Samedi 7 août 2010 à 11:51

Je travaille dans un supermarché.
Je dis bonjour et bonne journée, ou bonsoir et bonne soirée.
Je n'ai pas le temps de regarder les gens dans les yeux,
je suis touchée par les vieilles dames aux gestes si maladroits, par les parents si enjoués, par les jeunes couples.
Et les personnes qui passent seules à la caisse avec un montant supérieur à 25euros me trouent le coeur.
Mon mec s'est tiré. Mon mec se tire tout le temps, ensuite il revient, et il est désolé parce qu'il m'aime.
Et comme je l'aime aussi, j'en suis encore plus désolée.
Et comme je l'aime aussi, je me dis que ça ira mieux la prochaine fois.
Et la fois suivante, parfois, cela va mieux.
Et lorsque je peux enfin m'endormir à nouveau dans ses bras, mon coeur pleure, mon âme s'effrite et je voudrais passer le reste de mes nuits dans cette chaleur parfumée, enrobée de cette tendresse inéluctable, sa respiration calme qui me semble vouloir me dire que tout ira bien.
Ou plutôt, que tout va s'arranger. Tout va s'arranger.
Il peut parler en anglais depuis qu'Hawaï est passé entre nous. And he says "everything's gonna be ok".
Alors je le crois, de toutes mes forces. http://futile.cowblog.fr/images/Parisjuillet2010171.jpg

Le bonheur réside dans une bouteille de champagne.
Les bulles me font sourire, l'alcool me fait parler anglais. C'est plus facile, c'est comme si je pouvais toujours être mal interprétée, ça me donne une excuse pour dire les choses. It's easier to say what you really think when you're pretending to be someone else. Isn't it?
J'ai été confrontée une fois encore à des gens qui ne ressentent rien. Certains avancent dans la vie en détruisant les autres.
Quand j'étais petite, j'ai du vivre avec cela, quelqu'un qui n'avance qu'en détruisant les autres. Et c'était tellement injuste à mes yeux, vous savez. Tellement injuste que je ne puisse rien faire car je pesais moins de 35 kilos, mesurais moins d'1m30, et avait moins de 15années de vie derrière moi. Toutes ces années à devoir baisser les yeux et pincer les lèvres.
Et puis j'ai grandis. Tatouée, marquée au fer rouge par ces années là. Depuis, dès que l'injustice pointe son nez, dès que quelqu'un avance en détruisant les autres, je me lève, je me bats, j'en prends plein la gueule, ça me détruit un peu mais ça me procure ce sentiment, "i did the right thing".
C'était ce qu'il y avait à faire. Se taire aurait été honteux.
Seulement voilà, on a pas toujours les armes qu'il faut pour vaincre goliat.
Et on se relève souvent en titubant, cherchant de l'aide, la main dans le vide.


J'avance. Je vis, heure après heure, jour après jour.
Je vais mieux, je trace ma route.
Vous êtes si loin derrière.
Mais ça va.
Everything is gonna be ok.

Samedi 12 juin 2010 à 11:58


Un ciel magnifique.
Dieu pleurait sous mon pare brise.
Je roule trop vite sur une petite route de campagne.
La vitesse, cette lumière, le monde qui défile derrière la vitre sale.
Le vent qui me gifle et fait claquer mes cheveux comme un drapeau noir.
Je fais un jeu. Les deux mains sur le volant, je ferme les yeux et je compte jusqu'à trois.
Si je meurs, je meurs. 
Si je ne meurs pas, j'ai une autre chance.


 

Samedi 13 mars 2010 à 9:06

Je suis sensible au charme que tu n'as pas.

http://futile.cowblog.fr/images/sambreo.jpgC'est juste un petit détail, un petit geste, un légère attention.
 

Je ne devrais peut-être pas tant refermer les yeux en y repensant.
Je suis tellement perdue que je ne cherche plus même plus mon chemin, et lorsque je me dis que ce n'est plus si grave si je ne vois plus personne, et que plus personne ne me voit, je continue à sourire et tu me prends par la taille.
Personne ne me touche.
Tu poses fermement ta main douce au dessus de ma hanche, sur le côté de mon ventre et tu m'emmenes en douceur sur le devant de la scène, là où je peux voir le monde et où il sait que j'existe. Ce n'est rien. Mais, personne ne me touche. Une seconde ou deux de la chaleur de ta peau à travers le tissus qui couvre la mienne. Juste un petit instant où quelqu'un a remarqué que je restais sur la touche alors que l'envie de m'en prenait pas tant.
Je te regarde et mes yeux voudraient te dire merci, tu leurs rend un sourire et la musique reprends puisqu'elle ne s'est arrêté qu'une seule seconde pour moi seulement.
L'importance d'un simple geste, d'une petite seconde, rien n'était grave et tout est devenu agréablement vivable.
On ne dit pas merci pour ces choses là.

