Dimanche 15 août 2010 à 22:29

écouter la pluie tomber. rentrer trempée dans un pull en laine.
Je voyage en train. Je rêvais.
Il lisait Oscar Wilde en version originale. J'oscillais entre La valse lente des tortues et Perspective on the making of America.
La place à côté de moi était libre. Premiers sourires. Ils veulent dire "je ne suis pas hostile".
Regards en coin. Les pensées à toute allure, les phrases à dire, qui restent coincées dans ma gorge.
Est-ce que c'est pareil pour lui?
Lorsque nos coudes se frolent, on ne s'écarte pas. On ne dit rien.
Légère pression de sa manche contre ma manche.
Ne rien dire. On ne sait même pas dans quelle langue se parler, anyway.
J'aurai du dire "do you know where you'll sleep tonight?", "do you wanna talk?".
J'aurai au moins du dire "bye" et lui laisser un sourire.
J'avais un autre train à prendre. je ne pouvais pas.

Je suis montée dans un autre wagon. J'avais rien dans les yeux.
Des questions peut-être, des regrets surement. Des tas de "j'aurai du. J'aurai du?"
Un jeune autre me lance "vous êtes très belle madame". Je suis vide, je flotte, je réponds merci et je file.
Ma dame. J'ai même pas encore vingt ans mon petit.

Oscar Wilde.
Dire que j'attendais ça. je me disais, "si quelqu'un vient, j'aimerai qu'il soit comme ça".
Il était comme ça.
Je l'ai à peine vu, c'est peut-être ça qui pose toute la magie.
Il lisait Oscar Wilde mais j'avais un autre train à prendre...
I should have...

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