Dimanche 8 novembre 2009 à 18:41

Le parquet grince et mes talons sont probablement trop hauts puisque je vacille.
Tu as tellement de choses à faire, tellement de gens à voir et je suis tellement seule. Je veux pas encore passer une soirée à attendre demain en vomissant mes trippes parce que je me fous en l'air à coup de médoc.
Ce soir je sors parce que je ne veux pas penser à toi. Je peux boire et manger sans toi. Pour ne plus penser à rien, pour que mon corps me fasse croire que je suis heureuse. Et si je fais des conneries ce n'est que par vengeance. Un plat qui se mange chaud comme froid.
J'ai faim.

T'es pas si mignon que ça, mais paie moi un autre whisky chéri, tu seras mignon, j'ai pas trop envie de penser là. Mes yeux sont noirs, j'ai le coeur fermé, je me méfie de tout le monde. Je griffe, je mords, j'ai des cicatrices sur la peau mais avec cette lumière feutrée vous ne pouvez rien voir.
J'ai pas envie de toi mais j'ai envie tout court. Tu me dégouterais presque mais j'ai pas vraiment le choix. Je crache sur tout ce qui s'appelle poésie. Je meurs de vivre. Alors je te fais de l'oeil pour que tu te le rinces. Je porte une coupe à mes lèvres en espérant briser le verre. Soit charmant, une autre bouteille s'il te plait. Et alors oui, vas-y, je te laisse poser ma main sur ma cuisse si ça peut te faire plaisir. Tu ne vois pas comme je crisse des dents, tu ne vois pas ma machoire qui se serre et mes yeux qui te foudroient. Mon sourire t'aveugle et je suis si jolie avec toute cette douleur cachée que je sais bien que tu meurs d'envie de me sauter. Qu'est ce que tu veux que je te dise. C'est pas toi que j'aime. C'est pas toi que j'aime. C'est pas toi que j'aime mais c'est toi qui est là. J'ai envie de gerber mais je t'emmene quand même, je me laisse embarquer et j'aurai presque envie de meurtre.
Et lui qui me tient par la taille comme si on était marié depuis 10 ans, qui m'ouvre la porte de sa voiture et me souri, qui me tient la main comme si j'étais en sucre. j'ai envie de te tuer mais ce ne serait pas propre de faire ça sur le cuir beige de ta banquette. J'ai un minimum d'éducation. Je me grille une clope avec ton allume cigare, j'hésite entre le poser ensuite sur ta peau ou sur la mienne. Je n'en ferai rien. Ce serait trop facile. Je suis sale, il me faut une bonne raison de prendre une douche.
Cet endroit me fascine autant qu'il me répugne. Je voudrais partir en courant et te gifler mais je suis aussi curieuse de voir jusqu'où peut s'abaisser l'être humain. Et lui qui m'embrasse dans le cou avec ce qu'il croit être de la tendresse, je grimace, mais puisque je suis dos à lui il ne le voit pas. des envies de meurtres disais-je. Je me retourne et l'embrasse à pleine bouche, je balade mes mains sur ce corps infâme et je sais même plus pourquoi je fais ça si ce n'est que j'ai envie de toi et que ça n'est pas possible. Mes phrases sont trop longues et mes pensées s'enchainent, je veux pas ça. Oh oui, sers moi un autre verre de ta propre réserve, je veux pourrir ton intérieur.
Je vous passe les baisers glauques, la lumière qu'il n'éteind même pas, blafarde, le bruit du lit contre le mur.  Lèvres avides. Membre gonflé. Veines. Salive. douleur passagère et rassurante. C'est un orgasme triste. où es-tu? Est-ce toi qui me touche? Sont-ce tes lèvres qui m'embrassent? Et je reprends mon souffle en même temps que mes esprit. C'est pas ça que je veux. Et lui qui respire si fort, qui transpire sur moi. Je l'expulse, je le repousse de mes deux mains et je cris. Les larmes coulent sur mes joues, je hurle qu'il me dégoute, qu'il me dégoute, qu'il me dégoute et qu'il aille se payer une vraie pute. Je renfile ma robe, je dévale les escaliers, je me tors la cheville et je l'entends gueuler que je suis tarée, qu'il faut me faire soigner que j'aille donc crever dehors.
J'y travaille va. j'y travaille. Je me fais suivre.
Je suis sur le quai d'une gare mais je ne sais pas laquelle. Je suis seule parce que tous mes amis ont désertés depuis que j'ai fait la premiere erreur de ma vie il ya plusieurs années de cela. Pas assez bien pour ce monde, pas assez bien pour eux. Je pense à toi, à tout ce que j'ai foiré. A mes envies destructrices, mes passions assassines. Je devrais pas avoir besoin de toi. je devrais avoir besoin de personne. Et je pleure, et je me trouve lamentable. Et je me demande combien d'êtres humains dans ce foutu pays seraient capables de me comprendre....combien seraient capables de m'aider? Je pense à toi et c'est le manque qui me fait faire n'importe quoi. Tout mais pas le manque. Pas le manque putain. Je veux dépendre de personne, je peux tout faire pour combler ça tu comprends? Je peux tout faire mais je pleure. Mon maquillage me transforme en peinture enfantine. J'ai lair de rien. J'entends siffler le train sur les rails. Je ferme les yeux, je renifle. combien d'êtres humains pourraient comprendre déjà? Je monte dans un wagon vide, je colle mon front contre la vitre. Je rentre chez moi. Chez moi il n'y a personne.

