupirs. Un extrait de plaisir.
Rien d'autre. Rien d'autre.
Il n'y a rien d'autre que lui tout contre moi, à respirer si fort, son haleine chaude sur ma peau brûlante, le contraste de nos teints, le frottement de nos corps.
Il fait attention à moi. Il m'aime putain, il est parfait ce jeune homme. Il est ce dont j'ai toujours rêvé. Mais je ne suis pas une fille pour lui, je suis une fille pour une nuit. C'est plus simple, et les plaisirs les plus courts sont les meilleurs. Je goûte de l'exclusif.
Et je me sens partir, très loin, très haut. Mes jambes se transforment en coton et je n'entends plus rien, je suis bien, parfaitement bien. Parfait, parfait, oh tout est parfait !
Et c'est enfin que nous retombons l'un contre l'autre. Fatigué de nos efforts.
Le bonheur et l'extase, ça fatique. Je meurs.
J'ai les seins écrasés sur sa poitrine. J'ai pas la force de me retourner. Il me caresse le dos.
Je voudrais vraiment mourir ici.
Le monde peut bien cramer là dehors, Franck peut être n'importe où avec n'importe qui, des gosses crèvent dans des bordels. Oui, mais moi je suis bien.
Et je voudrais que tout s'arrête maintenant, dans ces instants d'ultime douceur. Où le monde se teinte de rose.
J'aurai voulu que tu comprennes une chose Franck. Le sexe ça vaut mieux que n'importe quelle drogue.
On peut l'avoir gratuitement, les descentes, y en a quasiment pas. C'est bon pour la santé et un plaisir partagé est forcément plus fort.
Je ne suis pas une putain parce que je couche pour un soir.
Une droguée si tu veux. Mais si être drogué c'est aimer les bonnes choses, si c'est prendre ce qui nous fait plaisir et profiter des bons moments sans penser à l'après. Alors oui, je suis une droguée.
Une putain de droguée.