Samedi 13 octobre 2007 à 11:38

La vie ? Juste ? C'est quoi ces conneries ?
C'est quoi cette odeur d'ange au milieu de mes draps ? Ce paquet de clopes vide bien rangé dans sa poubelle, les tasses propres et le lit fait ? Et il me dit que grâce à moi la vie est juste ?
Mais chéri, on laisse pas des mots pareils sur ma table de nuit ! Tout juste si on dirait pas une déclaration ! Pour un peu il aurait finit par « je t'aime » ce con.
Allons…Sérieusement. Moi, Claudia ? Incarner la Justice ? Etre une libération ? Un instant de bonheur ? Une once de paradis ? Mais c'est toi l'ange chéri ! Et où est-ce que t'as bien pu chopper de si jolis mots dans un studio si triste ?
Ça me désole tout ça, mon cœur. Parce que j'ai eu trop raison en pensant que toi et tes gitanes vous me feriez rêver…
Et tu m'écris que tu voudrais me revoir, tu espères que cette nuit n'aura pas été la dernière. Tu m'utilises des figures de style et de l'hypothétique au plus-que-parfait.
Je suis pas une fille bien mon cœur, alors pourquoi tu veux m'aimer ? Pourquoi tu veux me mettre dans ta vie ? Tes nuits me suffisent mon ange, et je pourrai pas accepter autre chose de toutes manières.
Non, vraiment, on ne laisse pas une si jolie lettre à l'intention d'une fille comme moi.
On ne commence pas par « Chère C. », on ne m'excuse pas, on ne m'idéalise pas, on ne m'aime pas.
Surtout alors qu'on ignore même mon prénom.

Parce que c'est la première chose que j'ai vue en rentrant : une lettre sur ma table de nuit. Une feuille bien pliée, posée en évidence et orné d'un joli « C » calligraphié, ou presque.  Une jolie écriture faite de pleins et de déliés. Un chef d'œuvre épistolaire.
J'ai posé mes fesses sur mon matelas, à une vingtaine de centimètres du sol et j'ai lu. Je devais avoir de grands yeux. Mon cœur était en train de fondre à l'intérieur de mes côtes. J'ai relevé la tête à la fin de ma lecture et là j'ai remarqué que tout était rangé. Que ma robe et mes sous-vêtements avaient été délicatement posés sur une chaise. Mon studio ressemblait à une œuvre d'art. Et moi j'étais plantée au milieu, un bout de papier passionné dans la main gauche et une cigarette dans l'autre. Il avait posé une gitane à côté de la feuille. La dernière du paquet, sa signature.
J'ai aspiré la fumée et je me suis dit que j'étais la plus grande imposture de toute l'historie. Un concentré d'illusion. Une pure briseuse de rêves.
Chéri, ô chéri ! Je ne t'ai pas amené jusqu'à mon lit pour le principe,  pas même pour toi ! Juste pour le plaisir, pour l'évasion.
Tu aurais pu être n'importe quel autre, mais il a fallu que ce soit toi. Il a fallu que je te plaise plus que tu ne me plaisais. Et il a fallu que tu me bouleverses, rien qu'avec des mots.

Jeudi 11 octobre 2007 à 18:31

(écoute: Ocean. guitare. Pied sur sol. Talent. Maxime. John Butler Trio. Ronronnement de l'aquarium.)

En boucle.

Un peu comme dans mes cheveux avant la douche.
ça faisait longtemps. point. Ne soit pas méchant, je ne te porterai plus en mon coeur. Méchant, si tu veux un peu, mais pas de méchanceté gratuite, pas d'attaque basse.
Protège-moi. Le monde est si cruel avec les petites choses si tu savais.
Si tu savais tu sourirai peut-être moins. Il n'y a qu'à toi qu'elle manque. Ce n'est pas une raison pour t'en assomer. Comme si tu pouvais l'oublier... A d'autres chéri, à d'autres.
Je ne suis pas comme ils pensent. Je ne suis pas pure, je ne suis pas lucide, je ne suis peut-être pas sincère. Peut-être que je mens sans m'en rendre compte. Je ne suis pas mature, je me trompe, je ne sais plus être raisonnable. Je donne des coups, je mordille, j'aime à en laisser des traces, un arrière-goût de lui. Jalousie. Acide. Critique et replonge.
Pince les lèvres, oui, ferme la bouche. voyons! ils nous regardent. Assassinat. but nothing else matters.
Musicien de talent. Des mots, des mots, des mo. dîtes moi que je ne suis pas comme eux. Le rêve patiente tendrement au bord des fenêtres. Sur le rebord du lit quelque chose pleure. Et tout résonne de plus en plus fort, à m'en faire trembler les mains, petits bout d'étincelle. Je meurs, je meurs, je meurs.  J'écris ton nom comme dirait l'autre. Liberté. Ô l'Allegorie! Le français me tue, j'en viens à m'analyser moi-même. Le livre c'est un registre réaliste. Merde. merde. merde...
Trop de répétitions, des métaphores à outrance. Et voilà qu'ici, maintenant, je vous sors de l'incompréhensible. Chéri, chéri, chéri.
Je ne veux pas partir. Je veux qu'elle parte. Je veux être seule, mais avec eux.
Des bulles d'airs qui remontent à la surface. Cataclysme.
J'use du néologisme, c'est un axiome chez moi. J'ai une escarcelle de drames.
Ces mots existent. moi j'utilise le dictionnaire.
Mal, mal, mal...
Je me déprime vous savez, quand j'écris n'importe quoi je me déprime. J'écris, je ne serais pas lue, je sais, parce que c'est long, parce que c'est trop compliqué. pas assez...Explicite.
morgane ne me va pas.

