Mardi 12 février 2008 à 18:17

 

Je suis partie en courant jusque chez moi, je me suis changée et j'ai souris à mon miroir.
Je me suis sourie. La jolie poupée Claudia a perdu une dizaine d'année on dirait.
Je suis si jeune.
Et je suis si belle.
Ces talons-ci ne claquent pas lorsque je traverse la rue pavée. Ils sont si fins que je me sens comme sur des échasses, je suis au dessus. Au dessus de ce que je suis habituellement. Mais ce ne sont pas ces chaussures qui m'élèvent. C'est la joie. Je me sens juste…bien. Juste bien.
C'est un bonheur platonique. Une chose chaude et douce, lovée à l'intérieur de mon ventre.
C'est le symbole du rien, de tout. Le bonheur c'est quand les emmerdes s'arrêtent. Alors voilà. Les emmerdent s'arrêtent.
Avec mes talons silencieux, traversant cette rue avec le goût de Franck sur mes lèvres : c'est ça le bonheur.

Et ce soir comme tous les autres je vais danser. Je vais encore danser pour oublier.
Mais demain je n'aurai pas peur de la réalité. Parce que désormais il est là. Il est Là. Et je pourrai le voir, juste poser mes yeux sur lui et mes lèvres sur sa joue. Juste sentir qu'il n'est pas loin.

Et ils peuvent bien me reluquer comme ils veulent ce soir. Ils peuvent bien baver, bander, boire.
J'en ai plus rien à foutre.
Parce que la terre ne tourne plus autour du soleil.
La terre tourne autour de Franck.
Ma terre tourne autour de Franck.
Et non merci patron, je n'ai besoin d'aucune drogue ce soir.
C'est un peu terminé tout ça.
Avant je prenais des pilules.
Comme beaucoup d'hommes ici, je prenais des pilules.
Et ils prennent des pilules pour tout.
J'ai vu cet homme là, avec
le reste d'une jeunesse au fond de ses pupilles.
Dis moi cher junkie, est-ce que toi aussi tu saignes du nez à force de taper dans la mauvaise coke ?
Tu prends des pilules chéri. T'en fais pas, j'appelles tout le monde chéri. Et toi tu prends des pilules. Tu te mens à toi-même et tu es assez fait pour te croire. Tu prends des pilules pour te nourrir, tu prends des pilules pour dormir, pour être heureux, pour faire l'amour.
Le monde des médicaments s'apparente à celui des amoureux. Tout y parait factice pour qui n'y est jamais entré.
Alors je danse, et je n'ai pas de douleur dans le bas du dos.
Je danse et j'ai le sourire des filles piquées à l'héroïne. J'ai le sourire niais. De ceux qui comatent.
Et pourtant je suis vivante. Il y a toutes ces odeurs qui m'entourent. Et j'attends que le temps passe au rythme de mes coups de hanches. Je suis une danseuse.
Et Franck viendra me chercher par la sortie des artistes. Il m'attendra le pied sur le mur et me serrera dans ces bras parce qu'il fera froid dehors. Les réverbères s'éteindront et il me tiendra la main.
L'amour est une drogue, et je divague sous les projecteurs.
Je déteste les contes de fées.
Tout ceux qui ont grandit détestent les contes de fées. Sauf lorsqu'ils en ont partie.

 

Vendredi 8 février 2008 à 21:39

Je rêve d'un monde où les enfants pourront ne pas grandir.
Je rêve d'un monde où on pourrait comprendre, se comprendre.
Un monde avec un Dieu bienveillant. Avec des notions et des rêves auxquels croire. Un monde où l'on prierait pour remercier. Où on se crierait je t'aime, où on s'embrasseraient les yeux entr'ouverts. Un monde où il y aurait un mot pour désigner les auteurs de pièces de théatre, le monde des adultes, le fait de ne plus être amoureux petit à petit.
Des théatrophes ou des scénistes, l'adulterie, et se désamouriser.

Te prendre par la main et te faire courir sous la pluie; sauter dans les flaques d'eau et se jetter des feuilles mortes à la figure; jongler avec des marrons et grimper aux abres. Vivre en communauté restreinte comme dans les utopies. Je rêve d'un monde où nous vivrions sans avenir. Sans craintes futures. Un monde sans contrôles pour Raphaël, un monde plein de mathématiques pour Audrey, un monde sans voleurs pour éno, un monde avec des balles partout pour Thibault et Paul, et pour lui aussi, des professeurs d'arts martiaux qui donnent des cours particuliers gratuits. Pour Maxime, un monde où le talent prime sur la compétitivité, pour Amlyn, un monde où on se déplace au gré du vent, un monde pleins d'arbres pour Waldeck, avec des bons profs d'anglais, avec Skins saison 18  disponible intantannément pour Bill, des cigarettes sans tabac puant pour adriki, et des animaux à soigner sans diplôme.Un monde sans code. Pour Boris, des auditions. Un monde sans cycle menstruel. Pour morgan, un monde où sa soeur reste plus longtemps, pour margo des pâquerettes, des jeans indéchirables pour Stéphane, des choses qui brillent pour ceux dont la vie est terne, des parfums pour ceux pour qui elle sent mauvais.
Du soma. Des drogues sans dangers futurs. Sans futur.
J'aimerai un monde où l'on vivrait sans avenir.

