Vendredi 20 juillet 2007 à 20:15


ça me brûle le bord des lèvres, mon ange, de l'acide citrique, quelque chose de trop fort pour mon pauvre petit coeur.

Et tu l'allonges sur ton lit, tu la trouves belle. Elle serait nimporte qu'elle autre elle serait tout aussi belle. Au fond qu'importe, elles sont à peu près toutes faites pareilles. Mais celle-ci elle a quelque chose en plus. Parce que celle-ci elle est pas "bien foutue". Elle a pas ces grosses poitrines que tu affectionnes tant. Parce qu'elle, on ne voit pas ses côtes, et elle est pleine de cicatrices. Et pourtant tu la trouves belle, parce que quand tu te vois dans ses yeux, si près... T'en viendrais presque à penser que vous vous aimez.
Conneries! Allez, quoi. On est pas là pour lire des contes de fées. Tu l'embrasses dans le cou, et, comme avec toutes les autres, tu l'entend soupirer, les lèvres entrouvertes, tu descend le long de son décolté. Comme si c'était pour de vrai, comme si tu l'aimais. Et c'est ça que tu aimes. Le fait d'y croire, de se dire, que ses mains à elles qui te tirent ton t-shirt, c'est pas juste pour la sensation dans l'entre-jambe. tu te plais à y croire. Parce que vos langues s'entre-mèlent. Comme ça au moins,tu te tais, elle se tait. Impossible de mentir. Impossible de l'entendre conjuguer le verbe aimer.
Et c'est quand tu rabas les draps sur vos corps à demi-dénudés que tu la sens tout contre toi. Vos sueurs s'emmèlent, et s'en est carrément agréable hein?

Il y a tes ongles qui s'enfoncent dans mes omoplates, ta bouche qui se colle à ma peau, brulante. J'en ai des frissons, sueurs froides et autres sensations. ça me fait craquer, ça me brise, je suis si fragile... ah si tu savais!

Tu aventures tes mains au niveau de ses hanches et la désabille comme si de rien n'était. Elle respire la bouche ouverte, c'est un appel à ta personne.Il n'y a rien de sec sous ces draps là. Et il y a de la salive sur vos joues. A n'en plus savoir ce qui fait du mal ou du bien. C'est un dépotoire de fantasmes. Vous ne ressentez pas les mêmes choses, mais tu sais bien que ça lui plait. Alors pourquoi s'arrêter n'est-ce pas? Tout est tiède, et la température monte. Pourtant pour rien au monde tu ne t'arrêterai. Pour rien au monde. ça ne te vient même pas à l'idée que tu pourrai lui faire mal. Tu fais comme t'en as envie, comme tu veux qu'elle te fasse. Elle répond à tes gestes. C'est une danse charnelle. Une semie-apocalypse des corps. et tu sens qu'à l'intérieur tu brules, c'est ça le désir.

Et moi je serre les dents, parce que ça tire, j'ai l'impression que tu me déchires. Mais quelque part, je crois que ce que je ressens se rapproche de ce qu'on pourrait appeler du plaisir. ça me tue, je ne pensais pas que c'était si bon de mourir, peut-être est-ce juste que je décède dans tes bras.

Tu la touches, la caresses, comment dire...Tu l'aimes? Non pas à ce point, tu aimes ça, ce qu'elle est, ce qu'elle n'est pas, ce qu'elle fait. Mais elle, hors de question. Toi tu n'aimes pas. Tu apprécies, ses courbes, la cambrure de ses reins, l'odeur sucrée de sa poitrine et le gout salé de sapeau. Sueur, sang, sensations. La passion n'a pas de limites en ces heures-ci.
Et tu entres en ce corps que tu as dessiné du bout des doigts. Juste parce que tu ne pourrais pas te retenir, et parce que tu sens bien qu'elle ne te repousses pas. Elle se tait, elle respire fort, elle soupire, et sa machoire se cripse. tu sais que tu joues bien. Tu sais que tu fais ça bien. Et pas même un instant tu n'imagines que tu pourrais te tromper. C'est bien trop bon comme ça, trois, quatre. Et tu t'envoles, elle gémit. Et puis c'est très bien comme ça. Vous brulez l'un comme l'autre. C'est la fin tu sais, et tu déposes une pluie de baisers sur ses lèvres. une grêle de remerciements, un quelque chose pour lui faire comprendre que c'était bien. Que c'était ça. L'effort de tout ton corps pour combler le sien. Et collés l'un à l'autre. Mélangeants vos odeurs, les jambes emmélées, les mains moites et des perles de sueurs sur le bout du nez. bouches entre-ouvertes. Respirations accordées. Vous n'êtes qu'un. Tu te reposes sur elle, elle est ta fraîcheur éphémère. Le premier qui parle a perdu.

Et quelque chose coule entre mes cuisses. Je savais que ça ressemblerait à ça. Et t'avoir là, contre moi, presque mort. si tué que je le suis. Epuisé de s'être mal aimés. trop fort, trop loin, trop douloureusement.
Parce que moi je sais, que demain on aura oubliés. Comme si de rien n'était. Seulement, moi je t'aurai aimé.

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