Mardi 11 septembre 2007 à 20:16

Vous savez ce que j'aurai voulu être?
J'aurai voulu être quelque chose de magique.
Comme dans les séries, comme dans les romans pour adolescents, comme dans les films.
Une fée, une sorcière, une magicienne... un vampire oui, ou même un loup garou à la limite...un chat garou! ça aurait été plus..stylé. Une chamane, une devineresse, un être hors du commun...
La fée morgane ou quelque chose du genre...
Paul il m'a dit que j'étais magique. ça m'a fait fondre le coeur =)

Mais je suis pas vraiment magique, même si c'est ce que je voudrais vraiment.



J'aurai voulu agir en cachette, être une super-héroïne, sauver le monde.
ça les fait sourire quand je dis ça...
Que je vais sauver le monde avec mes bolas et mes mots.
Et je sais bien que c'est pas possible.
Je peux pas sauver le monde.
Mais j'aimerai bien sauver plus de gens, être votre joker. Vous faciliter la vie.
J'aime prendre ce poids sur vos épaules. Parce que je sais que moi je suis solide, je sais que je peux me taire, je sais que je peux vous aider, que j'en ai vue d'autres.
Je ne veux pas être quelqu'un de fragile. Et j'ai besoin de vous pour ça.

J'aurai voulu vous sauver, vous venir en aide.
Mais je n'ai pas beaucoup de moyens. Mes sourires, mes mots, et puis quelques artifices.
Un peu plus de magie, ça serait pas de refus.
J'aurai voulu être une marraine magique, mais j'aurai laissé les princesses de côté.
Moi j'aurai pris le parti des pauvres filles, des coeurs brisés, de ceux qu'on a roué de coups.
Je serais une béquille invisible, une chose sur laquelle on pourrait s'appuyer quand on sent qu'on va tomber. Un gros nounours que l'on peut serrer dans ses bras quand ça va mal, une peluche qui absorbe la douleur. "Trop mignonne"
Quelques fois je me demande si je ne suis pas ampathe...
Mais j'y crois trop peut-être...
Je voudrais être magique et faire pleuvoir des éclats de rire au dessus de vos têtes.
Une pluie de baisers, de joie. Quelque chose pour vous faire aller mieux.
Je voudrais être une lumière. Votre lumière.
La lumière c'est magique, c'est discret, ça brille...

Lundi 10 septembre 2007 à 21:16

Ne m'appelez pas... Enfin si, si le coeur vous en dit.
Je travaille dans l'hôtel d'une petite ville, juste en face d'une boîte à filles.
Je suis femme de ménages. N'ayons pas peur des mots, je nettoie la merde des autres. Mais je suis payée pour ça. Il en faut bien.
si vous voulez m'appeler appelez moi Camille. Mais mon nom n'a aucune importance, puisque vous l'oublierez.
Les gens comme moi on les oublie, je ne suis pas importante, je suis juste utile.
Juste bonne à nettoyer des chambres.

Mais vous savez, j'en vois des choses...
Moi j'arrive toujours après la guerre, après l'amour. Après l'important. Puisque je ne le suis pas.
J'arrive pas à le suivre, l'important.
Bref...
Moi je suis celles qui refont les lits, qui changent les draps et qui passent l'aspirateur.
Quand on passe derière les histoires des gens on les connait.
Ou on croit les connaitre.
Je crois les connaître.
Il y a ceux qui louent une chambre pour une nuit, ceux qui sortent tout juste d'en face et qui viennent dans cet hôtel minable pour s'envoyer en l'air.
C'est moi qui passe derrière. Et tout se voit à la chambre.
Rien qu'à l'odeur.
N'ayons pas peur des mots encore une fois. Quand j'y entre ça sent la sueur, le sperme et le déodorant.
Ils sont mignons vous savez, on dirait qu'ils ont honte, ou même qu'ils pensent à moi... alors ils tente de camoufler.
Mais moi je vois tout.
Le lit dans un état post-coïtal, une tache suspecte sur les draps, des cendres sur la moquette et quelques fois même, des seringues au fond de la poubelle des toilettes.
Le monde est sale, jeunes gens, le monde est sale.
On s'aime n'importe où, n'importe comment, avec n'importe qui.
Et puis on se drogue n'importe où, n'importe comment, avec n'importe qui...
Ce monde c'est n'importe quoi. Mais c'est pour ça qu'on s'y plait.
On aime le n'importe quoi, on aime le sale, le sombre, le plaisir gratuit.
On veut tout ce qui est facile. Surtout des filles, des hommes, des drogues.
Tout ça c'est la même musique. comme par hasard.
Et moi dans tout ça...

Moi je ne suis rien. Non, je vous mens...
Je suis quelqu'un.
Mais je ne suis pas originale, je ne suis pas belle non plus.
Je suis une femme triste qui cherche le bonheur.
C'est toujours ça.
On est tous tristes, et tout le monde cherche le bonheur.
Je suis banale. Et je ne suis pourtant jamais tombée amoureuse.
Peut-être que mon boulot ne me le permet pas. J'ai pas du avoir les bons exemples.
Toutes les illustrations de l'amour que j'ai pu voir de mes propres yeux, ces draps sales, ces taches de rouges à lèvres, ces sommiers cassés... çe me donne envie de vomir.
Comme s'il n'y avait que ça. Comme s'il devait obligatoirement y avoir ça.
comme si on était des bêtes.
Mais peut-être que c'est ça la vérité...

Mais moi je vois toutes les maîtresses, tous les abus, tout les coups pour rien, pour rire. Je vois toutes les infidélités et tous les jeux du hasard.
La vie est une curieuse mélodie de soupirs...

