Mardi 15 mai 2012 à 21:54

 Je ne sais même plus si j'ai faim.http://futile.cowblog.fr/images/IMG0593-copie-1.jpg
Est ce qu'il faut que je te parle de ma solitude? 
Tu sais, ce n'est pas très difficile la solitude. Ce qui est difficile, c'est de se sentir seul.
J'imagine que tu le sais, j'imagine que tu connais le silence qui raisonne dans une pièce vide, j'imagine que tu connais l'absence dans un lit froid.
J'imagine tout ce que je pourrai te dire si j'en avais le droit. La barrière amoureuse. Mais quelle cruauté...
Ce n'est pas la première fois que je ne rencontre personne qui puisse comprendre.
Ce n'est pas la première fois que quelqu'un occupe ta place en face de moi. 

Il n'y avait pas eu de serment. Il n'y avait pas eu de contrat.
Il n'y avait eu ni dol, ni erreur, aucune excuse en somme.

Est-ce ma faute ou la tienne? Lequel de nous deux faudrait-il sauver en premier alors?
Ce n'est pas moi qui frappe, j'espère que tu le sais, c'est ton coeur. Le mien est muet, il se tort, il ne se bat plus.
Ou seulement en retraite.

Il pleut contre ma fenêtre.
Je pleure des étoiles dorées, elles sont toutes celles que nous ne regarderons pas ensemble.
Elles sont aussi toutes les larmes que tu ne verses pas.
Imprimées au bord de mon regard, elles sont un reflet de ce qui flotte à notre surface.
Tu as l'impression que je pleure à chaque fois que tu me regardes.

J'ai l'impression que c'est un leurre à chaque fois que tu prends garde.

C'est une sorte de colère calme mêlée d'une sincère affection. Comme si tu titubais en te tenant à mes nerfs pour ne pas perdre l'équilibre.
J'aurai aimé que les choses se passent autrement. J'aurai aimé moins de clairvoyance et un peu plus de flou artistique.
J'aurai voulu ne pas savoir lire dans tes yeux.
Ou à défaut, que tu saches lire mon coeur, ou que tu comprennes mes maux. 

