Samedi 24 février 2007 à 22:05

A l'abris des regards. C'est une partie qui se joue à deux, cachées aux yeux de tous.
On se sait pas s'ils s'aiment ou s'ils veulent s'aimer. Mais ils savent qu'ils n'auront pas le temps de le faire dans les règles de l'art.
Alors c'est un jeu de mains.
Un simple jeu de mains, et des caresses à en tomber.
Comme si leurs corps s'étaient incarnés juste dans leurs doigts.
Il y a Mirage et Mensonge. Mirage c'est la fille, Mensonge c'est le garçon.
Et ils emmèlent leurs mains comme d'autres mélangent leurs corps.
En dessus, en dessous, les doigts dans les doigts. Mirage touche la peau de Mensonge comme si c'était sa propre peau, ils sont un au niveau des mains. Rien d'autres que les mains.
Ce n'est pas du sexe, juste de la sensualité à travers des gestes autres qu'au niveau de l'entre-jambe.
C'est un jeu de vilain, un jeu de main, un jeu demain...Tout en non-dit, sans un regard, juste le toucher. Les yeux clos je vous prie. Ils jouent. Ils se touchent comme s'ils  ne formaient qu'un seul et même être. Il a les mains chaudes, elle a les mains froides, ils ajustent la température, se mélangent en douceur.
Il prend sa main à elle entre les deux siennes, carresse et presse. Griffe doucement.
Il se prennent en toute pudeur, en toute tricherie, Mensonge et Mirage s'aiment par les mains. Et personne n'en sait rien, parce que personne ne voit.
Ils soupirent l'un et l'autre, enlacés par les doigts, et c'est plus fort que tout.
Ils plongent à travers les phalanges, se lovent au creux des paumes.
Ils font l'amour avec les mains et rien d'autres. Des caresses, des gestes lents, et Mensonge griffe Mirage, et Mirage aggripe Mensonge.
Et ils s'aiment pour quelques heures, concentrant tout leur désir au bout des doigts.
Ils font le tour des ongles, encerclent les articulations de l'autre leur majeur.
Les mains se serrent et se caressent, c'est un jeu de toucher, un jeu où il n'y a rien à perdre si ce n'est son odeur. A regarder leurs mains on pourrait croire qu'elle s'embrassent.
Mais elles s'embrasent, ils sont bien là Mensonge et Mirage.
Ils s'aiment et s'étalent, ils se font la peau douce, ils se coupent avec le côté de l'ongle, pour laisser une cicatrice, une trace, un souvenir.
Mensonge a peur que Mirage l'oublie et vice versa.
Ils s'aiment avec les mains, et rien d'autre. C'est tout, c'est bon, c'est beau.

En toute sensualité, en toute pudeur, en toute délicatesse.
Ils font l'amour autrement.

Samedi 24 février 2007 à 18:22

C'est ça le truc. Etre isolé.
Réussir à partir. C'est ça le secret. Pouvoir tout quitter et recommencer à zéro. Avoir la possibilité de faire nos propres choix. Mais en avoir surtout le courage.
non mais je vous écrit ceci parce que je reviens de loin. Du canada, du Québec, d'Amérique.
Et même si c'était l'Amérique. J'ai trouvé ça génial.
C'était beau, c'était bien.

Là-bas il faisait - 30°C, et j'aimais ça, il y avait de la neige partout. Mon dieu, partout.
Sur les routes et sur les toits, sur les bonnets et sur les trotoirs, sur les arbres et sur mes cils. Partout. Et c'était sublime, ce blanc, partout, partout, comme si là-bas il faisait pur. Comme s'il faisait silence, comme si c'était autre part très très loin.
J'ai fais du chien de traineau à travers le blizzard, la neige me griffant le visage, la peau craquelée par le froid, les doigts engourdis et les cils blancs. Avec pour seul bruit celui du traineau sur la neige, la respiration des chiens, et de temps à autre, le grésillement de la neige sur les fils électriques. Oh vraiment, c'était beau je vous jure.
Et nous étions 36, et nous étions jeunes. Et il y avait des cons et des gens à aimer.
Nous étions jeunes, on révait de vivre là-bas. "On y retourne dans dix ans." 
Nous avons eu trois jours sans douche, nous avons dormis sous un tipi couvert de neige, avec -40 vers 3heure du matin. Nous avons fabriqué des étoiles autour d'un feu de camps, on a grillé des chamalow, on a chanté, on a rit en racontant des blagues débiles. Et tout ces jeux de mots pourris qui ne font rire que nous, nous les jeunes.
On a analysé la différence des cultures, les québecquois et les français sont-ils si différents?
Là-bas, une salope, c'est une femme. Et c'est pas péjoratif.
Et parfois, même s'il parlent français, on ne comprend rien. Vraiment =).

