Jeudi 22 novembre 2007 à 19:13

Et pour qui tu danses au juste hein ? Dis-moi Claudia ?! Pour qui tu danses ?
Oh ! Je danse pour moi ! Pour sur, je danse pour moi ! Enfin, j'espère…
J'espère sincèrement ne pas me tromper dans mes buts. Oui mais, je sais rien faire d'autre que ça. Danser pour rien, pour moi, danser mal, danser pour la gloire du pêché. Pour rester ce symbole d'inaccessibilité. Je danse pour qui veut, moi je veux, lui il veut. Tout le monde le veut au fond.
Moi je danse pour le monde. Pour ce monde qui ne peut pas me voir, pour ce monde qui ne peut pas me reconnaître, pour ce monde pour qui je n'existe pas.  Je danse pour rien, pour tout, pour eux.
Je danse parce que ça remplie mes poches de billets.
Je danse pour le fric et pour la sueur.
Je danse pour oublier, pour fumer moins, pour ne pas aimer, pour ne pas croire.
Peut-être qu'au fond je danse pour ne pas vivre. Pour ne pas être.

J'aimerai me transformer en œuvre. J'aimerai devenir un objet. Un simple objet, sur d'être utile.
J'aimerai que ma vie appartienne à quelqu'un. J'aimerai ne plus jamais avoir à faire de choix.
Comme ça je vivrais sans en avoir conscience. J'aurai juste à suivre la voie qu'on me montre, j'aurai juste à faire ce qu'on me dit. Sans réfléchir, sans états d'âmes. Sans aucun sentiment. Donc sans aucune douleur.
Appartenir à quelqu'un. Me sentir faible mais incassable. J'aimerai ne plus penser. Ne plus savoir. Ne plus rien entendre. J'aimerai rester cette poupée de cire. J'aimerai rester là à fondre devant leur yeux hagards. N'être rien d'autre qu'une chose agréable à regarder.

Parce que la musique se fait de moins en moins forte. Les lumières se tamisent. Et que suis-je moi ?
Je reste à genoux sur cette scène miniature. Et puis c'est la fin, c'est la nuit.
Et quand la grande lumière blanche se rallume, je ne sais plus quoi être. J'la reconnais même pas cette réalité. Ces tables rondes jonchés de mégots, des traces de verres, des tickets de caisse, cette fille qui passe le balai. Et ce barbu derrière son bar en zinc. Moi je suis à genoux. A genoux au milieu de ce désastre. Ce monde est dévasté. Jsuis qu'un de ces déchets. J'aimerai qu'elle m'emmène dans son sac poubelle comme la cendre et la poussière.
ET puis jme relève. Jme sens comme un patin désarticulé. Jsuis mal foutue. Je tiens à peine debout.
C'est ptêtre ce truc que j'ai pris avant de jouer ma star, c'est ptête la fatigue des mes années, ou alors c'est juste que je dois dormir. Juste que si je ne sers à rien ni à personne le jour, il me faut simplement vivre dans la nuit.
Et toi t'es où Franck ? T'es où Franck ?
J'ai particulièrement besoin de toi là chéri, tu sais hein ? Tu sais, mais t'es pas là. T'es pas là. T'es ni là ni ici. Alors je dois rentrer toute seule ce soir. Sans être pendue au bras d'un bel homme. Sans clope. Parc'que j'ai plus une cigarette.
J'aurai même pas cette petite luciole pendue au bout de mes lèvres.
Et c'est bientôt l'aube. Je n'aime plus le jour depuis qu'il se fait sans toi Franck.

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