Dimanche 16 mars 2008 à 11:09

Parce que oui, quelques fois les choses s'arrangent. Elles arrivent toutes d'un coup, comme si l'artiste qui peignait nos destins passait un grand coup de pinceau blanc sur le noir de nos vies. Quelques fois Dieu choisis d'éclairer l'abîme dans laquelle nous nous étions laissés tomber.
Oui, quelques fois les choses s'arrangent.
Parce que je ne suis plus seule dans mon si grand appartement. Parce que j'ai trouvé ce dont j'avais besoin.
J'ai des amis.
Alors bien sur, cette phrase fait un peu bateau. Mais ceux qui ont de vrais amis peuvent la comprendre.
Ils sont là. Il y a Franck, il y a Claudia, et moi je ne suis plus seule.
Je m'appelle Lou, je suis vivante, et je ne suis plus seule.

Franck est venu emménager avec moi plutôt que de rester dans le petit hôtel où il dormait.
Ici il a sa chambre.
Ici il y a tellement de chambres…
Claudia a préféré rester là où elle était. Elle dit que c'est son nid ; que même si c'est misérable, elle s'y plait. Et puis elle n'a pas peur pour Franck. Elle a confiance en nous.
Claudia se serait entendue avec toi Yann.


Si tu n'étais pas mort, tu l'aurais aimée elle aussi. Parce qu'elle est toi en plus poussée, elle a grandit un peu plus. Elle a su se battre un peu plus. Enfin non, Claudia ne s'est pas tout à fait battue
. Claudia n'avait pas d'armes. Alors Claudia a fuit. Et elle s'en sort pourtant tu vois, Yann.
Je t'en ai voulu d'être mort. J'étais été en colère contre toi. Même si je comprenais.
Je comprends Yann, parce que moi aussi quelques fois, j'aurai voulu que tout s'arrête. Absolument tout.
Mais je suis restée.
Je comprends, mais je n'aurai pas fait pareil.
Il me reste encore cette amertume du « trop tard ». De ton absence.

 Mais ils sont là pour la combler maintenant. Ils sont avec moi. Ils m'entourent sans m'étouffer.

Franck et Claudia sont ces gens dont on a tous plus ou moins besoin. Ceux qui sont nos inverses et nos similitudes. Ils sont l'amour passionné.
Celui qu'on était nous. Ils sont ce que j'ai été. Ce que j'aurai voulu rester. Et quand je les regarde, radieux l'un à côté de l'autre ; j'ai l'impression de nous voir Yann.
Nous et notre jeunesse inconsciente. Nous et nos incertitudes. Tu te souviens, s'aimer à la va vite. N'importe où et n'importe comment.
Parce que c'est juste ce qui nous restait.
Parce que nos vies c'était ça Yann.
Et je me souviens.
Je me souviens tellement de toi, de nous, de nos idéaux.
Et ce qui me reste en travers de la gorge c'est que,
ces souvenirs là sont les derniers. Il n'y en aura pas d'autres Yann. Les seuls souvenirs que j'ai de toi ne seront pas renouvelés par d'autres.

 Tu es parti. Tu es si loin… et moi je n'ai rien oublié. Je ne veux rien oublier. Seule ta voix n'est plus si claire qu'avant. C'est difficile de se souvenir d'une voix que l'on a plus entendue depuis des années.
Je me souviens de tes yeux Yann, je me souviens quelques fois de ton odeur, je me souviens de ce que tu me disais, du futur qu'on s'imaginait. Je me souviens des bottes de pailles, des champs, je me souviens de nos fuites, de nos courses-poursuites et de nos cigarettes. Je me souviens de notre première fois et de toutes les suivantes.
Je me souviens de toutes nos premières fois. Je me souviens de la sensation de chaleur quand ta peau frôlait la mienne, je me souviens des palpitations de mon pouls quand je te voyais arriver, je me souviens du flux brûlant de tes veines quand tu effleurais mes lèvres.
Yann, je me souviens.

Mais j'ai compris une chose. Seul le présent compte.
Et là ça va Yann. Tu n'es pas là. Tu n'es plus là. Mais ça va.
Peut-être que Dieu vit seulement à travers nous. Moi je vis à travers eux.
Peut-être que tu y es pour quelque chose. Peut-être qu'ils te compensent.
Mais si jamais il y avait eu une erreur. Si jamais tu n'étais pas mort. Si jamais c'était quelqu'un d'autre d'enterré sous la pierre qui porte ton nom. Je veux bien que tu reviennes.

 Parce qu'au fond, il y a toujours certains soirs, où je me dis que tu ne pas être parti pour toujours.
Oui Yann, certains soirs je continue à t'attendre.

Par amlyn le Dimanche 16 mars 2008 à 12:47
"Ils sont l'amour passionné." :)

___
moi aussi je me souviens, mais eux, ils se souviendront? c'est peut-être pas important, mais j'aimerai bien, qu'ils se souviennent aussi. Certains soir aussi, je continue à attendre, mais c'est différent, je sais pas vraiment ce que j'attends. J'attends, c'est tout. Anthony me dis que c'est parce qu'il faut chercher, pas attendre, mais j'ai pas envie de chercher. Et là, je ne suis pas désolée, parce que je sais ce que je fais.
 

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