Dimanche 9 septembre 2007 à 19:34

Vous ne savez rien de moi.
Et ce pour la simple raison que je ne vous laisse rien savoir.
J'écris des textes, des bouts de vie, je créé des personnages et des situations. Je suis Dieu.
tout comme vous.
Et je ne retire quasiment jamais ce masque qu'est l'imagination. Je me cache de vous derrière l'écriture.
Je mélange les lettres pour cacher les prénoms et je modifie les âges pour mieux troubler les esprits.
Et vous ne savez rien de moi.
Parce que vous n'êtes pas là quand je vais mal.
Et vous ne le serez pratiquement jamais.
Car c'est votre absence qui me retire ma force.
Mon bonheur c'est vous.
Quand vous êtes "là" vous devenez mon objectif, l'essentiel. Mais dès que vous disparaissez je ne peux que penser à moi, à ce que je suis, ce que j'aimerai être. Je repense à tout ce que j'ai raté, à tout ce que je ne sais pas faire, à tout ce que je n'aurai jamais.
Et ça me tue.
Cette réalité ne me plait pas.
Alors je vous écrit.
Je me change en Franck, Claudia, Lou...et je m'invente une vie pour pouvoir sortir de la mienne.
Mais vous ne savez rien de moi.
Parce que vous ne pouvez pas distinguer le vrai du faux.
Les gens qui écrivent comme moi sont des illusionistes.
Et nous sommes si nombreux à vous tromper, à vous inquiéter par nos maux!
Vous ne saurez jamais combien il m'arrive d'avoir mal.
Car le remède à ma douleur c'est votre présence.

Jeudi 6 septembre 2007 à 18:11

Je l'ai vue dès mon arrivée, elle était en avance.
Moi pas. Je ne suis jamais en avance de plus de cinq minutes.
Parce qu'en général je n'aime pas les rendez-vous, je n'aime pas dépendre de quelqu'un. Je déteste ça.
Je suis le genre d'homme qui veut maîtriser sa vie. Le genre à vouloir tout contrôler.
Mais je saurai pas dire si c'est une bonne chose ou pas.

Je me suis avancé vers elle.
Et à vrai dire, je savais pas si il fallait que je lui serre la main, que je l'embrasse sur la joue ou que je la prenne dans mes bras.
Elle avait l'air si fragile…
Et comme la nuit commençait à tomber, j'ai vu le lampadaire s'allumer juste au dessus d'elle.
Pour un peu on aurait dit un signe de Dieu. Comme s'il m'envoyait son ange. 
Elle avait l'air d'un ange, d'une fée. Rousse et délicate. Un petit bout de demoiselle. Un extrait de pure beauté. D'innocence. « Bonsoir Lou. Que vous êtes jolie, que vous me semblez belle… » J'avais cette phrase qui me trottait dans la tête. Et jme demande vraiment ce que La Fontaine peut bien foutre dans mon esprit à un moment pareil… « Que vous êtes jolie, que vous me semblez belle… »

Finalement c'est elle qui a tranché pour la question du salut.
Elle m'a tendue sa joue et a posé sa main sur mon épaule.
Elle ne dégageait aucune chaleur.
Aucune chaleur humaine. Mais elle était lumineuse, un sourire magique.
Cette absence de chaleur, c'était peut-être juste dû au froid du crépuscule.
Parce que quand même, rien que de la savoir dans les environs, moi ça me réchauffait le cœur.

Ma joue a effleuré la sienne et je me suis dit que cette fille allait me sauver la vie.
Qu'elle allait me faire revenir Claudia.
Que Elle, elle ne tomberait jamais amoureuse de moi. Jamais elle ne m'aimerait comme les autres, avec Lou, ce serait toujours fraternel, en bonne camaraderie. Et ça me rassurait.
Comme si le fait d'aimer pouvait être un danger. Je savais qu'avec elle il n'y aurait aucune ambiguïté, et qu'elle serait là pour moi tant que je le serai pour elle.

Et enfin, elle allait tout m'expliquer. Me livrer sa vie.
Et vous savez, pour livrer sa vie à quelqu'un, il faut avoir une confiance infinie en cette personne.
Je savais que ce soir, elle allait me faire le plus beau cadeau qui puisse exister : Me confier sa vie, ses épreuves. Ce qui fait d'elle ce qu'elle est réellement.

Mercredi 5 septembre 2007 à 20:44

J'ai le bout des doigts pleins de gelures. J'ai la peau qui craquèle et qui pleure.
Mes yeux sont presque clos. Ce monde là ne me plait pas. Je préfère le tiens.
Je dessine la courbe de tes hanches, de haut en bas, le cou et les épaules. tu me plaisais.
Tu me plais. Et demain tu me plaieras encore. Même si je désire le contraire.
Parce que tu es ce que j'ai toujours voulu. Tu es ce que je n'aurai jamais.
Et je souffle au creux de mes paumes pour ne pas voir se former des stalactites sur mes mains.
Je ne supporterais pas de mourir pour toi tu sais. Je supporterai pas.
Et je sais très bien que je ne fais pas ce qu'il faudrait. J'ai le visage camouflé, et tu ne peux pas me reconnaitre. Je te suis, je suis tes pas dans la neige et le vent froid me griffe les joues. ça me pique, ça brule. J'ai envie de ta châleur pour ne pas mourir.
J'ai envie d'être heureux.
Je te jure, j'ai envie d'être heureux.
Et le pire dans tout ça, c'est que ça ne me fait aucun mal, quand tu me craches dessus.

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