Mardi 9 mars 2010 à 21:35

Retrouver tes bras mortels mon amour. me laisser ensevelir sous ces pensées suffoquantes.
Je t'appelle à l'aide pour que tu me sauves de ce naufrage qui fracasse mon âme contre nos souvenirs tièdes...
Méprisée par tous, y compris par moi-même, un sentiment immense d'incompréhension qui me prend à la gorge et serre ces doigts tout autour de ma nuque. Je suffoque, bien sur, j'ai du mal à respirer, j'ettouffe quelque peu... Cette peau glacée et drue, cette paume grinçante qui encercle mes poumons et les écrase petit à petit.
Je tangue...Mon corps se balance de gauche à droite, d'avant en arrière, et je ne peux rien y faire. Je tangue, j'oscille, le monde monte et puis redescent, tout se bouscule et je ne contrôle rien de mes larmes, des mes rires, de mes colères violentes.
Je prends mon corps pour un objet, je me laisse être sans vraiment exister et si je marche c'est seulement pour ne pas rester ici. Je marche seulement pour fuir, parce qu'il faut bien s'en aller. Puisque tu pars tout le temps et que tu ne me laisses que mes espoirs vaincus et mon passé surréaliste pour vivre le présent.
http://futile.cowblog.fr/images/youdoshesays.jpg

Dimanche 7 mars 2010 à 14:11

http://futile.cowblog.fr/images/cadre.jpgIls n'ont pas ce que je cherche dans ce monde.
Je voudrais un peu de tendresse, de légereté, une odeur de linge propre ou de soleil..pas de tabac froid.
Les rues sont désertes, je n'ai pas peur. Pas peur de mourir, pas peur de me défendre, pas peur de tuer.

Vous ne comprendriez pas, si?

Je ne compte plus tout ce que nous avons perdu. Peut-être que je me suis trompée. Peut-être que je n'ai pas perdu tant que ça.

Des voix murmurent autour de moi, ce sont les miennes... Je te cherche mais je ne te trouverai pas cette nuit.
Nous parlons de choses et d'autres, de nous et des autres, du monde qui tourne, tangue, et chavire comme nos deux corps sous les draps...
Ta peau est faite pour réchauffer la mienne. Je marche déséquilibrée sans toi. Il me faut ta main pour m'y tenir, pour garder la tête droite et le sourire sincère.
Nous ne savions pas mais ils ne nous auraient pas cru. Nous vivons l'un avec l'autre à des centaines de kilomètres. Nous nous aimons comme dans les films que nous savons irréels. Nous avons des idées, des envies, des projets de voyages.
Tu me dis qu'on peut aimer la même personne toute sa vie, que soutenir le contraire pour notre âge est trop facile et tu ne parles pas de moi. Je sais bien qu'il faut un peu se battre pour être heureux. J'étais forte avant. Je suis encore plus forte maintenant, avec toi. mais sans, je perds tout et devient plus vulnérable que je ne l'ai jamais été.
Je regarde les autres vivre, elle dit qu'ils ont le regard pauvre et je la crois car aucun d'entre eux ne se connait vraiment. Nous sommes si peu à savoir ce que nous sommes, et ils sont tant à le savoir mieux que nous...
J'utilise de plus en plus souvent le champ lexical de la providence. Le hasard, ça n'existe plus, Belle...
Je ne veux plus oublier ce que je vis. Les circonstances ont tellement changé, et nous avons tellement changé nous aussi.
Je cours parfois derrière ce que je ne peux pas rattraper. Je l'effleure, mais ça me brule. Alors je repars à mon rythme...
Au fil du temps et des événements, des découvertes, des mélanges et des voyages...
Je prie pour que vous ne vous enfermiez pas dans votre propre monde comme je l'ai fait pendant si longtemps.

Ouvrir les yeux, les bras, le coeur et l'âme.



Les artistes ne meurent jamais.

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