Mardi 9 octobre 2007 à 19:01

"Oui mais toi t'aimes comme on mange un gâteau, ça pouvait pas marcher!
_Comme un gâteau oO ?
_Parce que t'avais faim, tu trouvais ça bon, mais à force, ça écoeure.
_Parce que toi t'aimes pas pasque t'en as besoin?
_Non.
_T'aimes comment toi alors?
_Moi j'aime comme on meurt
_?
_Par fatalité. C'est comme ça, "un processus rectiligne". ça arrive, c'est fort, je peux rien faire contre. J'aime comme on meurt oui... dans un éclat de liberté
."

Lundi 8 octobre 2007 à 20:50

Louis oncle de Claudia. Et Yann petit fils de Louis.
La famille c'est encore plus compliqué que la vie, ça a jamais été mon truc.
Alors ça ferait que…
Il me faudrait carrément un schéma.
Récapitulons. Même moi, je m'y retrouve pas.
Rose, c'est la sœur de Claudia, celle que Claudia n'a pas connue. Rose c'est cette fille dont Louis me parlait, sa fille à lui. Celle qui l'a abandonné, celle que Claudia remplaçait en quelques sortes... Rose, la cousine de mon aimée. Et Yann son fils alors… Le petit cousin de Claudia, ou le cousin, ou le neveu. C'est compliqué merde, c'est trop compliqué. Le petit cousin, oui, jcrois que c'est ça. Le fils de la cousine quoi…
Putain d'arbre généalogique. Ils sont de la même famille, ils portent le même sang. Point.
J'aurai du lui en parler à Claudia, de sa cousine de Rose. C'est pas juste cque j'ai fais, j'ai fais comme la tante de ce pauvre Yann, jlui ai caché sa famille. Oui mais, j'aurai pas pu trahir Louis. S'il voulait pas lui en parler c'est qu'il avait de bonnes raisons. Probable qu'il ai eût peur que Claudia le quitte aussi si elle savait. Mais c'est toi qui nous as quitté Louis… C'est toi.

Je n'ai pas eu si mal que Lou, parce que moi j'ai pas eu à subir, moi j'étais loin, pour moi toi et Claudia vous n'étiez déjà plus. Presque plus. Moi je me raccrochais pas à toi Louis, moi je m'accrochais à rien. Je voulais être libre tu comprends ?
Mais jme suis gourré. Tu vois, je pensais que la liberté c'était de n'aimer personne. Jpensais que si on s'accrochait qu'à nous-même on était libre. Qu'on pouvait tout quitter si on voulait, qu'on pouvait faire ce dont on avait envie. Ne plus craindre, n'avoir plus rien et plus personne à perdre. J'ai cru que c'était ça la liberté Louis. Et si je vous ai laissés, c'était pour être libre. J'aurai tout abandonné, juste pour voir, juste pour toucher mon immortalité, un instant. Alors je l'ai eue. J'ai pris le train, jsuis devenu ambitieux, jme suis fait gonfler les poches à l'oseil. Et jme suis tiré, j'ai parcouru le monde, j'ai vu la vie des autres, ils m'envient tu sais ? Y en a tellement qui voudrait ma vie. Et moi j'aurai tant voulu avoir la leur.
J'ai eu tort Louis. C'est pas ça la liberté. J'étais pas libre d'aimer, j'étais libre d'être seul. Rien d'autre.
Je ne riais pas, quelques sourires oui, et il fallait boire beaucoup pour qu'un éclat s'échappe de ma gorge. J'ai peut-être été libre, mais pas heureux. Il me manquait quelque chose.
C'était vous qui me manquiez Louis. Toi et Claudia. Vous étiez, je crois…ma famille. Ma famille choisie, des gens à aimer, pas pour le principe, pour le bénéfice du cœur. Pour l'apothéose. Pour l'idéal. Je vous aimais Louis, Louis je t'aimais.
Comme un père, comme un homme. Pour toi, et je suis désolé, crois moi quand je te dis que je suis désolé. Que je regrette, que j'aurai du être à tes côtés et à ceux de Claudia… Peut-être que la vie aurait été plus facile. Peut-être que ma vie aurait été celle dont je rêvais. T'imagines Louis ? Si j'avais compris que je pouvais être libre avec vous ?
Etre seul. C'est ça ma vie maintenant. C'était ça. Mais il y a Lou, et puis il y aura Claudia à nouveau.
 Mais pas toi.
Pas toi.
Lou a perdu Yann, elle en a pleuré. Elle a souffert comme ils disent. Et moi ? Et moi Louis ?! Pourquoi j'ai pas pleuré ? Moi j'ai pas pu avoir ce deuil, cette douleur vive dans mon ventre ! Rien, le néant. Un goût un peu amer dans la bouche, celui des regrets, de tout ce que j'avais pas pu partager avec toi. Mais j'ai pas su te pleurer comme il se doit. Et je pourrai pas. Parce que tu es trop mort maintenant. Tu es bien trop mort Louis…

