Dimanche 4 mars 2007 à 20:11

Tu as laissé tomber tes paupières Franck.
ça voulait dire quoi?
Que tu avais pas la force de regarder ce que je suis devenue?
Te brule-je les yeux à son point, mon coeur?
"Tu me brules Claudia" dis tu, mais moi c'est tes mots qui me glacent Franck, tout ceux que tu ne me dis pas, tout ceux que tu as pensé alors que tes yeux étaient clos.
Que veux tu me faire comprendre à travers tes silences?
Qu'il n'y a plus rien, que c'est finit.
J'ai attendu pourtant, je me suis dit que tu rouvrirais les yeux et que tu me dirais tout.
Et en t'attendant patiemment j'ai regardé dehors, mais je n'ai pas vraiment pu.
Il y avait cette buée sur la vitre.
Et j'ai repensé à Louis, qui ne voulait pas que je dessine sur les carreaux parce que ce "n'était pas moi qui nettoyait !". Et j'ai souris à l'intérieur, il ne m'en voudrait pas. Dans ce café là, ce sont des gens qui aiment faire ça qui nettoient les vitres. Enfin, j'aime à le croire. Alors j'ai dessiné un sourire sur le carreau, et après j'avais les doigts humides. Et j'ai faillit te sourire Franck, mais quand j'ai reposé mes yeux sur toi, tu ne me voyais déjà plus.
Je t'ai attendu encore, je voulais revoir tes pupilles mais il n'y a rien eu.
Alors je suis partie.
Et voilà, maintenant je marche toute seule dans la rue, je suis loin de toi et il n'y a plus de vitre embuée qui me rend la vie floue. Je vois net, et je marche d'un pas vif.
Je rentre chez moi Franck, et tu n'es pas là.
Comme toujours, tu n'es pas là.
Mais cette fois c'est moi qui t'abandonnes, encore, comme à chaque soir depuis que tu es revenus.
Tu me glaces Franck, tu me glaces.
Et pourtant il me semble que tu m'aimes, il me semble qu'il fut un temps où
tu me faisais fondre.
Trouve une solution Franck, sinon je vais partir. Parce que tout ça devient clairement insupportable...

Vendredi 2 mars 2007 à 22:15

"Bon écoute Claudia ça suffit tout ça."
Comme l'autre soir, elle leva ses grands yeux bleus vers moi et resta silencieuse.
"J'en peux plus, tu vois. Je sais, ça fait pas longtemps que je suis là, pas longtemps que je t'ai retrouvée mais on aurait pas du se séparer et maintenant c'est trop tard tu vois, alors pardonne moi mais c'est intennable, tu le sens bien toi aussi non?"
Elle ne répondait pas.
"non?"
Et me laissait seul au milieu du silence.
"Claudia répond moi bordel!"
Je m'étais levé de mon siège et tenait encore les accoudoirs entre mes mains. J'en avais les larmes au yeux, cette fille me bouleversait. Elle ne me répondait toujours pas et continuait à me regarder fixement, de son regard de glace.
"Tu t'énerves vite Franck mon coeur...
_Tu me brules Claudia...tu me brules...
_Je sais, mais à qui la faute?"

Elle baissa les yeux et tira une longue bouffée de sa cigarette qu'elle me souffla en toute douceur au milieu du visage.
J'étais pommé. Complétement pommé. Apres cette soirée (où cette fois j'étais restée jusqu'au bout) j'avais tout prévu.
Je lui parlerai calmement, du moins j'étais sensé le faire. J'aurai du aussi lui dire que j'allais partir si elle ne s'arrêtait pas, lui dire qu'on ne pouvait plus rien rattraper et qu'on aurait du laisser nos souvenirs là où ils étaients et laisser le feu s'éteindre plutôt que de plonger nos mains nues dans le foyer pour retourner les braises.
Mais elle était là, et elle fumait ces ciagrettes extra-light, clope sur clope, attendant je ne sais quoi de ma part.
Et j'étais pommé.
Je me suis laissé retomber sur la chaise. Et j'ai à mon tour planté mes yeux dans les siens.
Et, désespéré comme je l'étais, j'ai laissé couler de ma bouche tous les mots que j'avais sur le coeur. Je n'avais plus rien à perdre, j'avais déjà tout perdu.

"Excuse moi Claudia. C'est ma faute tout ça, j'ai bien compris. Et je regrette. Mais tu as changé, et toi non plus tu ne fais aucun effort pour arranger les choses. Je suis partit et je vous ai laissé comme ça sur un coup de tête, pour découvrir le monde tout ça, et t'as raison j'ai pensé qu'à moi. J'étais un pauvre gamin égoïste maintenant. La seule chose qui a changé c'est que maintenant j'ai le fric. Mais rien d'autre. Et je t'ai pas toi Claudia, parce que tu t'es offerte au monde au nom de...au nom de quoi Claudia?
_ en ton nom Franck.
_Mais je t'ai pas demandé ça Claudia! jamais! je ne m'appelle pas hérotisme que je sache.
Je te demande pardon pour tout ce que j'ai raté, pour toi, parce que je t'ai ratée Claudia, à cause de moi t'es devenue une...une
_Danseuse mon coeur, danseuse.
_Oh non arrête ne la joue pas comme ça, c'est pas ça la danse Claudia, c'est pas ça.
_Les temps changent comme tu vois. Et pour moi maintenant la danse c'est ça.
T'es plus là pour m'apprendre les pas Franck, jme débrouille toute seule comme une grande tu vois...
_Hélas oui je vois. Et c'est ça le problème putain..je vois,et je peux rien faire.
_Alors ferme les yeux Franck mon ange..."