Jeudi 14 mai 2009 à 21:19

Je me met des crèmes sur la peau. Je porte des boucles d'oreilles. Mon épiderme est poudré.
J'aurai pu reprendre le dessus
, saisir le contrôle et provoquer les opportunités.
J'aurai peut-être du fermer les yeux sur vos dires et ne pas entendre ce que vous m'avez écrit.
Je porte des talons plats et des aiguilles sous la peau.
Il y a des choses qu'on ne peut pas rattraper.
Je ne peux pas te rattraper parce que j'avance bien trop vite pour toi.
Je n'ai plus le temps d'attendre depuis longtemps.
Je garde quelques marques de toi sur le coeur, certes.
Sourires tacites.
Mais tu me sors littéralement par les yeux.
J'ouvre grand les paupières, mon mascara naturellement artificiel fait boucler mes cils.
Tu me sors littéralement par les yeux. Je te retiens. Il est hors de question que tu ruines mon visage.
Il en est hors de question.
Il fallait le faire avant.
Il y a des choses qu'on ne rattrape pas.

Je voulais.
Je voulais tellement.
Je voulais tellement de choses.
Je voulais tellement de choses que tu ne pouvais pas me donner.

On ne peut pas faire comme avant, belle. J'ai perdu la clef qui ouvre les bouches en forme de sourire.
J'ai perdu la clef en même temps que le contrôle de ma vie. Selon vous j'ai perdu les pédales, j'ai juste voulu laisser le pied sur l'accélerateur.
Marre de freiner pour t'attendre.
La vie est trop courte.

