Vendredi 27 avril 2007 à 21:46

Quand j'ai rouvert les yeux, elle était là. Et elle me souriait. Un sourire ouvert qui me laissait voir ces canines joliment carrées.
Elle était, comme l'autre soir, apparue comme par magie.
Me reveiller avec cette fille dans mon champs de vision c'était comme rouvrir une porte sur l'espoir en même temps que mes yeux.
J'aurai aimé que se soit elle qui me prenne la main pour me dire où aller.
Je voulais qu'elle me guide, comme l'aurait fait une sœur, ou une amie.
J'avais besoin d'une idée féminine. Et elle était l'incarnation parfaite de la féminité.
Avec ces mèches légères autour de son visage fins, ses poignets délicats et ses yeux d'une douceur féérique. C'était exactement ça. Cette fille avait un visage de fée.
" Bonsoir. "
Elle m'enchantait, et en posant mes yeux sur elle j'ai sentit mon sourire se tendre. J'allais mieux. Peut-être était-ce à cause de l'alcool, peut-être à cause de la fatigue, mais je me sentais léger.
" Bonsoir mademoiselle, comment-allez vous ?
_Voilà que vous m'inversez sujet et verbe ? C'est l'alcool qui vous fait si bien parler ?
_Je m'élève à votre niveau, mais apparemment je manque de naturel.
_Si peu ! "
Et puis elle a rit . D'un rire cristallin, un de ces éclat de rire comme dans les films. Des " ha ha ha " pourtant plein de légereté et de sincérité. J'en ai sourit. J'étais un peu joyeux il me semble…
" Où est donc votre demoiselle ?
_ Elle vomit dans les cuvette d'une chambre d'hotel…
_Et qui lui tient le front pour qu'elle n'en mette pas plein ses cheveux ?
_De toutes façons il y a la douche un mètre plus loin.
_Qu'est ce qu'elle vous a fait pour vous faire dire ça ?
_Quoi ça ?
_ Pour que vous vous moquiez de l'odeur fétide qu'elle aura dans les cheveux ?
_Elle ne m'a rien fait. A moi rien. C'est à elle qu'elle fait du mal.
_Alors pourquoi est-ce vous qui buvez ?
_Je ne bois pas.
_Vous avez bu.
_Je ne bois pas.
_Vous mentez.
_Non.
_Très bien, vous avez bu, mais vous ne buvez pas. Vous ne mentez pas non plus. Vous êtes juste un peu ivre et votre copine est en train de vomir ce que vous êtes en train de boire.
_Je ne bois pas.
_Ce que vous avez bu. Pardon.
_Dis comme ça… "
J'étais fatigué et elle avait les yeux brillants.
" Elle ne va pas sentir très bon.
_Elle ne sent pas non plus très bien.
_Vous aimez la grenadine ? "


J'étais vraiment fatigué. Et je n'avais plus trop l'énergie nécessaire pour réfléchir avant de répondre à ses questions. Elle allait me vider l'esprit et la bouche. Elle allait sortir de moi tous les mots que je ne trouvais pas. Elle allait me faire jurer, bordel de merde. Et peut-être même que je lacherais le mot putain. Mais c'était moi ça. Je la conaissais pas et voilà qu'elle me dérobait ma personne en quelques soirées. Et j'aimais pas la grenadine.
Mais ça ne me déplaisait pas de me vider ainsi sur la table d'un café.

Vendredi 27 avril 2007 à 7:53

J'ai un corps abimé.
J'ai un ventre plat oui, pas encore de cellulite, pas de rides ni rien.
Mais j'ai un corps abimé.
Avec des cicatrices un peu partout pour qui sait les voir.
De derrière l'oreille jusqu'en bas des jambes.
J'ai des fois l'impression d'être vieille, a travers la buée du miroir.
Je passe ma main sur la surface opaque et tout devient clair. ça laisse quelques minuscules gouttes d'eau et puis jme redécouvre.
Je suis une demoiselle abimée.
Un peu par la vie, un peu par tout le reste.
J'ai des traces sur les doigts et puis aussi en bas du dos.
Des épreuves ou des petites contrariétés de la vie.
Moi parfois jsuis la fille en culotte devant son miroir qui se demande comment elle a fait pour en arriver là sans être morte.

