Il a ceux qui ne grandissent pas. Et puis il y a ceux qui grandissent trop.
Mon père s'en prend plein la gueule par la vie, mais il dit qu'on se renforce en vieillisant. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, il m'a dit que c'était ça la vie, et qu'il ne s'écroulerait pas.
Je pense que l'on peut sauver.Je pense que l'on peut la sauver, les sauver. Mais pas tous.
Parce qu'il n'y a pas des gens comme nous partout.
Parce que quand j'en ai marre d'avoir bon dos, quand les plaintes me saoulent, Paul me dit qu'il faut essayer quand même. Alors j'essaie Paul. J'essaie.
Maxime va. Il va comme moi. Il va parce qu'il faut bien aller. La Mort, La Vie et la Passion.
J'ai eu de chouettes crayons de couleurs à noël. Et j'étais vraimetn contente. Vraiment.
J'étais contente parce que mon papa ne s'était pas trompé, pasqu'il a réussis à me faire plaisir. J'étais contente parce que je n'ai pas feint d'être heureuse.
Je suis chez moi. Je suis dans ma maison.
Et tout ira bien.
Alors j'ai dessiné une pomme avec mes nouveaux crayons de couleur. Je trouve qu'on dirait une pomme de peintre, rouge avec une ombre presque bleue. Je trouve que c'est joli. Je suis contente de moi, de mon cadeaux.
Papa a fait le sapin tout seul.
Je suis une petite fille avec les doigts pleins d'encre.
Je suis une petite fille...
Quelques fois je me dit que ma vie peut sembler triste. Pas vraiment la mienne, mais celle de ceux qui m'entourent. Je n'aimerai pas vraiment être l'un de mes parents. Je n'aimerai pas être de ma famille.
J'aimerai courir dans la neige, m'enfoncer jusqu'aux genoux dans la poudreuse. Je pense à ma mamie.
Perdre la personne qu'on aime c'est un peu comme mourir.
Je n'aimerai pas mourir comme ça.
Je n'aimerai pas mourir. Pas maintenant.
Parce qu'il faut sauver, il faut se sauver, il faut que j'affiche des cications sur les murs de ma classe.
Je n'aime pas trop les L de notre dame. Je me prend pour de la merde moi. Mais je suis une merde constructive. Je dessine des pommes et des mains et je placarde le texte de "j'ai vomis dans mes cornflakes" sur les murs du Lycée. Cependant, je ne sais pas ce que symbolise le orange.
Nous ne sommes pas pessimistes, nous sommes réalistes.
Bien sur que le monde est pourris, mais nos vies ne le seront pas.
Nous avons la possibilité d'y croire quand tous les autres pleurent.
Moi j'ai du réprimer deux fous rires à l'enterrement. Le prêtre chantait faux, et mon oncle bénit le cerceuil dans tous les sens. J'ai faillis rire. Mais ça aurait fait mauvais genre. Tout les gens m'ont pris pour ma mère.
Personne ne connait ma vie. Je suis rien. Mais moi j'arrive à être heureuse. J'arrive à sourire et à rire par le pouvoir d'une simple pensée. j'arrive à aimer, à m'attacher.
Je suis une petite fille avec les doigts pleins d'encre.