futile

Je ne suis pas comme tu voudrais que je sois. Je ne suis pas comme je voudrais être. Et sache mon amour, que je ne suis rien. Un de ces innombrables copeaux qui tombent lorsque l'on scie du bois.
Je suis un amat de haine et de violence. Je ne suis pas celle que tu crois. Oh non! loin de là! Et si tu savais comme je te hais au fond. Toi et tous les tiens. Vous me répugnez si fort que j'en ai la gerbe.
Alors chéri, si tu vois la mort au fond de mes yeux. Cours! Cours très loin. Et prie pour que je ne te rattrape pas. Car je ne ferais de toi qu'une bouchée.

J'ai du sang sous les ongles et tous les muscles crispés. Tout ça c'est ta faute. Ta faute à toi et à ta vie en noir. Et si je t'arrachais les paupières? Peut-être que là au moins tu ouvrirais les yeux. Mais la réalité t'aveuglerai chéri. Va donc crever que je puisse me libérer de mes craintes. Egorge toi dans tes propres barbelés. Je bougerai pas le petit doigt pour te démêler. Si au moins tu arrêtais de te débattre! Arrête d'être ce que tu es. Sois autre chose bon dieu! Réfléchis. Trouve un miroir. Je ne suis pas comme il faudrait moi non plus, je sais bien. Mais si tu savais à quel point tu brûles mes nerfs par ta simple existence.

Je suis une boule de feu. Un feu folet brulant qui te poursuit à chaque pensée. Parce que tu ne peux pas m'oublier. tu ne peux pas oublier cette douleur au creux de ton ventre. Je t'en ferais mourir si je me l'autorisais.
Appelez moi Cristale. Que je vous tranche les veines.

Ce matin j'ai tout rangé. J'ai même retrouvé de vieilles photos et des dessins usés. Avec çà et là quelques larmes qui ont fait froisser le papier. Je crois avoir été une artiste Franck. Juste pendant quelques années. Juste après ton départ.
En fait, c'est ma douleur qui m'a fait créer. A croire que l'art et la beu ça fait le même effet. Tu te concentres sur le rien. Sur un truc inutile, profondément désintéressé. Et tu y vas jusqu'au bout. Jusqu'à avoir du mal à garder les yeux ouverts. Jusqu'à ce que ta rétine ne réagisse plus correctement.
C'est pas bien de se droguer. Je sais. Mais je suis pas une junkie tu sais bien, je suis même pas une droguée. C'est quoi une droguée d'abord ?
Non. C'est pas parce que je fume quelques substances illicites ici ou là que je suis une droguée…
Et puis quoi ! Pourquoi je pense à ça maintenant. !Je veux pas arrêter de fumer. Je veux pas recommencer le dessin ni la vraie danse. Ça sert à rien d'être une artiste.
J'aime mieux rester gogo danseuse. Ça paie mieux.
Ce soir j'y retourne. Je bougerai comme il faut. Jusqu'à avoir des perles de sueurs autour du nombril. J'entendrais plus rien que le bruit régulier de la house, je serais toute seule autour de ma barre en fer. Et je verrais pas qu'ils me regardent. Je verrais pas la bosse entre leurs cuisses. Je serais nulle part. Sans être défoncée. C'est cette ambiance qui me défonce. Cette ambiance malsaine. Toutes ces gens dits « adultes » qui ne viennent dans ce bar que pour se rincer l'œil de nos formes. C'est le bruit qui nous rends sourds jusqu'à nous faire croire qu'il fait silence, c'est l'odeur de sueur, d'alcool et de rouge à lèvres. C'est ça que j'aime. C'est ça qui me fait tout oublier. Et en plus on me paie pour ça… Elle est pas belle la vie ?
Bon d'accord… Belle c'est peut-être pas le mot.
Parce que c'est pas vraiment de la vraie beauté. C'est un truc en plastique la vie. Enfin la mienne. C'est tout en faux. De fausses envies, de faux sourires, des déhanchés égoïstes.
C'est pas pour eux que je danse. C'est pour personne d'autre que moi. C'est pour me sentir importante. Pour prendre conscience que ceci est mon corps, que j'en fais ce que je veux. Et qu'en le bougeant bien il devient beau. Je suis pas une putain Franck. Jte jure que jsuis pas une putain.
Mais j'aime ça. J'aime à les savoir autour. Et j'aime à me savoir inatteignable dans mes talons aiguilles.
Personne ne me touchera sans que je ne l'y autorise. Et pourtant quelques fois je les sens bien qui en crèvent d'envie.
Mais ils auront rien ! Rien du tout. Parce que c'est mon corps. C'est ma vie.
Et je viens de tout nettoyer.
Ce soir je ne serais salie que par ma sueur. Que par mes envies.
Et tu seras pas là Franck. Tu seras pas là, cette fois je le sais bien. 
T'as arrêté de courir après moi, maintenant c'est ta rouquine qui joue le rôle du lapin.
Cours cours ! Ô Franck mon cœur ! Dépêche toi donc ! La laisse pas se tirer surtout. Tire-là.
Moi ce soir je danse.
Je suis heureuse. Juste là maintenant. En marchant dans cette rue, sachant exactement ce que je m'apprête à faire.
Je suis heureuse. Mais pas avec toi.

ça n'a l'air de rien. ça arrive doucement comme ça. Des fois même on le sent venir mais on a pas trop envie de le freiner.

