Lundi 2 mai 2011 à 22:10

 Nous en sommes toujours là, j'ai seulement un peu plus de mal à prier.
Le soleil se couche, j'ai beau faire de même je ne dormirai pas. J'ai la peau qui me démange, les ongles qui s'agitent, j'essaie de ne pas trop m'écorcher, de ne pas aller jusqu'au sang.
J'applique des pommades pour éviter les effusions, je calme mon épiderme puisque je n'ai pas les moyens de calmer mon coeur.
Mon coeur....

Jouer sa vie en quelques semaines, le faire en musique est devenu trop léger. Des notes qui tombent comme des gouttes de pluies, courir les rues désertes.
J'aurai aimé être debout sur une scène, une grande pièce qui raisonne. Etre vue sans voir et juste danser. Qu'ils lancent la musique et mon amour à la mer! Je respire à grandes bouffées, dehors il pleut, cela scintille.
Je ferme les yeux en souriant pour ressembler à un tableau, j'ajuste la lumière naturelle pour imiter les vers des poètes morts et je murmure leurs proses.
Je suis devenue, jusqu'à la pointe des doigts, je suis des yeux mes mouvements comme pour devenir encore. Je marche dans mes pas. 
Je n'ai jamais rien détesté à part la piscine. Et je sais que je ne deviendrai jamais une piscine et cela suffit à me faire sourire.
J'imagine un avocat mur dans une petite assiette ou muet dans un prétoire, un banc en plein soleil et un lac sans chlore ni sel.
Les sirènes dans les rues, les lumières bleues, les gens qui courent, les filles qui crient, les flashs des appareils photos et les chants des religieux.
Les cloches de l'église, le bruit du riz cru sur le sol rude, coups de klaxons et de coude. Que d'enjolivements!
Des joies figées, des moments regrettables qui humidifient les yeux et font lever les coins de lèvres.
Des passés et des futurs. Courir pieds nuit le soir de la fête de la musique.
Trouver des bouquets de fleurs dans des poubelles et en décorer des voitures anonymes...


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Samedi 23 avril 2011 à 23:41

http://futile.cowblog.fr/images/modei.jpg Je suis née au milieu de ce que je passe mon temps à fuir.
Les médisances, les choses tues, les mensonges qu'on se raconte à soi même, les rêves tristes.
J'aurai parfois voulu ne jamais grandir, reprendre les choses en l'état où je les avais laissées et ne rien comprendre pour ne plus rien protéger.
J'ai tôt perdu la capacité de ne pas voir le mal. J'aurai aimé pouvoir parler sans peser chaque mot, blesser sans prendre en compte chaque flêche.
Vous avez fait vos erreurs d'adultes...

Les étoiles sont parties, j'ai beau lever les yeux, j'ai beau m'allonger à plat dos sur le sol, je ne peux pas les voir alors qu'il fait nuit noire. Il y a un voile, ici, on pose un voile sur tout ce qui brille. Même les bras grands ouvertes, même sans avoir peur de tout perdre, j'ai beau faire de mon mieux, tout est parti.
Et si les choses reviennent, elles ne durent qu'un instant, seul leur souvenir est éternel. C'est ce qu'ils cachent derrière leurs mots.
Entre le trop et le pas assez je n'ai jamais su trouver la bonne position.
J'aurai aimé ressentir des choses, m'adapter à vos déclarations, mais je reste de marbre. les émotions évoquées en mots ne me font plus rien, je sais que tout peut être feint, je sais qu'il ne faut pas sous-estimer l'illusionniste. J'aurai eu plaisir à croire ce que l'on me raconte sans avoir à tout analyser, à comparer les dires aux faires et les rires offerts. Je ne cueille pas ce que l'on me présente comme vrai, je le recherche.
Je ne veux pas me tromper parce qu'on m'a déjà trop trompée.


La colombe et la croix.


Vendredi 15 avril 2011 à 15:43


 
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Elle est très intelligente, comme on l'est quand on a dû très tôt comprendre qu'il faut passer entre les mots sans se faire mal, que les mots sont des coups, et les coups d'autres mots.
Lui qu'elle s'était mise à aimer pour qu'il ne la tue pas.
(Michel Schneider)

J'apparentais à ce "mieux", à celui qui, dans une agonie, précède la mort. Aujourd'hui, il me fait penser au pétillement du champagne qu'Anton Tchekhov a bu dans une chambre d'hôtel allemande en 1904, avant de reposer une dernière fois la tête sur l'oreiller et de dire : "ich sterbe"...
(P.Besson)


Lundi 4 avril 2011 à 16:06

 La fièvre paralyse les membres mais elle fait courir l'esprit.
Je rêve d'un temps, d'un long moment où le reste ne compterait plus. 
Créer l'amour, faire le manque. Faire l'amour, créer le manque.
Je voudrais des draps propres pour pouvoir les salir. L'odeur de l'air frais, l'odeur des matins qui promettent.
Puisque si tu me mens je le sais et que je garde les yeux fermés lorsque tu m'embrasses sur la bouche.
Le monde va de travers, c'est quelque chose que l'on répète, c'est quelque chose de récurrent.
Le prix des choses n'ira pas en diminuant.
Il n'y a pas de vie en moi, j'ai tout laissé partir comme on regarde par la fenêtre. Je pose mes mains sur mon ventre à défaut du tiens.
Je n'ai pas de ce que je veux parce que ce que je veux se joue sur le plan humain. Alors j'attends simplement, je revois des visages, je continue de parler et de rire. Je ne fais rien en surplus parce que j'ai bien compris que ça ne servait à rien de vouloir leur ressembler.
Je ne fais plus confiance à personne. Ou alors je me confie trop, je me laisse charmer pour charmer aussi. J'y peux rien, c'est comme ça que je fonctionne. Alors pour ne pas aller trop loin, je ne bouge plus.
Je ne fais plus confiance à personne, c'est à dire même pas à moi-même.
Qui sait si je n'irai pas me jeter au coup du premier inconnu assez charmant pour me plaire? Ma solitude est parfois criante, elle est un trou noir. On s'y perd. On a tous plus ou moins besoin de combler le vide n'est-ce pas?
Je pers et gaspille mon temps en me convaincant du contraire.

Règle n°1  : ne jamais avoir la flemme de s'occuper de son poisson rouge.


Dimanche 3 avril 2011 à 17:22

 Je suis née le 26 mars 1991

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