Jeudi 18 août 2011 à 10:29


C’est une nuit d’août, j’ai pris la voiture avec un homme de confiance.
Il conduit.
 Il fait trop chaud.
 Il me parle.
 Il ne me tarde donc pas d’arriver.

Je regarde le ciel défiler au-dessus de nous, les nuages qui se tissent et se défont. Des stratus, bouts de cotons étirés sur fond de mer céleste. Nous passons un grand pont, un cri de joie dans mon cœur, Adieu Paris ! Adieu tristes trottoirs ! je vous quitte, je vous aime mais je vous embrasse et m’en vais être heureuse sans vous. Être heureuse sans toi. Qu’importe, je n’y pense déjà plus, je décide de ne plus penser à rien. Penser comme je le fais fini toujours par devenir nocif. Je m’accorde deux jours saints. Amen.

 

Nous arrivons sans être vraiment arrivés. On s’égare, on se gare. On cherche sans se chercher car nous nous connaissons bien. Et finalement, l’oasis et le monde.

L’hôte nous ouvre la porte d’un petit coin de paradis, à demi-nu comme un demi-ange, derrière lui des cris d’enfants sortent en courant de la bouche de jeunes adultes. Il y a du soleil et de l’eau, de la pelouse et du ciel, des sourires sur tous les visages et des tableaux sur tous les murs. Des tas de chambres, des tas de pièces, des tas de salles de bains et des mirages à chaque virage.
Des gens autour, des tas de gens, et je ne crains rien, car je suis aux côtés d’un homme de confiance. A qui il se confie, je fais confiance, et en ce sens, j’ai déjà plusieurs amis ici.
Les aiguilles des horloges ont tournées sans même que nous leur demandions. Le ciel se fonce, les alcools se lèvent. Les verres s’enchainent, les cartes tombent, on allume nos yeux en même temps que les étoiles et les corps se frôlent car les nuits sont fraîches en bord de mer.
Il est à côté de moi. Il m’a déjà vue. Il m’a déjà tourné autour. Il m’a déjà entendue lui dire non. Il avait écouté mes mots. Et ce soir je ne dis rien, je refuse juste les joints. J’effrite juste pour l’odeur au bout de mes doigts, je monte à l’étage chercher les feuilles et je m’appuie à la rampe dans les escaliers. Je souris toute seule. J’en souris d’ici. La potion magique existe les enfants. Il faut juste ne plus en être un pour pouvoir en apprécier les effets. Je ris même toute seule dans une chambre avant de redescendre au paradis. Il est à côté de moi. Son sourire est déjanté, sa voix est grave et ses gestes légers. Il est à côté de moi parmi tant d’autres. Les heures s’écoulent en secondes, les verres se vident en gorgées. Autour de moi fumées et ombres. Je perds un ami et nous le cherchons tous. Je me rappelle du sable sous mes pieds, je me rappelle la fraîcheur de la nuit, je me rappelle ses mains qui me cherchent et mon corps qui ne fuit pas. L’abandon inversé. Personne ne m’abandonne. Je m’abandonne moi-même. Je m’accorde une pause, une suspension dans l’histoire. Je garde les yeux ouverts mais je n’y vois plus grand-chose. Je ressens et je laisse faire. Je laisse aller les vagues, je laisse aller ses mains, ces regards qui transpercent, je détaille en état d’ébriété, je ne cherche plus rien. A cette heure j’ai déjà tout perdu et je ne pourrai rien retrouver. Alors, je respire. Je frôle. C’est un échange de force entre lui et moi. Ton équilibre contre ma lucidité. A trois on fait l’échange, à deux c’est plus facile, à un on s’y perd. Je n’arrive pas à effacer mon sourire, le sien est perpétuel. Nous ne parlons pas, nous nous mouvons en un langage furtif. Fuyons, rattrape-moi, où es tu, il fait nuit je ne vois rien, je connais cette vie comme ma poche ici c’est ta main. A deux doigts du délit, je m’éclipse en un sourire. Ses yeux l’attrapent, et le gardent au chaud.

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Depuis, ils ne me l’ont toujours pas rendu.