Ba voilà, merde quoi.
Je l'aime. Vraiment. Très fort. (trop?)
Et peut-être est-ce juste une impression mais je crois que nous c'est pas comme les autres. Que nous c'est mieux. Parce que nous, il suffit qu'on soit ensemble pour être bien.
Parce qu'avec Paul même les plafonds ils deviennent vivables.
Nous on est dans la vraie vie, mais juste dans la notre.
Nous c'est pas pareil. Nous c'est tout léger, ça flotte dans l'air, ça libère et ça envole.
C'est pas un de ces amours pesants qui emprisonnent. "je fais ce que je veux, et tu fais ce que tu veux." C'est comme ça que ça marche. Du moment qu'on est bien. Et putain ce qu'on est bien!
Nous les vrais mots ils viennent en toutes les langues, et on s'est pas dit je t'aime pour la premiere fois avec des lettres. ça a été de bouche à bouche. Juste comme ça.
Et même si ça fait pas si longtemps que ça. J'ai l'impression que ça fait des mois que ça dure. Que le début est loin. Et pourtant..."on est amoureux tu crois? .... on est dans la merde".
Finalement non, ça va. Elle est pas si nauséabonde cette merde.
Elle sent le soleil.
(Oh comme c'est poétique !).
Parce qu'on rit ensemble. Et ça n'a l'air de rien surement. Mais des couples qui rient comme nous, j'en ai pas vu beaucoup. On s'aime, ô comme on s'aime!
Je peux pas dire que nous on s'aime plus fort que les autres. Mais on s'aime différemment. Et c'est ça qui fait que tout va mieux.
Parce que Paul c'est pas mon mec, c'est mon amoureux.
Et au fond c'est juste ça l'important. Qu'il soit là. Là.
Parce que quand je le regarde j'ai trop envie de sourire, parce que quand il encercle mes hanches de ses mains je me sens plus importante que jamais. Parce que quand il me dit que je suis jolie, tout juste si je me mettrais pas à le croire. Parce qu'il est lui. (oui je sais, cette tournure est parfaitement stupide mais s'il était un autre, je l'aimerai pas tant, c'est aléatoire....qui a dit c'est pas faux? )
Et je saurais pas vraiment dire pourquoi je l'aime. C'est Paul. C'est Tout.
Et "ce garçon là me convient tout à faits". Tout à faits.
Je m'étais jurée de ne jamais pleurer pour un garçon.(point.)
Parce que moi je le trouve beau à force de l'avoir trouvé joli. Parce que des fois il m'époustouffle. (oui, ce mot existe) Et que sa voix qui vibre contre moi c'est la meilleure des berceuse.
Mais j'aime pas ce genre d'article, vous savez bien... Parce que c'est tiré par les cheveux, parce que ça pue l'eau de rose. Parce que ça fait trop artificiel, trop intéressé.
Mais c'est vrai. Je vous jure que c'est vrai.
Que ça fait comme ça. Que je suis heureuse avec lui. Qu'il a toute ma confiance et même plus. Que je lui verse amour et larmes, sourire et soupirs. Qu'avec lui tout devient beaucoup plus facile. Que s'il est là je suis rassurée. Que je l'aime. Oh Dieu! si fort...
Parce qu'on est bêtes. (c'est toi la bête!). Parce que rien n'est calculé. (c'est toi le calculé!).
Et parce qu'il est joli. (c'est toi la jolie!)
"C'est quoi qui a fait clak là?
_C'est toi qui claque!"
Paul ressemble à L. Mais Paul is not dead. Paul il est pas au comissariat non plus. Paul il est vivant. Et c'est coule.
Tlés bien!

Un lâche fatigué, désossé.
Parce que je plaquerai tout pour rester ici et voir les choses changer. Allez quoi, ouvre les yeux Franck. Ah c'te tronche, non mais franchement... Une belle gueule de vainqueur. Exactement.
On me donnerait 5 à 10 ans de plus. C'est le soucis qui creuse mes traits comme ça? La vie peut-être...
J'ai tout raté Claudia.
Malgré l'argent, mon beau visage, et ma belle carrure. Malgré les contrats et les beaux papier peints. J'ai réussis dans la vie oui, mais pas dans la mienne.
Parce que moi je voulais pas ça. Les billets dans les poches et les soirées dans les bars. Accessoirement des larmes de fatigue dans les yeux. Cette vie là, c'est pas pour moi. C'est pas la mienne. ça devrait pas l'être. Et pourtant...
Je me suis trompé Claudia mon ange, je me suis gourré bien comme il faut. Et j'ai l'impression qu'il est trop tard. Je suis un homme d'affaire maintenant. Je travaille en costume-cravate  et des fois même, y a une montre suisse à mon poignet.
J'ai pas beaucoup de vacances, mais j'ai beaucoup d'argent. Pas le temps de me couper du monde, jsuis concentré sur le futur depuis quelques années. La bourse, les assurances et les dettes. Toujours à prévoir pour plus tard. Et me voilà les yeux grands ouverts sur un présent qui me rappelle mon passé.
Tous ces souvenirs que j'avais préféré oublier. Les yeux de Claudia et la courbe des ses lèvres. Son regard assassin et froid, opposé à la chaleur de sa peau et de sa bouche.
Oh Claudia... Et dire que ça faisait si longtemps...
ça reviendra pas hein? J'ai tellement peur que ce soit vrai, tellement peur de ne pas faire les bons gestes. Tellement peur qu'il soit trop tard...
T'avoir perdue pour toujours juste après t'avoir retrouvée.
Le tout en quelques jours.
J'ai plus envie de rien.
Je voudrais juste t'avoir contre moi. Juste t'avoir contre moi...