Samedi 16 février 2008 à 15:50

Je sais qui je suis. Je ne sais pas qui ils sont.
Mais les lumières s'éteignent à l'heure où mes rêves se rallument.
Franck tu m'attends.

 

Je suis le narrateur externe.
Je suis l'aide de l'écrivain.
Je suis la sortie de secours. Je suis celui qui est sortis.
Celui haut au dessus du monde.
Qui voit tout et qui commente.
Comment se taire, quand je les vois sur terre.

En sortant, elle lui saute au cou, ses deux bras blancs enroulés autour de sa nuque à lui. Et il la serre contre elle comme si elle était une peluche. Il enfouit son visage dans ses cheveux, et mêmes s'ils sentent le tabac froid et les vapeurs d'alcool, il s'en fiche. Il s'en fiche parce que c'est Claudia qu'il serre contre lui.
 « Je vais te présenter une fille » Qu'il lui dit.
Alors elle fronce un instant les sourcils, et il lui explique que c'est une fille qui a besoin de la rencontrer. Mais que ce n'est pas une fille dont il est amoureux.
Alors le visage de Claudia se défroisse et elle lui prend la main.
 
« Tu m'emmènes chéri ? »

 

On arrive devant le café et c'est le moment qu'elle choisis pour se tordre la cheville. Alors je ris.
Elle grimace, je ris et je vois Lou.
 « C'est elle ?
_C'est elle ».

Il m'envoie un de ces regards qui veulent tout dire. Un de ces regards d'homme vous savez. Genre, sûr de lui, assez beau mec. Le genre de regard qui fait fuir l'inquiétude.
Allons donc la voir ta jolie demoiselle !
Oh, Franck ! Cette demoiselle, c'est ta jolie rousse. C'est celle que je t'ai cru voir aimer.
C'est la fille avec des cheveux de soie. C'est celle pour laquelle je pleurais, parce qu'elle était assise à ma place en face de toi. C'est cette fille pour laquelle j'ai voulu me sentir mourir. Cette fille pour laquelle tu m'as oubliée ce soir là. Ta jolie rousse, c'est celle qui m'a rendue invisible à vos yeux. Et aujourd'hui, elle veut me voir. Aujourd'hui elle ne parait pas en colère. Elle a les yeux qui se sont envolés. Elle est assise à cette table, mais elle sourit comme à un ange. Elle sourit comme si elle n'était pas seule. Moi j'ai le sourire des filles piquées à l'héroïne, mais elle, elle a le sourire des femmes qui aiment.

 

Après on ne sait pas. Après c'est une ellipse.
Juste qu'elles se sont sourit comme deux sœurs qui se retrouvent.
Que Claudia a beaucoup rit et que Lou souriait comme quand je la prenais dans mes bras par surprise.
Juste que Franck se sentait un peu de trop, mais que alcool aidant, il riait aussi.
Alors comme ça, Claudia ne me connaissait pas le moins du monde. Alors comme ça Claudia est la cousine de Rose, de Rose, ma mère. Alors comme ça Claudia serait pour moi une sorte de tante. Et si j'étais vivant, son âge approcherait le mien. Alors comme ça Claudia fait partie de ma famille…

D'un coup on boucle la boucle.
 Et on ne sait pas trop. Elles papotent, et il entend tout juste.
Il boit et elle fume. Et Lou sourie et me raconte.
Elle me raconte comme une grand-mère conseille sa petite fille. Elle explique encore une fois qu'elle m'aime, qu'elle m'aimait. Elle explique encore une fois
qu'elle est partie, et que moi je suis mort.
Elle explique à Claudia qu'elle voulait juste la connaître. Juste savoir si elle savait.
Mais en fait non. Claudia ne savait pas.
Mais elles se parlent, et elles s'entendent.
 Elles s'entendent même très bien.

 

 

(Fin de la première partie.)

Vendredi 15 février 2008 à 21:47

  Deux fois en trois jours consécutifs. J'ai réalisé.
Ce sont les souvenirs qui concrétisent la réalité.
Ce sont les souvenirs qui font que mes yeux s'humidifient.

Je me souviens.

On était allés en Normandie. Dans un restaurant. Et toi tu étais content parce que je savourais mon plat. Je trouvais cette assiette extrêmement esquise. Papi, je crois qu'aujourd'hui encore, ça reste la meilleure chose que j'ai jamais mangée.

On avait visité un jardin aussi. Et toi tu aimais les fleurs. tu voulais t'asseoir. Et puis tu restais à nous regarder courir.

Je me souviens.

Tu nous faisais peur avec ton dentier et on hurlait sur le canapé.
Tu faisais semblant de dormir et de ronfler fort pour qu'on se jette sur toi en te secouant pour que tu te réveilles d'un sommeil qui n'en était pas un.
Tu allais chercher les champignons, tu allais à la chasse, tu conaissais la forêt. et tu n'arrivais pas à dire "coup franc", mais "coup frein".

Je me souviens.

C'était ton anniversaire, et tu as pleuré en nous parlant de ta mère. De sa vie et du moment où tu l'as perdue. Je me souviens papi, que j'ai pleuré aussi par ton chagrin. Je me souviens des mots, de tes lèvres qui tremblent, de mes larmes sur tes joues, de l'amour qu'il y avait dans tes paroles. Je me souviens du contact de ton corps contre le mien. De la tendresse que tu m'envoyais par le creux de tes bras.
Sur la plage tu marchais lentement avec la femme de ta vie à ton bras. Tu te baissais pour ramasser des coquillages, et tu dessinais dans le sable. Tu regardais la mer en murmurant de l'italien. L'italie.

Je me souviens.

