Jeudi 6 septembre 2007 à 18:11

Je l'ai vue dès mon arrivée, elle était en avance.
Moi pas. Je ne suis jamais en avance de plus de cinq minutes.
Parce qu'en général je n'aime pas les rendez-vous, je n'aime pas dépendre de quelqu'un. Je déteste ça.
Je suis le genre d'homme qui veut maîtriser sa vie. Le genre à vouloir tout contrôler.
Mais je saurai pas dire si c'est une bonne chose ou pas.

Je me suis avancé vers elle.
Et à vrai dire, je savais pas si il fallait que je lui serre la main, que je l'embrasse sur la joue ou que je la prenne dans mes bras.
Elle avait l'air si fragile…
Et comme la nuit commençait à tomber, j'ai vu le lampadaire s'allumer juste au dessus d'elle.
Pour un peu on aurait dit un signe de Dieu. Comme s'il m'envoyait son ange. 
Elle avait l'air d'un ange, d'une fée. Rousse et délicate. Un petit bout de demoiselle. Un extrait de pure beauté. D'innocence. « Bonsoir Lou. Que vous êtes jolie, que vous me semblez belle… » J'avais cette phrase qui me trottait dans la tête. Et jme demande vraiment ce que La Fontaine peut bien foutre dans mon esprit à un moment pareil… « Que vous êtes jolie, que vous me semblez belle… »

Finalement c'est elle qui a tranché pour la question du salut.
Elle m'a tendue sa joue et a posé sa main sur mon épaule.
Elle ne dégageait aucune chaleur.
Aucune chaleur humaine. Mais elle était lumineuse, un sourire magique.
Cette absence de chaleur, c'était peut-être juste dû au froid du crépuscule.
Parce que quand même, rien que de la savoir dans les environs, moi ça me réchauffait le cœur.

Ma joue a effleuré la sienne et je me suis dit que cette fille allait me sauver la vie.
Qu'elle allait me faire revenir Claudia.
Que Elle, elle ne tomberait jamais amoureuse de moi. Jamais elle ne m'aimerait comme les autres, avec Lou, ce serait toujours fraternel, en bonne camaraderie. Et ça me rassurait.
Comme si le fait d'aimer pouvait être un danger. Je savais qu'avec elle il n'y aurait aucune ambiguïté, et qu'elle serait là pour moi tant que je le serai pour elle.

Et enfin, elle allait tout m'expliquer. Me livrer sa vie.
Et vous savez, pour livrer sa vie à quelqu'un, il faut avoir une confiance infinie en cette personne.
Je savais que ce soir, elle allait me faire le plus beau cadeau qui puisse exister : Me confier sa vie, ses épreuves. Ce qui fait d'elle ce qu'elle est réellement.

Par poopeedoox le Vendredi 7 septembre 2007 à 18:53
très beau texte, ça se lit vraiment facilement et c'est d'une telle légèreté, douceur...bref bravo !
 

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