Elle a alors détourné son regard de mon visage et a laissé ses yeux vagabonder au dehors, sur la rue. Il y avait de la buée sur le carreau et elle y a dessiné un sourire. Moi j'ai fais comme elle a dit. J'ai fermé les yeux. Et j'ai attendu, j'ai réfléchit.
Je n'entendait plus rien que mes pensées.
J'avais foutu le bordel dans sa vie. La vie de Claudia, la vie de ma Claudia. De celle que j'aime...Que j'aime ou que j'aimais j'en sais trop rien.
ET tout ça, ce qu'elle était devenue et ce qu'elle devenait, c'était ma faute. Ma faute s'il y avait de la suie sur ses ailes, ma faute si elle fumait des cigarettes, ma faute si elle dansait comme une putain, ma faute si elle galérait pour boucler ses fins de mois, ma faute si elle était, quoiqu'elle en dise, toute seule.
Et je devais trouver une solution au problème.
Les yeux fermés je la devinait qui me fixait, juste là, assise sur la chaise, en face de moi.
Ou peut-être qu'elle dessinait encore sur la vitre.
Il fallait que je trouve une solution, quelque chose pour la sortir de là. Pour nous sortir de là.
Claudia mon ange, je t'aime je crois. A la folie comme avant...
Et puis comme une étincelle j'ai trouvé. C'était si simple finalement.
J'avais un plan, j'allais lui exposer et puis Claudia me sourirait.
Quand je rouvrirais les yeux, elle serait là avec son regard dur et son visage fermé. Et là j'allais lui dire ce que j'avais trouvé.
Je suis ressortis de mes pensées petit à petit. Soulagé d'avoir enfin résolu le problème.
Et j'ai rouvert les yeux.
Mais Claudia n'était plus là...

Sur la vitre le sourire avait disparu, à la place, il y avait la trace de ses doigts griffant le carreau. Elle avait effacé son sourire, et le mien en même temps.
J'ai payé l'addition et je suis sortit.

Jeudi 1er mars 2007 à 22:07

_Je suis tombée amoureuse
_Ah bon?!
_mais ça a été, je suis tombée sur un matelas de plume
_mais tu n'étais pas allergiques aux plumes?!
_Celles là c'étaient des plumes d'anges...

C'était avant.
C'était bien.
Mais je n'en veux plus.

Il y a des choses qui s'envolent...
Et d'autres qui restent, en général ce sont les plus lourdes.
Celles qui pèsent sur le coeur, les impossibles.
Autrement appelées regrets et remords.

Jeudi 1er mars 2007 à 21:11

Allez parlons-en voulez-vous?
Des divorces.
L'opinion que je vais vous exposer ne peut pas être contre-dite.
Parce qu'on est tous daccord que les divorces c'est bien pour les couples, si ils ne s'aiment plus, il est normal qu'ils se séparent. Mais on sait aussi qu'un divorce pour un enfant, c'est mauvais.

Lorsqu'ils sont encore jeunes ils ne se rendent pas compte. Et finalement, on s'y habitue vite.
ça fait juste bizarre de devoir préparer un sac à chaque vendredi soir, à chaque vacances.
ça fait juste bizarre de voir qu'aux réunions de l'école papa et maman ne soient pas assis à côté ou que maman n'a plus le même nom que papa.
Les autres enfants disent mon père et ma mère. Nous nous disions "mon père et ma belle mère" ou " ma mère et mon beau-père"
Et parfois il fallait expliquer. A 6ans on voit sait les choses, alors on explique à ceux qui ne savent pas,  que le beau-père c'est le deuxième homme que ma mère aime.
Et c'est simple, on s'habitue, même si on aime pas. C'est ça la vie alors.
A 6ans on voit que papa et maman ne sont plus ensemble, alors nous aussi on sera plus ensemble.
C'est "comme ça"...

Et très vite on apprend d'autre mot.
Juge, jugement, tribunal, pension, divorce, connards et autres partages des frais.
Et ils suivent le jugement comme un contrat, on s'échange les gosses sur un parking, en même temps que le chèque pour le mois.
Et on s'en sert comme des armes. C'est si facile de manipuler l'innocence, on leur fait croire ce que l'on veut.
Puisque de toutes façons maman n'est pas gentille avec papa et que papa est un salaud.
C'est ce qu'ils disent. Et c'est ce que nous avons crus.
Nous les enfants du rien.
Parce qu'un enfant c'est le fruit d'un amour n'est ce pas? Et quand il n'y a plus d'amour, nous ne sommes plus le fruit de quoique ce soit.
Nous sommes un fardeau, ou bien un ensemble de flêches qu'ils se lancent...
C'est ça la vie hein?

Mais il y a des fois où ça se passe bien. En douceur, où les choses sont expliquées et où des deux côtés un effort est fournit. Des fois où les gens qui ne s'aiment plus ne se haïssent pas pour autant.
parce qu'on ne divorce pas de ces enfants.

Alors aujourd'hui il y a ceux qui promettent une grande maison avec un chat, un jardin et deux beaux minots. Qui vous jurent un beau mariage avec des roses blanches et des promesses, un mariage et une nuit de noces. Et qui vous imaginent le ventre rond, portant un morceau de ce qu'ils sont et un morceau de ce que vous êtes, juste là près de votre coeur. A l'intérieur de vous.
Il y a tous ceux qui y croient encore. Que ça dure pour toujours.
Et il y a nous, et il y a moi.
J'aime, je sais, mais ne me promets pas à jamais. Ou je pleure.


Il y a celles qui rêvent d'avoir quatre enfants, Julia, Sarah, Clément et Quentin. Et puis il y a les autres.
Plus tard je ne sais pas, mais au jour d'aujourd'hui, je ne m'imagine pas mère.
C'est trop dur. et je ne veux pas imposer mes choix.

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