Dimanche 31 juillet 2011 à 6:24

 A demi-nue dans son lit, je l’entends en bas qui s’affaire pour prendre un énième train. Il est cinq heures du matin et nous sommes pourtant rentrés hier soir. Et il y a quelques heures, dans ce même lit, je sais qu’il aurait donné n’importe quoi pour que rien ne nous sépare jamais.
Dès le moment où le réveil a sonné, je lui ai redit, encore une fois, que je ne voulais toujours pas qu’il parte. Que mon corps se vidait et qu’il ne restait plus rien en moi quand il s’en allait après avoir vécu avec moi un temps.
J’ai beau tourner les choses mille fois dans ma tête, je ne comprends pas. Comme à chaque fois, je reste abasourdie, les joies ballantes, la bouche quasiment vide de mots, l’esprit plein, à me demander pourquoi, mais pourquoi ?...
Il remonte des escaliers pour venir poser ses mains sur moi, il me regarde et je sens pourtant qu’il m’aime. Evidemment que je le sens bien, ça crève les yeux, ça aveuglerai presque.
« Ne sois pas triste…
_comment tu veux que je ne sois pas triste ?
_parce que ça n’est pas fini »
Je trouve que c’est une excellente réponse alors je lui souris. Mes yeux sont humides, le réveil avant l’aube sans doute. Et je pense à mille kilomètre heure. Ce n’est pas fini. Il ajoute que rien n’est terminé, qu’il y a quelque chose après. Il me rappelle qu’à son retour nous partons en voyage ensemble, et que cela sert à tenir. « Parce que ça n’est pas fini ». Et soudain dans ma tête les choses prennent une autre tournure, « ça n’est pas fini ». Bien sûr, je le sais. Je le sais que tu vas encore repartir un jour, que tu vas encore me laisser tomber à l’aube d’un projet ubuesque. J’ai pas fini de le sentir se vider mon corps. Ce sentiment là, ce n’est pas du tout la dernière fois qu’il m’étouffe. Je sais que tes dépars, ça n’est pas terminé. Et je sais aussi que tu m’aimes, je sais aussi que ça te chagrine de voir en face les dégâts de tes délires. Je sens bien que quelque part, tu ne veux même plus partir. Les mots se détachent même de ta bouche. Mais tu partiras quand même et je le sais.
Alors je tente de guérir mon cœur, celui qu’il tient dans ses mains. Je lui confie ma ligne, je ne veux pas partir sur la mauvaise voie des émotions, je lui jette le volant entre les mains. Je ne veux pas porter seule la responsabilité d’une erreur d’aiguillage. Il faut qu’il me rattrape, qu’il me sorte la tête de l’eau et empêche mes pensées de me noyer.
" Dis-moi ce qui n’est pas fini…
_nous."
C’est encore une bonne réponse et il me prend dans ses bras. Mon cœur tombe sur le sol et se fracasse en mille six cent douze morceaux. Ça fait un bruit du tonnerre, je sentirai presque la terre gronder. Mon cœur par terre comme des morceaux de verre. Ça a fait le bruit d’un grand saladier de cristal qu’on aurait laissé tomber sur du carrelage. Je pense à Chloé, Chloé qui m’explique ça rupture libératrice et qui glisse dans un sourire radieux « au début, tu crois que tu vas mourir ». Et je me demande seulement si c’est pire. Il n’y a pas de rupture entre nous, ses mains qui caressent mon dos en sont la preuve. Et pourtant, il me semble que je croie être sur le point de mourir. Evidemment je pleure, mes larmes imbéciles s’échouent vulgairement sur son sweat. C’est une tristesse silencieuse, je ne fais aucun bruit. J’ouvre juste les vannes pour ne pas finir dans un état encore plus lamentable. Les mots s’entassent dans ma gorge mais rien ne m’étrangle. Mon ventre vide crie famine mais je ne pourrai rien avaler. Il me murmure « ne pleure pas, ne pleure pas ». C’est une évidence…
Les débris de mon cœur par terre, je me demande si j’espère qu’il se coupe avec en partant. Je me rends compte que non, que mon amour pour lui est désespérément immuable et irrationnel. J’ai envie de lui dire « fais attention à ne pas te couper avec les éclats de mon cœur » mais je ne lui dit pas.

 

Je me dis qu’il aura peut-être raté son train juste pour me prendre ainsi dans ses bras, juste pour me rassurer. Je lui pardonne parce que je l’aime et que je ne suis pas quelqu’un qui s’acharne. Je me détache un peu de lui, il me caresse encore les cheveux et me rallonge délicatement sur le lit. Il pose son visage sur ma poitrine. Il s’attarde, il voudrait rester mais il a un train à prendre. Je n’arrive toujours pas à saisir ce qui l’oblige, mais je sais qu’il part à contre cœur.  Je n’ai pas envie d’en rajouter, je n’ai pas envie de me mettre à pleurer un torrent pour qu’il réalise la douleur qu’il me fait. Toujours.