Samedi 2 mai 2009 à 9:15

Il est cinq heure et demie du matin et les petits vauriens cocaïnés sont rentrés chez eux.
Ils pioncent.
Je marche et j'ai pété mon talon. Mon rythme de vie est bancal. Jme balance entre deux idéaux.
J'aimerai pas qu'on me dise que je suis une catin droguée.
Mais leurs yeux ne savent pas mentir.
J'ai encore quelques gouttes de ton goût derrière mes lèvres et tu me coules entre les jambes.
J'ai des tas de copines qui conaissent rien de ça.
La bave de la blanche colombe s'écrase lachement sur le crapeau.
Embrassez-moi je deviendrai princesse. Embrassez-moi...
Je cours les rues au ralentis. Les commissariats brillent bleu, le sol est jonché de mégots aplatis, j'entends quelqu'un vomir dans un coin.
J'ai jamais aimé regarder la misère droit dans les yeux.
C'est pour ça que j'ai éclaté tous mes miroirs.
7 ans de malheur ça me fait toujours 7 ans de vie.
C'est une assurance renouvelable.
Je t'aime plus et j'en ai rien à foutre si tu veux savoir, je m'en sors très bien sans toi.
Comme tu vois, je suis toujours debout, je titubes, mais moi j'ai décidé que je crèverai pas la gueule ouverte sur un de ces putains de trottoirs parisiens.
Et puis d'abord, je t'ai jamais aimé, je m'aimais moi dans tes yeux, je m'aimais moi.
Avant. Maintenant c'est fini tout ça. Je suis morte en même temps que mon amour alors ta gueule.
Faut pas me faire chier à cette heure.
Je cherche mon briquet. Il est pommé. Tout le monde est pommé dans cette rue. Je me suis coupé le doigt avec le couteau qui trainait dans mon sac. J'ai du sang sur les mains.
La flamme me crame les cils. C'est pour ça que j'ai les yeux humides, faut pas s'y fier. C'est surement qu'il pleut alors laisse moi tranquille tu veux...
Je parle toute seule et mes cordes vocales font vibrer les rues désertes. Virée nocturne. Je balance des nottes entre mes mots, jme mets à chanter et tout le monde s'en fou. Alors bon, je continue, je réveille les couples mariés et adultères, je crève les rêves des jeunes adolescentes avec ma voix qui déraille. Je gueule ma vie sur les toits du monde. Je saigne encore et j'ai du m'en mettre plein la figure en me frottant les yeux. ça fait rouge et noir sur mes phalanges à cause du maquillage. Je suis une artiste sans faire exprès. Y a un tableau magnifiquement humain sur ma paume.
Sang et maquillage. J'ai essayé de porter un masque, mais j'aurai du me douter que quelqu'un d'autre faisait semblant. Y avait pas la bonne tronche derrière le masque.
Le jour se lève et ça m'emmerde sincérement.
C'est l'heure de rentrer belle, fuir le monde.
Je vais dormir un petit siècle. Souhaitez-moi bonne chance.

Mardi 3 février 2009 à 22:45

J'étais assis sur le quai et il faisait froid. Le jour tombait et la pluie aussi.
Je me sentais sec pourtant, mes yeux ne pleuraient pas. Le ciel s'en chargeait pour moi.
Je les ai toutes regardées passer. Plus il fait froid, plus les jupes sont courtes.
Et cette filles là-bas, elle se tient au bord des rails. Elle porte une mini jupe en jean qui lui moule les fesses. Les gens assis dans le train doivent aisément voir que sa culotte est blanche. Mais elle s'en fou cette fille. Je sais pas comment elle fait pour pas avoir peur de se faire violer.
Je regarde ses jambes et je pense aux tiennes.

L'ennui c'est qu'aucune d'entre elles ne t'arrivent à la cheville et que dès que tu t'éloignes, je me mets à te chercher partout.
J'ai pas compris comment t'as fait pour te mettre à me manquer à la seconde.
Et toutes ces filles superbes que je ne trouve même plus belles...
Comment t'as fait pour me faire faire disparaitre toutes ces merveilles princesse?
J'ai beau les regarder, je leur trouve pas grand chose de commun à toi. Elles sont toutes pareilles, il n'y a plus que toi qui diffère maintenant.
Et je voulais pas ça.
Jte jure que je voulais pas ça.

J'ai levé les yeux et j'ai vu que la pluie s'était calmée.
Je pense à toi et à ce que nous ne vivrons jamais. Je pense à mes illusions et continue à m'envisager des phrases qui commencent par "et si", je fais défiler les "peut-être" et je pense à ton sourire, à la focette au coin droit de tes lèvres, à la tache sur ta peau, aux boucles de tes cheveux, et à toutes ces petites choses que je n'aurai surement pas le plaisir de découvrir un jour. Chaque chose qui émane de toi est une merveille princesse, et ça m'est nocif. J'aimerai t'avoir juste pour pouvoir te regarder comme je veux. J'aimerai que tu sois là, debout à la place de cette fille banale et que ce soient tes pas qui claquent sur ce bitume sale... Je pense à nous et je me dis que vraiment, j'apprécierai que tu arrives, que tu reviennes et que tu viennes t'asseoir à côté de moi. Je souris. J'ai froid et je souris. Je pense à ce que tu m'aurait dit et à tout ce qu'on aurait refait de ce monde. Je pense à ce dont on aurait rêvé. on aurait peut-être même été jusqu'à chercher des prénoms pour nos enfants.