Et j'en ai déduit, qu'il fallait partir.
Parce que je n'avais aucune envie de retourner en France.
Et puis, j'ai perdu mon appareil photo numérique. C'est assez contraignant dailleurs....
Mais je me suis dit qu'il fallait du courage, c'était ça la source.
Voilà.
Avoir le courage de partir assez loin, assez vite, pour ne plus rien entendre. S'en aller.
Arracher ses racines pour les planter autre part. Faire nos propres choix. Et pourquoi la France? Et pourquoi continuer à supporter ces "racailles" et ces "pouffs" quand on peut les fuir?
Alors oui, c'est peut être fuir, mais tous les chemins mènent à la fuite au fond...
J'aurai voulu rester là-bas, j'aurai voulu faire venir audrey et éno, et les autres. J'aurai voulu créer une nouvelle vie à défaut d'avoir une coupe de cheveux convenable, j'aurai voulu vivre loin de tout, sans télé et sans stress, j'aurai voulu me réveiller chaque matin et avoir envie de manger, j'aurai voulu partir. Vraiment.
Je crois bien que l'on peut le percevoir à travers mes écrit, ça, que je veux partir.
Je ne pensais pas à partir de cette manière là, j'imaginais autre chose. Mais si prendre un avion sans retour, sur un coup de tête, avec des rêves et de l'espoir plein les yeux, le coeur gonflé d'optimisme, c'est partir....Alors dans dix ans...
"où tu m'emmeneras?"
Emmene-moi.

Mais c'était si beau putain! si beau...Imaginez vous,
Une plaine, bordée de sapins, d'une forêt de sapin. Et au dessus la nuit, les étoiles qui brillent.
Et vous marchez dans la neige à la lueur de la lune, et ça vous suffit, il n'y a pas besoin de lampe de poche.
La plaine, est blanche, totalement blanche, recouverte d'une neige poudreuse, qui vous donne envie de vous jetter dedans, cette neige de conte de fées, toute douce et juste fraîche.
Imaginez l'air de la nuit mélangé au froid, un froid qui vous griffe le visage et vous fait fermer les yeux si vous marchez trop vite. Un froid qui vous rappelle que vous êtes vivants, et qui vous ralentit, qui vous oblige à prendre de grande inspiration. Et le silence tout autour, un silence complet, vous n'entendez que votre respiration et le crissement de la neige sous vos pas. Vous n'êtes pas seuls, il y a d'autres pas autour de vous, ils ont votre age les autres, et ce sont des gens biens. Vous vous taisez tous, parce qu'il n'y a pas besoin de parler. C'est magnifique, et c'est tout.
Il fait froid, il fait nuit, il fait bon. Et vous êtes vivants, traversants une étendue de neige à pieds, éclairé par les étoiles et par la lune, rien d'autre.
Vos cils gèlent et pourtant vous souriez, tant pis pour vos gencives, c'est trop beau.
Les températures vous ralentissent, elle vous expliquent, à l'aide de la neige et de la nuit, qu'il faut prendre son temps. "Marchez lentement jeunes enfants, respirez et profitez, vous n'êtes pas surs de revenir."
et ça y est....Il neige...

Dimanche 18 février 2007 à 12:14

Le plan de Coline fonctionnait à la perfection. Le monde s'émiettait violemment sous son toit. Et dès qu'elle pénétrait les lieux, elle sentait sa toute puissance les écraser. Tous, toute cette vermine qu'elle avait voulu élever à son rang, mais qui n'avaient pas su s'en montrer dignes.
Coline avait changé, elle s'était faite violence, mais d'une violence froide.
Sa tactique était simple: elle avait fermé son visage. Tout simplement. Dès qu'elle poussait la porte de la maison, elle laissait son humanité sur le seuil. Coline ne souriait plus, jamais. Et elle savait bien que ça, c'était le pire.
Elle espérait bien qu'ils allaient finir par craquer, surtout la jeune fille fragile. Mais peut-être n'était elle pas si faible que ça, car à elle, pas même un regard n'était accordé. Et pourtant Coline le voyait bien, il lui d'être heureuse. Et le sourire de cette jeune fille n'avait rien d'artificiel, elle allait encore bien. Et assez souvent.
Coline se disait qu'elle finirait par l'avoir: à l'usure.


Pour l'instant, la demoiselle s'en sortait parce que Coline ne pouvait pas toujours être présente. Et à chacune de ses abscences, la jeune fille prenait une grande bouffée d'oxygène avant d'être étouffée à nouveau. Et ça, ça lui suffisait pour tenir. Mais "pour l'instant" se disait Coline.
Elle savait qu'elle finirait par la faire craquer à un moment ou un autre. C'était forcé.
Il suffirait de quelques semaines encore et c'en serait finit de sa beauté insolente, de sa jeunesse, de sa perfection d'innocence.
Coline savait qu'elle était la plus forte, la vie lui avait apris à l'être. Elle ne perdrait pas contre cette gamine. non, ce n'est pas elle qui s'inclinerait, jamais. Elle mettrait la jeune demoiselle à genoux.
Et voir son monde qui se détruisait comme ça, ça aurait pu détruire Coline. Car après tout, elle avait fait tant d'efforts pour que tout ça tienne debout, elle en avait tant sué pour construire un tel monument...
Mais c'était elle qui orchestrait l'apocalypse de son utopie, et de là, elle tirait une énorme puissance.
Même si elle craquait elle aussi quelques fois, il lui suffisait de se rappeler l'existence de la jeune fille pour se remettre debout et continuer à trimer pour accomplir sa tâche.