Mercredi 25 avril 2007 à 21:21

C'est pour moi. Un peu pour lui.
Mais ça veut rien dire.
Il aime bien. Et jlaime bien.
Et puis au fond moi aussi j'aime bien.
C'est rien ça.C'est rien du tout.C'est tout.
C'est ce qui me vient
Même si des fois j'ai des trous.
Parce que c'est ça la vie.
et que tout recommence.
Je pensais que c'était finit et voilà que ça me lance.
ça pique le coeur tout ça
et jusque sous les yeux
et puis même si je comprends pas,
jme dit que ça ira mieux.
Oui peut-être, enfin surement.
Même si je sais maintenant
qu'elle ne s'en ira pas.
Qu'il faudra encore attendre
et que rien n'est jamais facile.
et j'ai des gouttes d'eau au bout des cils.
ça chatouille sur mes joues, et puis ça tombe au creux de mon cou.
ça sert à rien mais ça soulage
Et dès que je quitterai l'écran, j'aurai.  mal je sais.
J'aime pas cette réalité, j'aime pas ces murs
et j'ai jamais vraiment aimé les plafond.
Je préfère les cerises.
Même si ça m'en fait mal au ventre
mais c'est les hormones.
voilà qu'il y a même plus de rime.
C'est un crime, à le croyez vous.
Je suis une petite marchande de proses
les vers ça n'a jamais été ma tasse de thé.
'oh superbe jeu de mot"
jeu de mo.
Je demande pas grand chose vous savez.
Jvoudrais faire comme dans la chanson "ouvre tes ailes et envole toi"
Je t'aime, je t'aime, je t'aime.
Du moins je suis bien avec toi. Je plane.
Même s'il ne se passe rien.
même s'il se passe ça.
Parce que ça c'est rien
.
Mais embrasse moi sur les lèvres s'il te plait.
Apres, je ne pleure plus
après promis, je me tais.

Je me tais. Je t'aime mais je me tais.
Non ça ne veut rien dire. Parce que je vous aime, et je ne vous aime pas.
Je vais bien ça trop bien aller.
L'eau est l'élément conducteur.
Tiens, il a les yeux bleus. Mais ce n'est pas lui.
même si c'est un signe. Mais audrey vois des signes partout.
Envie d'une cigarette. Mais pas envie de fumer.
Boire. Eau. Merci.
A présent sommeil.
Mais j'aimerai des mains sur la peau de mon dos....

Mercredi 25 avril 2007 à 21:03

Table numéro 8, près de la fenêtre. Ma place habituelle.
C'est ça mes soirées maintenant. Attendre.
Attendre une fille en plus ! Que se soit Claudia ou cette demoiselle rousse, je ne fais que ça. Attendre.
Que ça passe, que ça vienne. Que le soleil se couche et puis que les étoiles s'éteignent.
Des fois ça vient, des fois non.
Là, j'ai devant moi une belle assiette. Garnie, avec des feuilles de salades autour pour faire joli, ce genre de chose. Mais ça me fait pas envie.
A vrai dire, j'ai plus envie de grand chose.
Je sais plus à quoi je sert, à quoi tout ça rime. J'ai la désagréable impression de n'être plus rien. Rien qu'un homme comme un autre, qui mange tout seul, un soir, dans une brasserie presque déserte. Et qui attendra de ne plus pouvoir garder les yeux ouvert pour aller dormir. Un homme qui va boire de la bierre dans un bar. Rien de plus. Rien tout court.
Franck, t'es lamentable Franck.
Et puis je repense à moi.
J'avais dit que je voulais " Rester ici ", à tout prix.
J'ai pu appeler mon patron, il me lache encore une semaine.
C'est un bon gars.
Mais " Rester ici " bordel, j'ai envie de le faire mais j'ai du mal.
Parce que Claudia l'aurait voulu que je " reste ici ", mais avec elle. Elle aurait voulu que je vienne au creux de son lit, dans ce petit hotel minable. Claudia aurait voulu que je l'aime de tout mon corps, pas forcément de tout mon cœur.
Ça aurait été n'importe quelle autre fille, je l'aurai fait. Je l'aurai prise défoncée, dans des draps sales, et puis j'aurai été un peu joyeux moi aussi, il aurait fallu que j'eusse bu.
Et j'aurai conjugué les verbes avec brillot. Des temps compliqué, tout ça. J'aurai su avoir le bon coup de rein pour elle, et puis même si ça avait pas été le cas, elle me l'aurait fait croire.
Seulement, c'est pas n'importe quelle fille. C'est Claudia.
Et puis je l'aime. Si douloureux soit-ce. Je l'aime. Et donc je peux pas la salir. Même si je voulais. Mais de toutes façons jveux pas.
Pardon Claudia, j'ai une trop grande conscience.
Des fois, moi aussi je voudrais me forcer à tout foutre en l'air, me défoncer sans raison et puis coucher avec la première venue. Danser dans des lieux sombres et faire comme si plus rien n'avait d'importance.
Mais j'ai mon boulot, tout ça… Des responsabilité comme on dit.
Quand tu m'as crié dessus, c'était pour me dire que j'étais un adulte.
Je le suis, il me semble, en tous points. Sauf au niveau des sentiments.
Là est l'ennui. Je sais pas ce que je veux Claudia. A part toi, j'a envie de rien.De rien du tout.