Dimanche 31 juillet 2011 à 6:24

 A demi-nue dans son lit, je l’entends en bas qui s’affaire pour prendre un énième train. Il est cinq heures du matin et nous sommes pourtant rentrés hier soir. Et il y a quelques heures, dans ce même lit, je sais qu’il aurait donné n’importe quoi pour que rien ne nous sépare jamais.
Dès le moment où le réveil a sonné, je lui ai redit, encore une fois, que je ne voulais toujours pas qu’il parte. Que mon corps se vidait et qu’il ne restait plus rien en moi quand il s’en allait après avoir vécu avec moi un temps.
J’ai beau tourner les choses mille fois dans ma tête, je ne comprends pas. Comme à chaque fois, je reste abasourdie, les joies ballantes, la bouche quasiment vide de mots, l’esprit plein, à me demander pourquoi, mais pourquoi ?...
Il remonte des escaliers pour venir poser ses mains sur moi, il me regarde et je sens pourtant qu’il m’aime. Evidemment que je le sens bien, ça crève les yeux, ça aveuglerai presque.
« Ne sois pas triste…
_comment tu veux que je ne sois pas triste ?
_parce que ça n’est pas fini »
Je trouve que c’est une excellente réponse alors je lui souris. Mes yeux sont humides, le réveil avant l’aube sans doute. Et je pense à mille kilomètre heure. Ce n’est pas fini. Il ajoute que rien n’est terminé, qu’il y a quelque chose après. Il me rappelle qu’à son retour nous partons en voyage ensemble, et que cela sert à tenir. « Parce que ça n’est pas fini ». Et soudain dans ma tête les choses prennent une autre tournure, « ça n’est pas fini ». Bien sûr, je le sais. Je le sais que tu vas encore repartir un jour, que tu vas encore me laisser tomber à l’aube d’un projet ubuesque. J’ai pas fini de le sentir se vider mon corps. Ce sentiment là, ce n’est pas du tout la dernière fois qu’il m’étouffe. Je sais que tes dépars, ça n’est pas terminé. Et je sais aussi que tu m’aimes, je sais aussi que ça te chagrine de voir en face les dégâts de tes délires. Je sens bien que quelque part, tu ne veux même plus partir. Les mots se détachent même de ta bouche. Mais tu partiras quand même et je le sais.
Alors je tente de guérir mon cœur, celui qu’il tient dans ses mains. Je lui confie ma ligne, je ne veux pas partir sur la mauvaise voie des émotions, je lui jette le volant entre les mains. Je ne veux pas porter seule la responsabilité d’une erreur d’aiguillage. Il faut qu’il me rattrape, qu’il me sorte la tête de l’eau et empêche mes pensées de me noyer.
" Dis-moi ce qui n’est pas fini…
_nous."
C’est encore une bonne réponse et il me prend dans ses bras. Mon cœur tombe sur le sol et se fracasse en mille six cent douze morceaux. Ça fait un bruit du tonnerre, je sentirai presque la terre gronder. Mon cœur par terre comme des morceaux de verre. Ça a fait le bruit d’un grand saladier de cristal qu’on aurait laissé tomber sur du carrelage. Je pense à Chloé, Chloé qui m’explique ça rupture libératrice et qui glisse dans un sourire radieux « au début, tu crois que tu vas mourir ». Et je me demande seulement si c’est pire. Il n’y a pas de rupture entre nous, ses mains qui caressent mon dos en sont la preuve. Et pourtant, il me semble que je croie être sur le point de mourir. Evidemment je pleure, mes larmes imbéciles s’échouent vulgairement sur son sweat. C’est une tristesse silencieuse, je ne fais aucun bruit. J’ouvre juste les vannes pour ne pas finir dans un état encore plus lamentable. Les mots s’entassent dans ma gorge mais rien ne m’étrangle. Mon ventre vide crie famine mais je ne pourrai rien avaler. Il me murmure « ne pleure pas, ne pleure pas ». C’est une évidence…
Les débris de mon cœur par terre, je me demande si j’espère qu’il se coupe avec en partant. Je me rends compte que non, que mon amour pour lui est désespérément immuable et irrationnel. J’ai envie de lui dire « fais attention à ne pas te couper avec les éclats de mon cœur » mais je ne lui dit pas.

 

Je me dis qu’il aura peut-être raté son train juste pour me prendre ainsi dans ses bras, juste pour me rassurer. Je lui pardonne parce que je l’aime et que je ne suis pas quelqu’un qui s’acharne. Je me détache un peu de lui, il me caresse encore les cheveux et me rallonge délicatement sur le lit. Il pose son visage sur ma poitrine. Il s’attarde, il voudrait rester mais il a un train à prendre. Je n’arrive toujours pas à saisir ce qui l’oblige, mais je sais qu’il part à contre cœur.  Je n’ai pas envie d’en rajouter, je n’ai pas envie de me mettre à pleurer un torrent pour qu’il réalise la douleur qu’il me fait. Toujours.

 Evidemment il est redescendu, je me suis levée, je me suis appuyée à la barrière de la mezzanine juste pour le voir avant qu’il parte. J’ai regardé l’heure et il était plus tard que ce que je pensais. «Tu peux partir » Il a souri et j’ai cru que j’allais tomber par terre.
Et puis il est parti.
Deux ans et demi que ça dure.

Samedi 28 mai 2011 à 19:21

 Il écoute des chansons sans les comprendre.
Il aime des filles sans les avoir et les perds même sans le savoir.

Son téléphone ne sonne pas, il ne se rase pas régulièrement et son visage séduit.
Ce n'est pas un homme que l'on aime pour toujours, c'est un homme que l'on aime un jour. 
Parfois on l'aime le suivant, parfois on aime le suivant et ses traits se ternissent.
L'histoire s'éternise, il a le coeur accroché à lui-même et ne sait pas que les choses sont différentes.
Quelque part il s'en doute, mais il s'emmêle avec d'autres idées et se décide à ne plus rien choisir.
Les sacrifices ne sont pas une chose qu'il assimile, rien n'est plus important que soi. Le reste est secondaire, le reste est accessoire.