Dimanche 18 février 2007 à 11:53

Pour cet article il n'y a pas de sujet. J'ai écrit ça pendant un de ces contrôles interminables où il nous reste une demie-heure/une heure à rien faire. Et puis j'ai retrouve le petit bout de papier avec dessus les mots qui vont suivre. Et en relisant, jme suis dit que c'était "sympa".
Soyons fous:

Comme si au fond, il n'y avais plus rien. Rien. Nothing. Nichts. Nada. Netra.
"Je reviendrai ici, sans toi, et ce sera mieux. J'en pleurerai. Juré"

Et je suis revenue. Sans elle. Et j'en ai pleuré, juré. Sauf que ça n'était pas mieux.
Bien sur je l'avais haïs plus que tout autre; c'était une fille insupportable. Mais maintenant qu'elle n'était plus là, et que j'étais seule à mon tour. A l'abandon comme elle l'avait été...Et bien il me semble qu'elle me manquait cette créature infame.
Je ressentais un énorme manque en moi, toute ma passion bouillonait. Haine, colère, rage, flou artistique et hélan d'amour, je portais tout ça en moi. A l'intérieur. Mais maintenant qu'elle n'était plus là, je ne savais plus vers qui diriger toute cette énergie. Et j'en pleurais. Juré.
J'aurai voulu rester là-bas pour toujours, elle était libre maintenant, mais de cette liberté qui vous tue.

Vendredi 16 février 2007 à 22:10

" J'ai jamais compris ce que j'avais à faire pour réussir à être heureuse plus tard.
A 15ans je n'avais encore jamais bu de bière, aucun alcool loin du regard d'un adulte. J'étais le genre de fille qui reste dans les règles, dans les grandes règles.
Je ne trahaïssais pas la confiance que l'on m'accordait, jamais. De temps à autres je m'écartais un peu du droit chemin, quelques tricheries par ci par là, mais rien de vraiment grave.
Et puis j'ai eu 16ans et 4mois. Et il ne s'est rien passé de spécial, mais j'en suis là. Et je suis sortie des rails, je m'amusait à marcher juste dessus, comme une funanbule, mais je me suis foulé la cheville. Du côté extérieur de la barre de fer. Et j'ai dit aurevoir à l'innoncence.
Le lendemain j'ai volé une bouteille dans un magasin, et j'ai craché par terre.
Je me suis débrouillée pour fumer mon premier bédo, prendre ma première cuite, loin de la sagesse des adultes, loin de toute surveillance.
Je me suis bourrée la gueule avec des gens peu fréquentables.
Je me suis tout bonnement appliquée à gâcher ma vie.
Parce que j'en étais arrivée à cette conclusion, c'était la seule solution. Tout gacher, pour ne rien regretter après. Pour être sure de vivre tout ce qu'il y a à vivre.
J'ai compris ça, qu'on nous demandait de ne pas gaspiller nos vies, qu'elles étaient trop précieuses pour l'être. Mais je ne l'avais pas demandée vous voyez? J'ai même commencé doucement les piqures d'héroïne. Et croyez le ou non, c'est génial. Vraiment. On nous demande de prendre soin de nos existences, tout ça, mais moi j'ai choisis autre chose. Je me suis dit que je prendrais soin de ma vie en la gachant. Je ferais tout pour gacher ma vie avant d'être vieille.
De toutes façons l'avenir ne me ressemble pas. Et tout ce monde là ne ressemble à rien, c'est pas mon univers ça vous comprenez.
On m'a coupé les ailes, alors je m'envole avec la drogue. On fait chacun à sa manière hein?
Je cours le long d'une ligne de coke, je marche au bord d'un précipice, avec la satisfaction de savoir que si je me trompe, je peux tomber.
Des fois, ça me rassure de me dire que je pourrai me suicider, mais ça ce serait trop visible n'est-ce-pas?
Alors me voici junkie à 16ans. C'est ça la vie.
Mais moi, ma vie, elle est éternelle.
Parce que vos vies à vous, elles s'arrêteront quand vous serez adulte. Et pendant ce temps là, moi j'aurai une autre sorte d'existence, une vie comme vous n'en aurez jamais.
Cette sorte de débauche dont on parle dans les livres, mon corps n'est déjà plus grand chose qu'une enveloppe. Il me sert à emagasiner les drogues, il est un échappatoire.
Je ne vivrais peut-être pas plus longtemps que vous, c'est probable j'en conviens,
Cependant, je vis mieux. Au présent.
Et tant pis pour le futur. "

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