Jvoudrais juste que quelqu'un me prenne la main, j'aimerai qu'on me dise quoi faire. Jvoudrais ne plus être le seul responsable de mes actes.
J'ai… Oh merde Claudia.
C'est quelque chose qui ne m'étais jamais arrivé.
Mais. J'ai…J'ai besoin de conseils.

J'attend qu'elle arrive.
Elle va arriver.
Elle arrivera.
Il n'est que 22h30 après tout… J'ai encore le temps.
J'ai terminé mon assiette, en me forçant à manger. La nourriture était bonne, mais je lui préferais la boisson…
Un verre, deux, trois.
Et que tournent les murs !
Et puis j'ai laissé tomber mes paupières.

Mardi 24 avril 2007 à 19:24

Peut-être aurai-je du remonter et puis la prendre, mais juste dans mes bras.
Attendre qu'elle s'endorme, ou bien lui apporter un verre d'eau.
Peut-être lui crier un peu dessus, hurler tout ce que j'ai dans le ventre et tout ce qui pourrait aller mieux. Pour la faire revenir sur terre.
Parce qu'elle joue à m'attendrir là, avec ses scènes de jeune fille égarée qui s'est malencontreusement réfugiée dans les substances illicites...
Merde Claudia... Il est loin ce premier soir où tu me dégoutais, maintenant tu m'attristes. Et je culpabilise.
 Parce que là t'es toute seule. S'il te plait, fais pas de conneries quand même. Parce que j'ai déjà assez à assumer. Et je sais pas si je survivrais s'il t'arrivais quelque chose. Parce que je tiens à toi plus que n'importe qui, et ça m'arrache le coeur de penser que je n'ai pas su faire ce qu'il fallait. J'en crève moi aussi Claudia, de tout ce que j'ai pas fait pour toi, de tout ce que j'ai raté.
Jme sens comme un salaud.
Jsuis un beau salaud Claudia, jtai brisé les ailes, tu t'envoles avec la drogue.
Oh pardon mon ange! Mais moi aussi j'ai mal là.
Tu me manques, et pourtant je ne peux plus revenir sur mes pas pour te rejoindre dans ta déchéance.
Excuse-moi Claudia, mais il faut avouer que c'est un peu dur en ce moment. Pour nous deux.
Il faudrait que je te sauve après t'avoir fait périr.
Je traine les pieds, et ma culpabilité juste derrière. Je suis tout vidé et pourtant si lourd. Si lourd qu'il y a la trace de mes pas sur l'asphalte. J'en ai mal au dos, à la nuque et au crane. Jvais retourner au café, encore une fois sans toi, et revoir la jeune fille rousse.
Je la connaissais pas cette fille, et je la connais toujours pas. Seulement, elle me guide, pasque je suis pommé hors de toi. Hors de nous.
Et puis même si je connais pas son prénom, je sais pas, je lui fais confiance.
Elle avec son sourire, sa grenadine et ses taches de rousseur, elle a l'air d'en savoir plus que moi sur comment aimer.

Il fait nuit, et ça claque. Le bruit de mes chaussures sur les pavés de ta ville, et je passe d'obscurité à lumière au rythme des réverberes. Je suis entouré de mes ombres, elles passent devant et derrière moi, elles se multiplient puis se meurent. Ce sont les milliers d'hommes que j'aurai pu devenir. Toutes ces choses qui me collent au talon et me poursuivent où que j'aille. Les regrets qui montent jusqu'à mes yeux en ces soirs de solitude.
Il aurait fallu autre chose.

Voilà le café. Encore ouvert, comme toujours.
Mais c'est un début de soirée.
Je suis là tôt, contrairement à d'habitude.
Elle n'y sera pas. Pas encore.
Il me faut manger, au moins occuper mes mains et mon corps à faire quelque chose. Se nourrir est utile il parait.
Je n'ai pas faim, mais il faut bien que je vive. Il faut bien que je mange. Le noeud que j'ai autour de la gorge finira bien par disparaitre. Sinon je mourrai étouffé de toutes façons.


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