"C'est mon pays. C'est chez moi ici." Des larmes dans tes yeux.
J'ai compris que tu savais que tu n'y reviendrai pas. Que c'était certainement la dernière fois. Je me souviens de toi et de ta langue natale. Papi, je me souviens. Des tomates pourpres, de tes siestes au soleil. Je me souviens du figuier et de la luciole, de ces conversations dont je ne comprenais que des brides. De tes traductions directes et de ton sourire d'enfant parmi les rides de ton visage. Je me souviens de ton émotion dans tes yeux. Du bonheur avec lequel tu regardais les murs de ton pays. De l'amour avec lequel tu prenais ton frère dans tes bras. Papi je me souviens. De ce que tu voulais nous transmettre.

Je me souviens.

Du canapé sur lequel tu t'endormais. De toutes les fois où je t'ai dessiné. Tu ronchonnais et disais "à tiii sbouk ! " De ton jardin dont tu étais si fier. Qui va s'occuper des fleurs à présent?
Tu voulais me protéger.de ceux que l'on ne doit pas croire. Tu voulais le meilleur pour nous. et tu voulais encore dix ans. Pour nous voir grandis. et heureux. Tu voulais voir qu'on avait réussis. Et tu voulais retrouver tes cheveux.
tu saucais à même le plat, et à côté de ton verre, il y avait une dizaine de cachets.

Je me souviens.

Et je me rends compte. Je comprends maintenant.
Il n'y aura pas d'autres souvenirs.
Il ne reste que ton passé.
Je n'ai pas vraiment pleuré avant.
Avant je ne comprenais pas vraiment.

Maintenant je sais papi. Maintenant j'ai pris conscience.
Alors je suis triste.
C'est le chagrin qui ronge mes os.
C'est le chagrin qui dépose des lettres dans ces phrases.
Papi je me souviens.
Et maintenant...
Là, maintenant, tu me manques.

Jeudi 14 février 2008 à 18:02

Je suis une menteuse.

une menteuse!
une menteuse! une menteuse!
une menteuse,une menteuse, une menteuse!
une menteuse!une menteuse!une menteuse!une menteuse!
une menteuse!une menteuse!une menteuse!une menteuse!une menteuse!
une menteuse!une menteuse!une menteuse!une menteuse!

!

Exclamation. Crise. larmes. Point.

Jeudi 14 février 2008 à 17:58

Lorsque le monde tourne.

Je suis une écrivain de merde parce que je me sers d'un clavier pour écrire.
Je suis "la nouvelle génération" d'auteurs : la partie qui écrit mal. "ils sont nuls eux." Je ne vaux donc rien.
J'écris des phrases merdiques parce que je n'écris pas que sur papier.
Parce que moi je n'ai pas de corne sur la phalange qui sert d'appui à mon stylo. Si j'avais une machine à écrire, je serais contente.
Je suis une gamine qui se prend pour une littéraire.
Parce qu'en y réfléchissant, l'histoire du Livre : c'est dla merde.
Allez donc la raconter! "C'est une histoire de gens qui s'aiment et ce sont aimés". Si ce livre n'était pas le mmien, et que l'on m'en énonçait l'histoire , je ne voudrais pas le lire. Je veux écrire un livre intitulé "L'amour coûté 500 €"
Puisque j'écris "des histoires avec des putes". Et oui, cocotte. Mais il faut finir les choses en cours.
Moi j'apprend Sand et Beauelaire jusqu'à pouvoir dire des vers les yeux fermés. Je loge les mots dans mon coeur et ils en ressortent. Par coeur. Et ça ne sert à rien.

Le monde tourne et mon disque aussi J'aime écrire sur "comptine d'un autre été".

Je veux ses bras, je veux ses mains dans mon dos, jusque sur ma nuque.
 Je veux le soleil sur ma peau et l'herbe dans mes cheveux. Je veux des chats dans les nuages, et des rêves dans un soleil. Je veux comme l'été dernier. Je ne veux pas de bac, je ne veux pas d'avenir. Je veux tous ces jeunes qui jonglent et font s'envoler mes bollas. Je veux la valse des sourires et du samarabalouf entre les doigts de Paul et Maxime. Je veux juin et sa fumée de provence. Je veux les pupilles dilatée et la fusion des rires. Je veux les pommes partagées et le partage des souvenirs. Les bouteilles de grenadine et les chichas dehors. Je veux ,nos canapés dans un parc et nos pieds nus dans l'herbe. Des batailles corses et des vélos. Je veux la liberté provisoire et illusoire.
Je veux le factice qui rend heureux.
Eblouir le monde par la blancheur de nos idéaux. Refaire le monde sans rien y changer pour autant. Dealer nos espoirs allongés le visage vers le ciel.
Puisse que Dieu ne nous voie pas.
Je nous veux nous sous une averse tiède.

Jeudi 14 février 2008 à 17:33

Boire tes larmes et avaler tes cris.
Je suis cap de t'aimer jusqu'à mourir
je suis cap de mourir pour ne plus t'aimer.
Je peux voler le monde et te prendre un sourire
Je peux pendre le monde et te peindre un soupir
Une pluie de chagrin, des larmes d'antiseptique.
Je sais ce que tu crains, je trouve cela cynique.
Je suis cap de t'aider jusqu'à souffrir
et sans jamais céder.
Un arc en ciel de larmes, le siècle des mensonges
Tu te retrouves sans armes étouffé par tes songes
J'ai noyé ton poisson rouge
j'ai mis du rouge à lèvre
Les jambes à l'air, je courre, je pollue ton atmosphère.
Je te tue si tu plaides
Je te tue si tu m'aides
Je t'aime si tu me tues
Si tu me tues sans peine.
Mes hommages...                                                                                          Belfast.

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