Jeudi 17 janvier 2008 à 18:46

Franck réfléchit. Ils sont blottis l'un contre l'autre. Ils sont mignons.
Au fond, tous les deux, ils se disent qu'ils s'aiment. Elle se dit qu'il l'aime, et il se dit qu'elle l'aime.
Moi d'en haut, je trouve ça mignon. Peut-être que c'est beau même.
Il y a un couple, les fesses dans la boue, au bord d'une rivière.
La ville à quelques pas, et eux dans leur extrait de campagne.
Ils se retrouvent. Et il me semble qu'ils sont bien.
Ils sont si bien.
Et elle est si belle…
Alors voilà comme ça se passe en bas. Voilà leur vie.
Franck la voit. La prend par le bras et la serre dans les siens. Il s'excuse, il l'aime, c'est trop dur sans elle. Que même s'ils ont changé ça peut marcher comme avant.
S'ils restent ensemble. S'ils restent ici.

Et ma Lou fait une lessive.
La vie continue. Sans moi.
Vous, vous êtes vivants.
Vous en avez pas souvent conscience, mais vous êtes vivants. Alors que moi je suis mort. Et je vous regarde vivre sans même que vous ne le sachiez. Je vois vos vices, je vois comme vous essayer d'être heureux. Le bonheur facile que vous vous offrez. Je vois comme vous êtes. Comme vous êtes désespérés. Comme vous avez la foi. Comme vous y croyez.
Je vois comme
vous trompez ceux qui vous aiment et comme vous perdrez ce que vous chérissiez.
Je vois tout. Je vois la vie.
Et ma Lou s'occupe de ses affaires. D'elle-même. Ma Lou vit sans moi.
Et c'est peut-être ça l'important. Qu'elle arrive à vivre.
Je l'aime. Je l'aime comme eux ils s'aiment. En différent.
Je regarde vos vies passer comme on va au théâtre. Mais j'ai chèrement payé ma place.
Je suis le spectateur anonyme.

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