Je n'aime pas ce temps. Je n'aime pas ces filles. Je n'aime pas leur parfum, ni leurs chaussures trop hautes, ni leurs mascara qui leur met des globules à la place des yeux.
J'aime le soleil. J'aime le son du piano. J'aime l'eau chaude et fumer les soirs d'été. J'aime la manière que tu as de descendre les escaliers, j'aime l'art que tu mets à saisir un stylo, j'aime comme tu poses tes yeux sur les choses. Et je divague sous vide. C'est comme si l'air ne parvenait plus à mes poumons. J'allume une cigarette comme si le tabac pouvait me libérer de cette asphyxie. Jvoulais pas que tu partes.
Mais ça valait mieux.
Je veux rien de regrettable.

Alors je me contente des autres puisque je ne peux pas t'avoir.
La jupe en jean de la fille aux longues jambes s'en est allée depuis un moment. Une fille superbe, avec des seins comme ça et les jambes qui vont avec. Des cuisses fermes, des chevilles fines et des molets lisses. Tout ce qu'il y a d'attrayant. Bien mieux que toi. et pourtant si terne...
Alors je me contente des autres puisque je ne peux pas t'avoir,
mais ça ne me suffit pas princesse.
Je préferai jamais t'avoir connue.
On m'avait pas prévenu. J'ai rien vu venir.
J'essuie les larmes sur ma manche et je balance mon mégot sur les rails.
Le vent souffle et il se fait tard.

Lundi 2 février 2009 à 21:21

On ne peut pas être belle tout le temps mon amour.
J'aurai juste aimé que quelqu'un soit là pour tenir mes cheveux, une main sur mon front, par dessus la cuvette.
Quelqu'un qui vous soutient quand vous êtes en train de vomir, c'est quelqu'un qui vous aime.

Les nausées ne passent pas. Tes deux doigts au fond de ma gorge n'y feront rien.
J'arrive pas à ce que tout soit stable, je me perds. J'arrive plus à maitriser mon temps, je m'en sors mal, j'en ai toujours soit trop soit pas assez. ça me bouffe. J'aimerai t'avoir à côté de moi pour être sure de rire.
Ou au moins de me sentir bien.
On dirait que j'existe plus, alors j'arrête de vivre.
Et je sais bien que ça n'est pas correct.

Même quand on ressemblait à rien, nous deux c'était quelque chose.
Nous deux c'était du clair-obscur, sauf que personne n'a réussi à faire de nous un chef d'oeuvre.
Nous deux c'était de l'art absurde.


Le pire c'est peut-être que je crois que c'est normal, que tous les autres font comme nous.
Qu'il n'y a pas de soirées sans ça. Sexe Drogue et Alcool.
Je crois qu'à la base j'aurai aimé autre chose. Et maintenant j'aime ça.
Sauf qu'à cet instant, je me sens si mal mon coeur, que la moindre goute d'alcool me ferait mourir sur place d'une overdose de trop. Je te jure, pas pour la vie, mais pour là maintenant, je te jure qu'aucun enfant ne poussera dans mon ventre.
Viens toujours un moment où le corps ne suit plus.
Je peux même pas m'endormir pour la vie.
Mon ami, mon amour, j'ai besoin de tes bras, chéri, j'ai besoin de nos étreintes interdites, de nos baisers volés, j'ai besoin de nos odeurs mélangés, de nos peaux humides et d'un lit défait. Mon amour j'ai besoin que tes mains me soutiennent, que tes doigts courrent dans mes cheveux et que tes lèvres m'embrassent toute entière. J'ai besoin de sentir qu'il en existe d'autres que moi ici, besoin de sentir qu'on est tous mal, que je suis pas seule et qu'à nous tous on s'en sortira. Qu'à nous tous on réussira à s'évaporer dans une fumée blanche, dans une odeur acre ou dans la délicatesse d'une jouissance purement physique, purement vraie. Envie et besoin de toi et d'eux comme d'une dose. Et même s'il fallait m'enfoncer une seringue dans les veines, mon amour, j'ai trop besoin de ça. J'ai trop de désir et d'envie, j'ai trop peu de volonté...

Look up if you like me.
Ou plutôt, pour ma part,
Look down if you like me, look down if you  like me, look down if you like me...

 


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