Et puis tu sais, on resterait l'un contre l'autre pendant des heures si on veut. A se regarder dans le velux. Emmelés comme un lit défait. Respirer nos soupirs, pleurer nos rires, s'imiter. On aurait pas de temps. Il ne serait jamais trop tard. On pourrait tout faire, refaire et défaire ou recommencer. On pourrait commencer, s'aimer mieux, moins, plus forts. On pourrait jouer le jeu, jouer le je, on pourrait ne rien faire sans s'ennuyer. On pourrait dormir sans se dire que ça n'est pas l'heure et qu'il faut profiter. On profiterait toujours dans un monde sans avenir.


On
aurait le temps de faire le tour pour aller là où il y a du soleil.
Et on pourrait courir après lui pour qu'il ne s'en aille pas.
Dans un monde sans avenir seul le présent apporte.
Le présent. C'est Nous.

Mercredi 6 février 2008 à 20:11

(Réussir à écrire tu vois. Les belles choses. La belle idée! Ecrire, être différents, vouloir autre chose, toujours vouloir autre chose.
Unecercle. Comment tu dis Amlyn? Teufelkreis?
Teufeulkreis.)

Une fille. Une baie vitrée.
Enfait, elle ne sait pas très bien si elle pleure ou si ce sont les gouttes de pluie qui se déposent sur son reflet.
Dehors la nuit tombe. Elle transperce son propre regard pour poser ses yeux dans les nuages. "Le soleil donne. La même couleur au gens. Le soleil donne. "
Y a-t-il quelqu'un d'autre en elle? Une petite bille d'acide dans son ventre? Qui croit et qui mange ce qu'elle avale.
Vivre en métaphore. Vouloir être inclassable.

Je viens de la souffrance. Je suis un mélange d'amour et de déception. Je suis le rêve d'une enfant. De cette même petite fille sur sa balançoire qui plisse à présent les yeux parce que le soleil l'éblouis.
C'est ça qu'il y a dans ce ventre. Un enfant, qui n'a pas voulu partir. Une enfant, qui fait le tour de sa main posée sur une feuille, qui pleure en lisant le Petit Spirou. Qui voudrait savoir toutes les langues et avoir le pouvoir de téléportation.
Qui demande des crayons de couleurs à noël et qui n'utilise du rouge à lèvres que pour se déguiser.

Je. Jeux. Je ne mène à rien.
Je pars lorsque tu restes.
Tu pars lorsque je suis seule.

Je me suis laissée bruler au soleil.

Est-ce que ça vous arrive à vous aussi?
De vouloir appeler quelqu'un. Un besoin de parler. De ce qui nous tracasse ou d'autre chose. Juste de parler à quelqu'un qu'on apprécie.
Alors j'ai fais le tour de mon répertoire. Ceux à qui je pensais le plus était occupé. Et ceux qui ne l'étaient pas étaient loins. pas...joignables.
J'ai passé les Mam, j'ai passé les L, les P.
Je suis arrivée jusqu'au W. J'ai appelé alors.
Juste pour parler. Pour faire semblant de sourire jusqu'à sourire vraiment.
Mes arnaques à moi même fonctionnent bien.
Je commence à comprendre ce dont j'ai besoin.

"Est ce que tu m'entends quand j'élucide ma vie? Parce que même lucides, ils sont suceptibles de génocides."

Mardi 5 février 2008 à 19:06

J'ai raté mon oral blanc de français. Mais c'est pas important. C'est pas ça l'important.

Il y a trop de gens qui écrivent. Je ne veux pas porter le même bonnet qu'elles. Je ne veux pas être un lutin comme les autres. Qui se croient différents, mais qui sont semblables en tout points.
Je ne veux pas porter le même bonnet qu'elles. Je veux parler parce que j'ai des choses à dire, pas simplement pour parler.
Und die beide Leben dass ich wollte, will ich sie nicht mehr.
Es ist zu spät. Die Zeit lauft, und ich bin nicht ziemlich schnell. Ich weiss nicht mehr wie man machen musst. Ich habe vergessen, ich war ein Kind, ich weisste, aber jetzt, habe ich alle vergessen. Ich weiss nicht mehr. Nicht mehr. Und die Tränen fallen, leicht wie Schnee. Ich fuhle mich nicht mehr allein, weil er mit mir ist. Aber ich bin trötzdem verloren. 'weiss nicht mehr.