Alors c'est ça. La mort. Ça en tue certains, ça en fait revivre d'autres et moi, ça me laisse de marbre. Une vraie tombe. Mauvais jeu de mots. Humour noir. Et j'en suis pas désolé.
C'est la vie. Point. La vie.
alors maintenant, j'ai compris. Maintenant je sais Lou.
Et elle est partie le sourire aux lèvres, en murmurant ce petit « à demain » qui a allumé ses yeux. A ce moment là elle devait être occupée à réchauffer mon cœur avec son regard ou quelque chose comme ça.
Moi j'ai fondu, j'ai souris, et j'ai ris. Doucement. Comme on se moque. Et elle a rit aussi. On savait pas pourquoi. On savait pas comment. Un soulagement peut-être. La fin d'un tout, le début d'un autre.
Tout allait. Tout allait aller.
Au revoir Lou. Et merci. Demain, je t'expose mon plan pour te refaire sourire. Encore, et pour longtemps.
Demain je t'explique mon histoire à moi. Je me livre à mon tour.
Pour que la vie soit juste.

Samedi 6 octobre 2007 à 21:18


Se faire prendre à perturber le système économique, se prendre en photo dans des miroirs, rire de nous, de tout de rien., donner des kinder pingouis au SDF, entrer à deux dans une cabine, se moquer, avoir mal aux jambes, chanter, marcher  comme des débiles, courir dans une gare pour chercher des mars delight, entrer à trois dans une cabine à photo, se raconter nos détails, parler de s...sociologie, de cours, du lycée, de ceux qui nous font mal, de ceux qu'on aime, manger du chocolat ou des pommes, des hamburger et des sandwich à la rosette. Avoir envie de faire pipi, devoir se retenir, avoir peur et les mains qui tremblent, philosopher, être ensemble. Le rester.


Se faire chatouiller le ventre, sauter sur leurs dos, attendre une heure avant de manger, jouer aux cartes, se faire prendre en photo, apprendre à jongler, se battre encore et toujours, se dessiner dessus, dessiner sur leurs feuilles de cours et dans leurs agendans, sur leurs mains. Courire les rejoindre, leur offrir des sourires et des pommes, dire n'importe quoi, espérer, les attendre, les atteindre. Rire toute seule, apprécirer le leur, escalader n'importe quoi, regarder les gens, m'appeler "petite morgane", voir qu'il y en a qui sont pas sur la photo, tapper dans leurs mains, mordre, pincer, et recevoir des pointes en bas du dos pour me faire sursauter. Gruger, s'agenouiller face à une vitre, jouer les suppliciés, faire le chat de Shrek pour le bien de nos estomacs. Etre bien. Avec eux.





Piller des brocantes, manger des madelaines, s'enregistrer pendant qu'on parle, traverser en plein milieu de la route, fêter des anniversaires, inventer une langue, critiquer le monde, le refaire, l'admirer, avoir peur des voitures, faire des figures de syles, refaire les bruits bizarres, se souvenir, essayer de m'arrêter de rire, se battre, crier, être énervée, vouloir faire des bisous, être repoussée, courir, en vouloir, pardonner, tenir bon, se soutenir, aller mal, aller bien. Se fatiguer, être fatiguants. Tagger les tableaux, tricher, faire des commentaires trop fort. Avoir l'air ridicule.
Refuser d'en mourir.



Me sentir protégée dans ses bras, faire des bêtises n'importe où, dire que l'on est des patates, me faire traiter de taupe, dessiner pour son frère, le regarder jouer, me plonger dans ses yeux, rire parce qu'il monologue, l'écouter, l'entendre, me moquer pour qu'il se moque, crier ou rire trop fort, courir par tout, aller pieds nus sous la pluie de son jardin, dire sukyo du bout des lèvres, dormir ma tête contre sa poitrine, voler son pull et dormir avec en compensation de son abscence. Croire que c'est possible, croire que ça peut pas être plus fort, sentir que pourtant ça l'est de plus en plus. Avoir en envie, être déraisonnable, sourire quand il me cuisine des oeufs, le mordre, le guider, retrouver ses affaires, le deviner.
L'aimer.

Je les aime, je les aime, je les aime...

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