On rêvait de feux d'artifices, nous on voulait des rêves qui fusent....

Lundi 2 mai 2011 à 22:10

 Nous en sommes toujours là, j'ai seulement un peu plus de mal à prier.
Le soleil se couche, j'ai beau faire de même je ne dormirai pas. J'ai la peau qui me démange, les ongles qui s'agitent, j'essaie de ne pas trop m'écorcher, de ne pas aller jusqu'au sang.
J'applique des pommades pour éviter les effusions, je calme mon épiderme puisque je n'ai pas les moyens de calmer mon coeur.
Mon coeur....

Jouer sa vie en quelques semaines, le faire en musique est devenu trop léger. Des notes qui tombent comme des gouttes de pluies, courir les rues désertes.
J'aurai aimé être debout sur une scène, une grande pièce qui raisonne. Etre vue sans voir et juste danser. Qu'ils lancent la musique et mon amour à la mer! Je respire à grandes bouffées, dehors il pleut, cela scintille.
Je ferme les yeux en souriant pour ressembler à un tableau, j'ajuste la lumière naturelle pour imiter les vers des poètes morts et je murmure leurs proses.
Je suis devenue, jusqu'à la pointe des doigts, je suis des yeux mes mouvements comme pour devenir encore. Je marche dans mes pas. 
Je n'ai jamais rien détesté à part la piscine. Et je sais que je ne deviendrai jamais une piscine et cela suffit à me faire sourire.
J'imagine un avocat mur dans une petite assiette ou muet dans un prétoire, un banc en plein soleil et un lac sans chlore ni sel.
Les sirènes dans les rues, les lumières bleues, les gens qui courent, les filles qui crient, les flashs des appareils photos et les chants des religieux.
Les cloches de l'église, le bruit du riz cru sur le sol rude, coups de klaxons et de coude. Que d'enjolivements!
Des joies figées, des moments regrettables qui humidifient les yeux et font lever les coins de lèvres.
Des passés et des futurs. Courir pieds nuit le soir de la fête de la musique.
Trouver des bouquets de fleurs dans des poubelles et en décorer des voitures anonymes...


http://futile.cowblog.fr/images/p-copie-1.jpg

Samedi 23 avril 2011 à 23:41

http://futile.cowblog.fr/images/modei.jpg Je suis née au milieu de ce que je passe mon temps à fuir.
Les médisances, les choses tues, les mensonges qu'on se raconte à soi même, les rêves tristes.
J'aurai parfois voulu ne jamais grandir, reprendre les choses en l'état où je les avais laissées et ne rien comprendre pour ne plus rien protéger.
J'ai tôt perdu la capacité de ne pas voir le mal. J'aurai aimé pouvoir parler sans peser chaque mot, blesser sans prendre en compte chaque flêche.
Vous avez fait vos erreurs d'adultes...

Les étoiles sont parties, j'ai beau lever les yeux, j'ai beau m'allonger à plat dos sur le sol, je ne peux pas les voir alors qu'il fait nuit noire. Il y a un voile, ici, on pose un voile sur tout ce qui brille. Même les bras grands ouvertes, même sans avoir peur de tout perdre, j'ai beau faire de mon mieux, tout est parti.
Et si les choses reviennent, elles ne durent qu'un instant, seul leur souvenir est éternel. C'est ce qu'ils cachent derrière leurs mots.
Entre le trop et le pas assez je n'ai jamais su trouver la bonne position.
J'aurai aimé ressentir des choses, m'adapter à vos déclarations, mais je reste de marbre. les émotions évoquées en mots ne me font plus rien, je sais que tout peut être feint, je sais qu'il ne faut pas sous-estimer l'illusionniste. J'aurai eu plaisir à croire ce que l'on me raconte sans avoir à tout analyser, à comparer les dires aux faires et les rires offerts. Je ne cueille pas ce que l'on me présente comme vrai, je le recherche.
Je ne veux pas me tromper parce qu'on m'a déjà trop trompée.


La colombe et la croix.


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