Mais est-ce que tu sais toi?


Est-ce que tu sais pourquoi tu te lèves le matin?
est-ce que toi, tu te souviens comment on fait pour y arriver?
Pour se contenter de peu, et pour tout pleurer d'un coup comme font les enfants?
Est-ce que tu sais que je t'attends. Et que tu ne viens pas.

Mon Deamon serait un chat.
Maman m'avait posé la question. J'avais dit un chat.
 Si la coccinelle se pose d'elle même sur toi, compte jusqu'à vingt-deux et fait un voeux.
Je reste amoureuse. Je veux partir haut. J'aimerai des drogue sans conséquences, ou un clavier avec écran portable.
Je voulais écrire de jolies choses, sur la vie, la mort, la passion, la drogue, la folie, le rêve.
Je voulais m'enfuir avec mes propres mots, parce que rien ne m'occupe ici. Parce que la terre tourne aussi rond que nos vies. Et que dehors les perce-neiges poussent, mais ne percent pas la neige. J'aimerai comprendre.
Si je comprenais tout, peut-être que je pourrais écrire encore plus, encore mieux. Peut-être que je pourrais éclairer, être brillante, mourir à vingt ans et me réincarner en chat.
Ou peut-être que je n'aurai plus rien à écrire.
Peut-être qu'on meure seulement une fois que l'on a tout appris.
Mais il ne savait pas que j'avais un amoureux. Pourtant il est mort.

Je voudrais qu'il refasse soleil, et que les beaux jours reviennent.

Lundi 4 février 2008 à 19:27

 

« Vas-y alors. Je te récupère à la sortie. Il faut que je te présente quelqu'un. »
Présente moi qui tu veux Franck ! Présente moi qui tu veux !
Je suis prête à tout, je suis
toute à toi.
Je croyais pas que la vie pourrait être aussi simple. Je croyais pas que c'était possible.
Genre, tu viens, tu me trouves toute perdue dans la rue, tu me prends dans tes bras, tu me suis là où je t'emmène.
Et on reprend tout où on l'avait laissé.
On reprend tout. Et tant pis s'il ne reste rien aux autres.
Moi je m'en fiche maintenant. Je paierai tout l'or du monde pour que tu m'embrasses encore sous la pluie. Je paierais tout l'or du monde pour que tu sois toujours là.
J'ai compris ce que je cherchais Franck.
Maintenant je sais ce que je veux.
Je te veux toi.
Tous ces hommes dans mon lit, c'était parce que tu n'y étais pas. Toutes ces drogues c'était les sourires que tu ne me permettais pas. Toutes ces clopes, toutes ces fumées, c'était tous tes soupirs que je ne pouvais pas avaler. Tout cet alcool c'était pour combler ta salive qu'il n'y avait pas sur mes lèvres.
En te retrouvant je me suis retrouvée.
Et même si j'ai changé. Même si j'ai grandit. Même si je veux encore danser devant tous ces autres.
Maintenant je sais Franck. Maintenant je sais que ce que je veux c'est être auprès de toi le plus longtemps possible.

J'ai tout retrouvé en retrouvant ton étreinte.
J'ai retrouvé ma place.
Tes bras sont mon refuge, le seul endroit qui me convienne vraiment. Tes bras sont le seuil de mon Eden.  Le seuil de ma mort. Je veux y mourir Franck.
Je veux t'aimer à en mourir.
Et je veux plus jamais que tu partes.
Et je veux plus jamais partir.
Jamais sans toi.
Plus jamais rien sans toi.


Alors je l'ai laissée partir. Je l'ai laissée courir sous l'averse, le sourire aux lèvres.
Claudia je t'aime comme tu es belle.
Je l'ai laissée aller danser pour les autres. Je l'ai laissée aller être une autre.
J'ai bien compris Claudia. Plus que n'importe quelle autre tu veux qu'on te désire.
Et moi je te désire à ma façon. Personne ne te désire comme je t'aime.
Alors tu me reviendras. Et puis ce soir, demain matin, je te présente Lou.
Ce sont des vies qui s'entrecroisent. Des visages qui s'illuminent. Claudia j'aime quand tu m'embrasses les yeux fermés. Claudia j'aime lorsque tu poses tes doigts en cascade le long de ma nuque.

Il arrive parfois, que les choses se simplifient. Il arrive qu'elles aillent trop vite et qu'elles nous étouffent par le tourbillon qu'elles ont créé.
Pour défaire le nœud, il suffit de tirer sur le bon bout du fil.
Le bon bout. Il faut s'y pendre, s'y tenir.
A pleine main. Mais il ne faut pas se pendre avec le bon bout du fil.

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