 Evidemment il est redescendu, je me suis levée, je me suis appuyée à la barrière de la mezzanine juste pour le voir avant qu’il parte. J’ai regardé l’heure et il était plus tard que ce que je pensais. «Tu peux partir » Il a souri et j’ai cru que j’allais tomber par terre.
Et puis il est parti.
Deux ans et demi que ça dure.

Mercredi 29 juin 2011 à 18:07


De tous les arts, je prends celui que je maitrise le mieux. Il n’est pas que connaissance, il n’est pas apprentissage, il demeure dans mes veines, il fait battre mon cœur et permet à mon cerveau de raisonner. Sans être artiste de rue, je jongle avec les mots, ils tournent dans mon esprit en une valse tantôt lente tantôt endiablée. Je cours après, ils me soulèvent, je virevolte et fait pleurer mes yeux.

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Jolie jeune femme pleine de grâce, pourquoi faut-il tant que les gens meurent et que les choses pourrissent ? Pourquoi encore et toujours ?  Les interrogations tombent dans le vide, c’est un calme trou noir où s’enterrent seules les réponses. C’est ainsi, c’est simplement ça, rien n’est pour toujours, les visages se plissent, les peaux s’effritent, les couleurs se ternissent et c’est ainsi. Rien n’est éternel, et mourir après avoir vécu est une fin grandiose. Le chagrin est un accompagnement nécessaire, mais l’amour d’une fin de vie est inéluctable.

Partout autour les gens meurent, je ne ferme pas les yeux, je n’arrête pas pour autant de vivre. Je fais bien plus qu’exister ne serait-ce que pour leur rendre hommage. Je prie simplement, pour que ma vérité ne soit pas factice et que ma lueur devienne universelle.

La solitude et moi nous entendons bien, je la porte parfois à bout de bras, parfois elle me tue, d’autres fois elle me ranime. Je cherche parfois le contact, et tout en sachant où le trouver, je sais m’en passer.

C’est agréable de se rendre compte que l’on sait ce que l’on devient. J’ai toujours été bien plus consciente des choses que je ne l’aurai voulu. Je vous regarde et je vous aime, je vous défendrai à n’importe quel prix car je sais exactement, que n’importe qui aurait pu faire les mêmes erreurs que vous.

Parmi tous ces visages absent, le tiens est celui qui crève le plus le tableau.  Il fait littéralement un trou dans ma toile. La peinture à l’huile ne part pas facilement de ma peau, les traits de tes yeux glissent de mes doigts au support blanc, je teinte de mon amour l’immaculé du vide. Tu dis que mon regard est inéluctable. Des heures, des jours et des semaines que tu ne t’y es pas perdu. Je voudrai te tenir simplement la main, je voudrai ne plus rien entendre, te murmurer des vers, que tu me plaques contre le mur.

Est-ce que nous avons toutes quelque part les même envies ? Qu’on soit à Paris, à Lyon, au Sud ou au Nord, d’où vient ce besoin de se faire plaquer contre un mur par l’homme de notre vie pour croire un instant que le monde puisse arrêter de tourner ?

Samedi 28 mai 2011 à 19:21

 Il écoute des chansons sans les comprendre.
Il aime des filles sans les avoir et les perds même sans le savoir.

Son téléphone ne sonne pas, il ne se rase pas régulièrement et son visage séduit.
Ce n'est pas un homme que l'on aime pour toujours, c'est un homme que l'on aime un jour. 
Parfois on l'aime le suivant, parfois on aime le suivant et ses traits se ternissent.
L'histoire s'éternise, il a le coeur accroché à lui-même et ne sait pas que les choses sont différentes.
Quelque part il s'en doute, mais il s'emmêle avec d'autres idées et se décide à ne plus rien choisir.
Les sacrifices ne sont pas une chose qu'il assimile, rien n'est plus important que soi. Le reste est secondaire, le reste est accessoire.

On rêvait de feux d'artifices, nous on voulait des rêves qui fusent....

Jeudi 5 mai 2011 à 22:56


 Est-ce qu'on irait bien ensemble?

....



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Est-ce qu'on irait mieux ensemble?

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